Le port de Nantes-Saint Nazaire dispose, comme Dunkerque et Marseille, d’un terminal méthanier dont le trafic de gaz naturel liquéfié (GNL) affiche en 2022 « un niveau encore jamais atteint dans l’estuaire de la Loire », selon les résultats publiés en ce début d’année 2023.
Avec la crise énergétique mondiale et la nécessité d’assurer et de sécuriser l’approvisionnement du pays, le terminal méthanier Elengy de Montoir de Bretagne a vu ses volumes considérablement augmenter par rapport à 2021 (+85 %) pour finir à 9,9 millions de tonnes à la fin 2022.
Les vracs liquides en progression
Aux côtés du GNL, les vracs liquides liés aux énergies apparaissent, eux aussi, en nette progression avec des trafics d'hydrocarbures qui repartent à la hausse en 2022 avec le redémarrage progressif à l’été 2022 de la raffinerie TotalEnergies de Donges après 18 mois d'arrêt :
- Les importations de pétrole brut atteignent plus de 5,1 Mt par rapport à 0 en 2021.
- Le trafic des produits raffinés avec un total de 4,3 Mt (+10 %) « retrouve un rythme plus habituel avec moins d’importations (1,8 Mt, -52 %) et plus d’exportations (2,4 Mt) ».
A Nantes-Saint Nazaire, « en 2022, la part des flux énergétique dépasse les deux tiers du trafic total (69 %) contre un peu plus de la moitié en 2021 (55 %) ».
Les autres vracs liquides présentent également « des niveaux historiquement hauts » avec une demande mondiale en huiles végétales qui s’est renforcée. « Les usines de trituration de Saint Nazaire et de Montoir de Bretagne, ont, en grande partie, porté cette forte hausse, dépassant les 600 000 tonnes (+31 %) exportées en Europe et vers des pays tiers. Le maintien de l'exploitation du poste à liquides de Montoir de Bretagne (pendant les travaux d'accroissement des capacités de l'infrastructure dédiée, voir article de NPI), a ainsi contribué à l'export de 440 000 tonnes d'huiles de colza ».
Les vracs solides en hausse également
La tendance est aussi globalement positive pour les vracs solides à Nantes-Saint Nazaire :
- Avec 2 Mt en 2022, l’alimentation animale affiche un niveau identique à 2021.
- Les exportations de céréales affichent une forte hausse +80 % avec 1,2 Mt.
- Avec 1,3 Mt en 2022, le sable de mer est en retrait (-3 %) comparativement à 2021.
- Les importations de charbon ont progressé de +51 % avec 1,2 Mt, contre 0,8 Mt en 2021 et 0,2 Mt en 2020. « Cette matière première a permis à la centrale EDF de Cordemais de répondre aux besoins énergétiques du Grand Ouest ».
- Le ciment et le clinker progressent de +12 % pour atteindre 358 000 tonnes, « avec une bonne activité en 2022 du secteur du BTP ».
Une situation plus contrastée pour les marchandises diverses
La situation est davantage contrastée pour les marchandises diverses avec un léger repli des conteneurs en EVP (135 600) comme en tonnage (1,5 Mt) mais le port souligne « un léger rebond de l'activité au dernier trimestre malgré la désorganisation des chaînes logistiques au niveau mondial affectant les services feeders connectés à Montoir ».
Le trafic roulier recule de -11 % (0,4 Mt) par rapport à 2021, freiné par les difficultés d’approvisionnement en matières premières de l’usine Stellantis de Vigo qui a été fermée pendant plusieurs semaines. Le nombre de véhicules neufs est de 96 000 unités contre 109 000 en 2021.
« La reprise de l’activité aéronautique s'est traduite par une progression du trafic maritime en 2022 (+72 %), notamment sur la liaison Montoir de Bretagne-Mobile (Etats-Unis), le nombre d'escales ayant doublé ».
Du côté de l’éolien
Pour ce port, l’événement marquant de l’année 2022 a été la construction du premier parc éolien en mer de France, au large de Saint-Nazaire, et dont il a été un acteur clé. « Cette réussite logistique et humaine se traduit en chiffres par un trafic estimé à 100 000 tonnes de composants éoliens et par 120 escales de navires ».
Au total, le trafic du port de Nantes Saint Nazaire en 2022 a atteint 29,7 millions de tonnes, en croissance de +57 %, retrouvant ainsi des couleurs après deux années difficiles en 2021 (voir article de NPI) et 2020.