Lineas est un opérateur privé de fret ferroviaire belge, l’un des plus importants au niveau européen, précise-t-il souvent. Anciennement filiale fret de la SNCB (sous le nom alors de SNCB Logistics/B Logistics), il est actuellement détenu par un fonds d’investissement (Argo Wityu à hauteur de 65%) et par la SFPIM (fonds souverain belge relevant du gouvernement fédéral, 35%).
C’est d’ailleurs le gouvernement fédéral, par son ministre de la Mobilité, qui a fait part des inquiétudes sur la situation financière de Lineas à la fin octobre 2023. L’opérateur connaîtrait des difficultés de trésorerie, la somme indiquée atteint 50 millions d’euros, selon le ministre, 80 millions d’euros, selon un député. L’opérateur peine à être rentable et ce n’est pas la première fois que Lineas apparaît dans une situation compliquée : en 2022, la somme évoquée était de 100 millions d’euros. Les deux actionnaires avaient alors mis la main à la poche pour un apport de 20 millions d’euros.
Une solution similaire va-t-elle se reproduire cette fois-ci ? La réponse est dans le camp du gouvernement fédéral. Le ministre a précisé qu’il « n’était pas possible de laisser Lineas faire faillite car il s'agit d'un maillon essentiel du transport de marchandises notamment au départ du port d'Anvers. Le trafic de fret s'effondrerait si Lineas faisait faillite. Nous ne pouvons pas faire venir un autre opérateur du jour au lendemain ».
Il se pose toutefois la question de déterminer si un nouvel apport ne pourrait pas être considéré comme une aide d’Etat non autorisé, selon la réglementation européenne… Faut-il rappeler ce que cela a comme conséquence actuellement en France pour Fret SNCF ? Parmi les autres options possibles : la vente d’une partie des activités, une reprise par un autre opérateur.
En 2022, le chiffre d’affaires de Lineas a été de 443 millions d’euros avec une perte nette de 100 millions d’euros. Les dettes représentaient 290 millions d'euros, dont 60 millions dus aux banques. Ce sont 2100 salariés qui travaillent pour cet opérateur.