Le trafic fluvial au port autonome de Liège a atteint 14,92 Mt en 2021, en-dessous des 15,90 Mt de 2019, mais en essor de +7 % par rapport à 2020 (et ses 13,9 Mt).
Cette progression est liée à une hausse quasi-générale dans les flux de houille et lignite (+27 % à 1,41 Mt), de cokes et produits pétroliers (+4 % à 2,99 Mt), de produits minéraux et matériaux de construction (+4 % à 5,14 Mt), de métaux (+16 % à 1,23 Mt) et de matières premières secondaires et déchets (+16 % à 1,41 Mt).
A l’inverse, les marchandises diverses et les conteneurs régressent de -10 % à 1,01 Mt.
Le conteneur freiné par la congestion à Anvers
Les conteneurs, qui avaient bondi de 20 % en 2020 malgré la pandémie, ont quelque peu marqué le pas en 2021.
Les trois terminaux liégeois ont manutentionné l’an dernier 113 909 EVP. C’est 2000 EVP et 1,7 % de moins que les 115 921 EVP de 2020, mais il s’agit néanmoins de la deuxième meilleure performance dans l’histoire du port.
Liège a subi le contrecoup de la congestion qui a frappé les grands ports maritimes du Nord de l’Europe comme Anvers, dit le port autonome.
L'extension de 5,8 hectares du terminal à conteneurs de Trilogiport, prévue en 2022, devrait aider le trafic conteneurisé à renouer avec la croissance. Le développement logistique de la plate-forme trimodale se poursuit lui aussi. Le groupe Jost a mis en service en octobre 2021 un second entrepôt de 30 000 m². Une seconde phase de même superficie suivra bientôt.
Le shortsea et le rail en marche arrière
Les caboteurs à faible tirant d’air se sont faits nettement beaucoup plus rares, en raison de la forte diminution des exportations d’aciers vers la Grande-Bretagne, l’Espagne, le Portugal et le Danemark. Leur nombre est tombé à 75 unités, contre 119 en 2020 et 156 en 2019. Le trafic maritime a été de 123 250 tonnes.
Les volumes traités par la route et par le rail affichent eux aussi une forte baisse.
La route recule de 12 % à 3,86 Mt. Le bond en avant enregistré en 2020 (4,41 Mt) se trouve ainsi effacé, pour revenir à un niveau plus conforme à la moyenne des années précédentes. Une diminution de l’activité sur le terminal à coils de Renory et des flux routiers au terminal à conteneurs de Liège Trilogiport y est pour beaucoup.
Le rail est en chute libre : il perd 27 % et son volume et a baissé de moitié, de 1,35 à 0,63 Mt, en deux ans. Le port autonome y voit la conséquence des « difficultés importantes » que connaît la phase à froid. Dans la repartition modale du port, le rail ne représente plus que 3,2 %. Il était encore à 7,9 % en 2015.
Poursuivre les investissements
Le trafic global (eau-rail-route) sur les 33 zones portuaires en region liégeoise se monte ainsi à 19,42 Mt (+1 %). Il s’élevait à 21,17 Mt en 2019. Du fait des évolutions contraires pour la voie d’eau, d’un côté, la route et le rail, de l’autre, il reste quasiment inchangé par rapport à 2020 (+0,8 %). Mais cela signifie aussi que Liège a encore un retard à refaire sur les années 2017-2019, où son trafic total dépassait 21 Mt.
Cela n’a pas empêché le port autonome de noter une progression de 11 % de son chiffre d’affaires, qui s’est élevé à 4,93 millions d’euros. « Cela permet au port autonome de poursuivre ses investissements dans l’amélioration de nos infrastructures et en faveur du report modal et de la multimodalité. En cette période difficile, c’est une grande satisfaction », souligne son directeur-général, Emile-Louis Bertrand.
L'autorité portuaire aimerait notamment devenir partie prenante dans la valorisation du site de Chertal, qui jouxte Trilogiport, et qui offre des atouts considérables pour des activités en relation avec la voie d’eau.
