Les Ports Rhénans Suisses et Rotterdam ont renouvelé leur coopération autour de plusieurs axes de travail dont la numérisation, les nouvelles énergies « vertes », les infrastructures comme le projet de terminal Gateway Basel Nord.
Les Ports Rhénans Suisses et Rotterdam ont renouvelé leur coopération en signant un nouveau protocole d’accord (memorandum of understanding, MOU) fin mars 2022, qui remplace le précédent paraphé en 2016.Parmi les axes de travail de cette coopération, figurent les nouvelles sources d’énergies « vertes », notamment l’utilisation de l’hydrogène comme futur carburant pour le transport de marchandises, mais aussi la numérisation avec la poursuite de la coordination entre les systèmes de gestion côté suisse (RheinPorts Information System) et côté néerlandais (Portbase). Ou encore l'économie circulaire.Autre dossier, « la conception durable du corridor fret Rotterdam-Bâle-Gênes ». Dans ce cadre, sont concernés les infrastructures existantes, avec la volonté d’une « gestion efficace du transport par voie navigable ». Plus de 50 % du volume de transport entre la Suisse et Rotterdam est assuré par la navigation intérieure, un tiers par des trains et seulement 1 % par des poids lourds, rappellent les signataires.Le besoin de nouvelles infrastructures est aussi mis en avant avec le projet de terminal Gateway Basel Nord dans ces deux aspects (nouveau bassin portuaire et terminal ferroviaire), son caractère « trimodal » à terme « favorisant le transport de marchandises par la navigation intérieure et le ferroviaire ».
Le projet de terminal « trimodal » Gateway Basel Nord
Dans sa configuration définitive, le terminal Gateway Basel Nord est conçu de manière « trimodal » pour assurer les transbordements entre les trains, les poids lourds et les bateaux sur un site appartenant à CFF Cargo, l’un des trois porteurs du projet avec Contargo (groupe Rhenus) et Hupac. Ces trois entreprises ont fondé la société Gateway Basel Nord en juin 2015.Le nouveau terminal doit permettre de faire face au flux croissant de marchandises entre la Suisse et les ports maritimes, ainsi que vers les grands terminaux continentaux. Il doit contribuer à renforcer le report des marchandises de la route au rail.Le projet est planifié en plusieurs étapes. La première est la construction d'un terminal « bimodal » route/ferroviaire pour les conteneurs. La capacité atteindrait 240 000 EVP. La deuxième est la réalisation d’un nouveau bassin portuaire qui sera relié au terminal « bimodal » construit précédemment afin de le rendre « trimodal » route/fer/fleuve. Le bassin portuaire sera raccordé au port rhénan de Petit-Huningue. Le nouveau bassin portuaire permettra de porter la capacité à 390 000 EVP à l’horizon 2030.L’une des dernières étapes franchie par le projet est le vote populaire positif sur la création du bassin portuaire et son financement fin 2020. Depuis cette date, les aspects environnementaux (compensations) sont mis en avant par les porteurs de projet. Celui-ci ayant soulevé de vives oppositions de la part de plusieurs associations mais qui n’ont pas convaincu la population qui a voté en faveur du projet lors du référendum.En termes de calendrier, le terminal « bimodal » pourrait être livré en 2023, le bassin portuaire pourrait être réalisé d’ici 2024.Bâle est une porte d’entrée et de sortie pour l’économie suisse, reliée aux ports de la mer du Nord par le Rhin. Les flux ferroviaires y sont aussi importants, empruntant les tunnels des Alpes notamment. Selon les porteurs du projet, « actuellement, sur 92 % des conteneurs qui arrivent à Bâle Nord par bateau, seuls 8 % sont repris par le rail. Avec le terminal trimodal, le rail pourrait prendre en charge au moins la moitié de tous les conteneurs. Cela représente une économie annuelle de plus de 100 000 trajets de camions en 2030 et une diminution du bruit, de la pollution de l’air et des émissions de gaz à effet de serre à Bâle et dans ses environs. A défaut de la nouvelle infrastructure, le nombre des poids lourds doublerait par rapport à aujourd’hui ».