Les ports « maillons essentiels » de l’éolien flottant en mer Méditerranée

Article réservé aux abonnés

Les annonces du gouvernement sur l’éolien flottant en mer Méditerranée concernent aussi les ports avec le lancement d'un AMI pour développer les infrastructures nécessaires et un soutien financier au chantier d’extension en cours de Port-La Nouvelle
Les annonces du gouvernement sur les parcs d’éolien flottant en mer Méditerranée ont été faites le 14 mars 2022 à Port-La Nouvelle et concernent aussi les ports, présentés comme « les maillons essentiels de cette filière dans les territoires », a dit le Premier ministre Jean Castex, dans sa prise de parole. A l’issue du débat public mené au deuxième semestre 2021, le gouvernement a choisi deux zones pour les deux parcs d’éoliennes flottantes en mer Méditerranée : l’une à 22 km de la côte narbonnaise, l’autre dans le golfe de Fos à 22 km de la côte également. Ce deuxième emplacement étant prévu « sous réserve du résultat des dernières études environnementales », une troisième zone « alternative » est retenue au large de la côte du Roussillon (24 km). Chacun des parcs aura une capacité d’environ 250 MW et pourra être complété ultérieurement de deux extensions de 500 MW chacune La procédure de mise en concurrence pour le développement de ces deux premiers parcs est lancée avec l’objectif de désigner les lauréats en 2023 en vue d’une mise en service à l’horizon 2030. De manière plus immédiate dans le temps, 3 éoliennes expérimentales vont être installées en 2023 puis 6 en 2024 au large de Gruissan, Leucate-Le Barcarès et Fos. Une autre zone pour de l’éolien flottant en mer se situe en Bretagne Sud. Un AMI pour des infrastructures dans les ports En même temps que ces décisions sur ces 2 futurs parcs méditerranéens, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) « à destination des ports », a été présenté par le Premier ministre. Cet AMI entend « favoriser le développement des infrastructures portuaires métropolitaines en permettant de répondre aux besoins de la filière industrielle de l’éolien flottant et en participant à leur structuration ». Un deuxième AMI vise, lui, au développement de cette nouvelle filière et s’adresse aux industriels « à même de faire émerger des projets de production d’équipements, de construction et d’assemblage en France pour l’éolien flottant ». Il a d’ailleurs été rappelé, ici, l’importance pour les ports du Havre, de Cherbourg, Brest et Saint-Nazaire des activités liées à l’éolien en mer « posé ». Les deux AMI vont être lancés au plus tard d’ici la fin mars 2022 et sont dotés d’un budget total de 300 millions d’euros dans le cadre du plan « France 2030 ». Il s’agit pour le gouvernement de permettre la mise en œuvre de sa stratégie de remplacement des énergies fossiles par l’électricité, « partout où cela est possible », et de favoriser la production en France d’une électricité « décarbonée » en s’appuyant sur le nucléaire et les énergies renouvelables. Bien évidemment, dans le cas de l’éolien flottant, il s’agit d’électricité à partir d’énergie renouvelable. Un autre volet de cette stratégie, concernant l’éolien offshore, est la volonté d’implanter en France la production des éléments ainsi que leur assemblage. En évitant ainsi de renouveler ce qui s’est passé pour le photovoltaïque avec une localisation de la production à l’autre bout du monde.

Soutien au chantier d’extension du port de Port-La Nouvelle

Une autre annonce a concerné le projet d’extension en cours du port de Port La-Nouvelle, porté par la région Occitanie (voir aussi encadré ci-dessous). Ce projet « s’inscrit dans les objectifs de l’Etat, non seulement pour l’essor de la filière de l’éolien flottant en mer mais aussi pour la transition énergétique en Méditerranée », a indiqué Jean Castex, citant « la réalisation d’un quai de 250 mètres où seront assemblés les éléments des éoliennes flottantes expérimentales de 2023 et 2024 ». Dans le cadre de France Relance, le projet global d’extension du port de Port-La Nouvelle se voit octroyer 32 millions d’euros. La région Occitanie a précisé que « le quai lourd a déjà été livré pour les fermes pilotes de Leucate-Le Barcarès et de Gruissan. Pour les digues, les travaux s’achèveront fin 2023. Ces réalisations s’inscrivent dans le cadre du projet d’extension du port engagé par la région en 2016 et pour lequel elle mobilise 234 millions d’euros ». Le Premier ministre a aussi mis en avant le projet d’hydrogène « vert » sur ce port avec l’installation prévue d’un électrolyseur en 2024, soutenu par l’Etat (France Relance) et l’Ademe, à hauteur de 11,4 millions d’euros. Il s’agit du projet « Hyd’Occ » avec la présence d’une usine de production d’hydrogène « vert » à Port-La Nouvelle. L’électricité produite par les éoliennes sera transformée en hydrogène « vert » en utilisant la technologie de l’électrolyse de l’eau. L’installation se veut le « premier site de production d’ampleur industrielle d’hydrogène vert sur la façade méditerranéenne, pour l’alimentation régionale et interrégionale, grâce notamment à son ouverture sur le Maghreb », selon la région. Enfin, un « pacte éolien en mer », entre l’Etat et la filière, a été signé pour confirmer les engagements en termes d’investissement et d’emplois des deux parties.  

Le projet d’extension du port de Port-La Nouvelle

Le projet d’extension du port de Port-La Nouvelle se décline en deux parties. -La création d’un nouveau parc logistique portuaire : permet d’accueillir et de développer les activités industrielles et logistiques du port. Une première phase s’est terminée en novembre 2017 avec la livraison de la plateforme nord. -L’aménagement d’un nouveau bassin portuaire : comprend la réalisation de digues de 3 km délimitant le bassin au nord et au sud, d’un quai lourd et une opération de dragage pour permettre l’accès au quai. La création du quai lourd permet notamment de développer des activités de construction, d’assemblage, d’installation et de maintenance des éoliennes. La région Occitanie mobilise 234 M€ pour l’aménagement du nouveau bassin. Le département de l’Aude, l’agglomération du Grand Narbonne et l’Etat - qui vient de l’annoncer - participent au financement du projet, chacun à hauteur de 30 M€. La gouvernance du port est assurée, depuis mai 2021, par la Semop Port-La Nouvelle, dont la région et la Banque des Territoires sont actionnaires au coté d’un opérateur économique, Nou Vela, actionnaire majoritaire. La présidence est assurée par la région. La durée de la Semop court sur 40 ans. La Semop « a pour mission de poursuivre le projet d’extension du port avec notamment la création d’un grand môle qui permettra d’accueillir les parcs commerciaux d’éoliennes en mer lancés par le Premier ministre, ainsi que l’exploitation, la gestion et le développement de l’activité commerce du port. Les activités de pêche et de plaisance ont été regroupées et font l’objet d’une délégation de service public attribuée à la SAS 3 PLN », précise la région.

Filières

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15