« 2023 a été une année de continuité et de changement avec l’arrivée le 1er janvier de Ferenc Szilágyi à la direction générale, a souligné André-Paul Leclercq, président des Ports de Lille, lors de la cérémonie des vœux organisée le 23 janvier 2024. Le port est une entreprise au service des clients et des villes ; même si la conjoncture économique n’est pas facile, nous voulons impulser des solutions décarbonées, d'innovations technologiques, en prenant aussi en compte l’arrivée de Seine-Nord Europe, en travaillant davantage avec Dunkerque… ».
De premières tendances. Il est encore trop tôt dans l’année pour disposer de l’intégralité des résultats des trafics pour 2023 mais le moment convivial des vœux, qui rassemble les partenaires, les clients et les équipes des Ports de Lille, permet de donner un premier aperçu de la tendance de l’année écoulée et de présenter les projets et priorités à venir.
« Le volume en 2023 n’est ni médiocre ni très bon, selon les mots de Ferenc Szilágyi, directeur général. Le tonnage global atteint 8,9 millions de tonnes, en baisse de -4% par rapport à 2022. Le chiffre d’affaires est de 21 millions d’euros, en progression de +8%, le résultat net est positif ». Il a fait part de « confiance pour 2024 », les 10 millions étant désormais la nouvelle barre à franchir.
Grève ferroviaire et interruption de la navigation. Après une performance en 2022 et un record en 2021, 2023 a contrarié les activités des Ports de Lille :
- Le début de l’année « a été extrêmement compliqué » avec les grèves à la SNCF dans le cadre du mouvement de protestation contre la réforme des retraites. « Pour nous, une journée de grève à la SNCF, c’est trois jours sans voir arriver un train », a rappelé le responsable.
- La fin d’année « a également été extrêmement compliquée » avec l’interruption de la navigation fluviale pendant tout le mois de novembre, en raison des crues et inondations, sur l’itinéraire Lille-Béthune-Dunkerque.
On comprend que malgré toutes ces complications, les Ports de Lille ne s’en sortent pas si mal et restent le troisième port intérieur français derrière Paris et Strasbourg.
Parmi les signaux positifs, les conteneurs sur le terminal de Lille (LCT) battent un record atteignant avec 153 000 EVP à la fin 2023 (au lieu de 149 892 EVP fin 2022) ; la situation devrait être différente dans les autres sites (Santes, Halluin…). Les Ports de Lille comptent en effet un total de 12 sites multimodaux dont ils assurent l’aménagement, le développement et la gestion.
Des projets nombreux. Ferenc Szilágyi a détaillé de nombreux projets non seulement pour 2024 mais aussi pour les années suivantes.
En matière d’efficacité énergétique :
- des panneaux photovoltaïques vont être installés sur les toits de bâtiments existants à Lille et à Santes ;
- deux Reachstackers hybrides diesel-électrique pour une économie de 60 tonnes de CO2 annuel vont être commandés.
L'amélioration des infrastructures portuaires constitue une priorité et concerne plusieurs sites.
- A Béthune, la nouvelle extension (7000 m2) du terminal à conteneurs (programme 2.2) est en cours pour un montant de 2 millions d’euros ;
- A Wambrechies, un réaménagement des voiries (2,4 millions d’euros) et une amélioration du stationnement des camions sont prévues. Un terrain est aussi disponible avec un projet de locaux tertiaires. En lien avec la municipalité, l’ouverture du chemin de halage aux riverains est aussi au programme « quand il n’y a pas d’opérations portuaires », il en va de l’intégration du port dans la ville.
- A Arques, 2 lots de terrain vont faire l’objet d’un AMI pour attirer des activités. Des travaux sont prévus pour permettre à ces surfaces un accès direct au quai et lancer des trafics par la voie d’eau. Il faut comprendre que Arques, site éloigné de Lille, se trouve non loin de la « vallée de la batterie » et devrait en bénéficier.
- A Santes, le port va accompagner InVivo pour la modernisation de ses silos ; la déconstruction d’un ancien bâtiment va avoir lieu et un AMI va suivre pour le terrain rendu ainsi disponible.
A Lille, compte tenu de l'ampleur du site, les projets sont plus lourds :
- le bâtiment L, ancien et « dans son jus », a besoin d’une rénovation complète (isolation…) en améliorant aussi l’aspect global autour (création d’un parvis arboré…), 8 millions d’euros sont budgétés.
- Sur le terminal à conteneur de Lille, ce sont 5 millions d’euros prévus pour rénover le bâtiment administratif, réaménager et agrandir le terminal, pour une réflexion sur la mise en place d’un Gate Operating System pour numériser, améliorer les contrôles, accélérer les passages et les opérations. Il s’agit de préparer le site à accueillir à l’avenir 200 000 à 220 000 EVP.
- Sur la zone 2 de Lille, le projet d’un hub logistique (ou village) pour les matériaux de construction est en cours avec la MEL, VNF, la ville pour rationaliser les approvisionnements de l’agglomération. Une étude est en cours.
- L’entrée du port et la zone intérieure proche fait l’objet d’un vaste programme de transformation.
Tous ces projets constituent, pour le directeur général, le signe que « les Ports de Lille vont de l’avant ». Leur rôle étant toujours « d’apporter de la valeur ajoutée aux territoires, d’impulser des solutions de transport multimodal, de travailler avec les clients à l’amélioration de l’empreinte carbone des activités ».