Les céréales restent une valeur sûre à Rouen

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Les installations d’In Vivo-Soufflet.

Crédit photo Haropa Port.
Les vracs secs liés à l’agriculture, à l’alimentation humaine et animale, aux industries, les fertilisants conservent une part prépondérante au port de Rouen. Le point sur les dernières campagnes et les investissements.

Les céréales et, plus généralement, les catégories de marchandises liées à l’agriculture comme les protéagineux et oléagineux, à l’alimentation humaine et animale, aux industries (malt, cacao), les fertilisants restent l’activité phare du grand port maritime de Rouen. Si les céréales représentent autour d’un tiers des tonnages import/export chargés et déchargés dans le port estuarien normand, avec les autres produits, la part atteint 50 %.

Pour les céréales, la dernière campagne, du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 a été bonne, atteignant 8,5 millions de tonnes et représentant le troisième meilleur résultat depuis le début des années 1990, rappelle Manuel Gaborieau, délégué commercial Haropa Port de Rouen. Ce tonnage représente 52 % des exportations maritimes de céréales françaises pour cette campagne. Celle-ci s’inscrit dans la continuité des deux précédentes qui ont aussi présenté de bons niveaux (6,5 millions de tonnes en 2020-2021 et 7,7 millions de tonnes en 2021-2022).

Ce sont des performances car la filière est toujours soumise aux conditions météorologiques qui peuvent influencer plus ou moins favorablement sur les quantités et les qualités produites. Les autres grains (protéagineux, oléagineux) représentent environ 700 000 tonnes.

Les destinations pour l’export demeurent sensiblement les mêmes d’une campagne à l’autre. Les pays du Maghreb arrivent en tête en 2022-2023 avec un total de 3,5 millions de tonnes, se répartissant en 1,9 millions pour le Maroc et 1,4 millions de tonnes pour l’Algérie. En 2022-2023, les contrées d’Afrique de l’Ouest ont atteint 0,98 millions de tonnes, soit plus du double par rapport à 2021-2022. La Chine est une destination qui est présente depuis trois ans : en 2021-2022, elle occupait le premier rang avec 2,6 Mt de blé et d’orges exportés depuis Rouen.

Des investissements

Au cours des dernières années, les investissements et les travaux n’ont pas manqué aussi bien du côté de l’autorité portuaire que des opérateurs qui sont au nombre de quatre à Rouen.

  • En huit ans, Sénalia a effectué 8 millions d’euros d’investissements sur ses silos rouennais. En octobre 2022, les deux derniers portiques de la presqu’île Élie ont été remis à neuf.
  • Les quatre silos en dôme de Simarex (NatUp), construits dans les années 1990, ont été rénovés, et un parking a été aménagé pour l’accueil des poids lourds.
  • Présent depuis 2016, un troisième opérateur, BZ, a procédé à de la maintenance de matériels et des installations.
  • Le silo Socomac, du groupe InVivo-Soufflet, a connu une remise en état d’un de ses portiques, un rallongement de la bande de roulement des portiques de 20 m, permettant ainsi d’avoir un nouveau linéaire de quai de 145 m de long.
  • Haropa Port a investi 7,8 millions d’euros pour un rempiètement de quai du terminal où est installé In Vivo-Soufflet, accompagnant ainsi les transformations de cet opérateur.

Si ces investissements ne sont pas anodins, ils n’ont rien de comparable avec le vaste chantier d’approfondissement du chenal du Rouen, finalisé à la mi-2019 après avoir été engagé en 2012. Il a permis de gagner 1 mètre de tirant d’eau afin d’atteindre 11,30 m à l’export et 11,70 m à l’import et d’accueillir les plus grands navires vraquier de type Panamax (60 000 à 65 000 tonnes). Le dragage en lui-même a représenté 146 millions d’euros (co-financés par l’État, la région Normandie, l’Union européenne, l’Agence de l’eau). Il s’est ajouté 43 millions d’euros pour moderniser certaines infrastructures et adapter les terminaux à l’approfondissement.

Parmi les travaux en cours, l’un concerne un quai de Petit Couronne avec le déplacement de l’une des activités (ferrailles) pour donner davantage de place aux deux autres occupants et améliorer l’accueil des navires avec davantage de linéaire de quai.

Les pré- et post-acheminements

La zone de chalandise pertinente est d’environ 250 km autour de Rouen où se concentre 60 % de la production de blé et d’orge française.

« Compte tenu de cette proximité, les poids lourds sont pertinents et représentent une part modale de 66 %, souligne Manuel Gaborieau. Mais le fluvial progresse régulièrement de 1 à 2 % par an et atteint actuellement 26 % ». Des investissements à Rouen et en Ile-de-France ont permis d’améliorer les chargements/déchargements de bateaux fluviaux.

Le rail se place à la troisième place avec 8 % et affiche une stagnation qui s’explique par des installations (ITE, lignes capillaires) en déshérence mais aussi la nécessité de réserver des sillons à l’avance alors que les céréales sont soumises à des aléas de production qui ne permettent guère d’anticiper les volumes et les besoins de transport ferroviaire sur le long terme. Les deux modes massifiés atteignent ainsi à deux presque 35 % pour les pré- et post-acheminements de produits agricoles au port de Rouen. Au-delà de l’importance de cette catégorie de marchandises, des perspectives de développement sont liées à la transformation de produits à destination de l'alimentation humaine ou animale dans les zones portuaires de Haropa Port. L’un des exemples à Rouen est le projet de fabrication de bioplastique à Port Jérôme.

 

Céréales et Jeux olympiques de Paris 2024

Pendant la période des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août) et paralympiques (28 août au 8 septembre) de Paris en 2024, il y a des flux sur la Seine qui ne peuvent être annulés ou reportés pendant plusieurs semaines : le transport de céréales, les sorties de mâchefers, les approvisionnements des centrales à béton, la logistique urbaine, les bateaux à passagers…

La problématique de la navigation fluviale lors des JOP ne concerne pas seulement la Seine dans la capitale mais aussi le bras principal de Saint Denis (qui sera fermé vu sa situation par rapport au Village des athlètes) et le bras secondaire de Gennevilliers (qui sera ouvert au transport fluvial pendant les Jeux avec un alternat).

Si tout ce qui concerne l’organisation des JOP relève du comité d’organisation, au niveau de l’Etat, la volonté est que le transport fluvial de marchandises pendant l’événement soit maintenu. Les épreuves de navigation entraîneront des arrêts de navigation qui seront compensés par de plus grandes amplitudes horaires.

 

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