« Chaque fois que c’est possible, nous privilégions les livraisons par le fleuve, de manière prioritaire, puis par le train, puis les poids lourds. Mais il y a bien évidemment des conditions locales et géographiques qui ne le permettent pas toujours », a souligné Florence Boutmy, directrice Cemex Matériaux France Nord, lors de l’inauguration de l’unité de production de béton prêt à l’emploi de Loos, installée sur un terrain de 1,8 hectare au sein des Ports de Lille, le 23 juin 2023.
50 000 tonnes de sables par la voie fluviale
Avec une implantation dans ce port intérieur et avec un accès direct au canal, ce site de Cemex France reçoit les granulats par la voie d’eau, soit 50 000 tonnes de sables par an par des bateaux affrétés auprès d’artisans-bateliers. Un schéma mis en place depuis un peu plus de trois ans.
Cette entreprise, filiale française du groupe mexicain, possède une flotte en propre (100 barges et 11 pousseurs) qui opère exclusivement sur l’axe Seine.
Au total, le trafic fluvial de Cemex France atteint 4,2 millions de tonnes de matériaux transportés chaque année.
La logistique ferroviaire représente 650 000 tonnes annuelles, une capacité de 10 trains par semaine, 95 wagons et 2 locomotives.
Un site entièrement nouveau
« Le site existe depuis les années 1960 », a rappelé Ioannis Sanios, directeur de Cemex Matériaux Nord-Pas-de-Calais, avec des équipements eux-mêmes en béton prêt à l’emploi. « Il était devenu nécessaire de le réadapter totalement ».
L’ancienne installation a été entièrement déconstruite et remplacée par une nouvelle unité de production équipée d’un malaxeur de 3 m3, de 2 postes de chargement, de 8 trémies à granulats d’une capacité totale de 600 tonnes et d’un local pour les adjuvants d’une capacité de 27 500 litres.
Les travaux ont duré plus d’an mais le site a continué de fonctionner avec la mise en place d’une unité mobile. Cemex précise seulement que le nouveau site représente « un investissement lourd », d’au moins 2 millions d’euros.
Economiser l’eau
L’unité de production a été conçue « selon les derniers standards Cemex en termes de sécurité et de respect de l’environnement ». Cela concerne, par exemple, la gestion des eaux et des boues améliorée grâce à l’installation de 6 bacs à portes pour le lavage des 12 camions-malaxeurs affectés au site. La capacité de chargement de ce nouvel outil industriel est de 60 m3 par heure.
« Pour Cemex, la gestion de la ressource en eau pour l’économiser est une priorité et devient stratégique avec les effets du réchauffement climatique, en plus d’éviter tout rejet dans les milieux naturels », a relevé Florence Boutmy.
Camion-toupie électrique
Le site est doté d’une borne électrique pour recharger un camion-toupie (ou camion malaxeur) qui fonctionne à 100 % à l’électricité sur batteries. Le tout premier du genre pour Cemex France. La flotte de camion atteint 1100 véhicules chez Cemex France, pour lesquels les biocarburants peuvent aussi être une solution dans le contexte de la transition énergétique.
« Avec ce premier camion-malaxeur électrique, le défi a porté sur la nécessité d’avoir suffisamment d’énergie pour faire tourner la toupie. Nous sommes sur des flux de courte distance pour les livraisons, une dizaine de kilomètres au maximum », a indiqué Florence Boutmy.
La réduction de l'empreinte carbone des activités pour Cemex France se traduit par des évolutions concernant les matériaux utilisés pour le béton, par exemple des granulats recyclés issus de la déconstruction de chantiers.
« L’objectif est de produire de plus en plus de béton bas carbone. En 2022, il représente 50 000 m3, soit 15 % de la production. L’ambition est d’atteindre une part de 50 % en 2025 et de 100 % en 2050 », a précisé Louis Natter, directeur développement durable et affaires publiques.
L’un des défis pour y parvenir est de faire accepter les nouvelles compositions du béton aux clients eux-mêmes mais aussi d’obtenir une évolution des normes pour progresser plus rapidement.
Le site de Loos est le premier en France à avoir revêtu la nouvelle identité visuelle du groupe avec des traits « plus arrondis » en phase avec sa démarche « Future in action » par laquelle il s’agit « d’affirmer des valeurs sociétales, d’innovations et d’inclusion » dans le contexte du développement durable.