Trafic en croissance, diversifié et rééquilibré vers les sorties : bientôt trois ans de vie sous gestion privée par Lorport ont réveillé le port de Neuves-Maisons au sud de Nancy.
Trois ans après son entrée dans le paysage fluvial lorrain, Lorport y a trouvé sa place. La partie n’était pas gagnée pour l’exploitant du port de Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle). D’une part, il se fixait la mission de redynamiser une infrastructure qui avait été marginalisée au sud de Nancy au point que les collectivités locales voyaient en lui une dernière chance. D’autre part, il fallait à cet acteur privé, détenu par la famille luxembourgeoise propriété des Bétons Feidt, prouver sa légitimité, ainsi que sa complémentarité avec les autres ports de la Moselle canalisée qui préparaient, dans le même temps, leur regroupement sous la bannière du syndicat mixte ouvert (SMO) associant la région et VNF. Structure dont Neuves-Maisons ne fait pas partie.
Sur les deux aspects, l’évolution semble en bonne voie. En termes d’activité, le renouveau de Neuves-Maisons se lit dans les chiffres. Alors que le trafic se confondait pratiquement ces dernières années avec celui de l’aciérie Riva (ex-SAM) située bord à eau -avec quelques compléments, dont la centrale à béton Feidt- il s’est bien diversifié et a augmenté. En 2021, il a atteint 840 000 tonnes, « dont 50 % hors Riva », souligne Christophe Mendes, directeur général de Lorport.
Des investissements de 11 millions d’euros pour de la modernisation et la politique commerciale se sont conjugués pour attirer à Neuves-Maisons 14 nouveaux trafics. Ils se répartissent dans des secteurs d’activité relativement variés, autour d’un « trio » construction-agro-alimentaire-papeterie : ciment (Vicat, Eqiom, Italcementi…), sables de carrière, céréales, engrais, papier recyclé, pâte à papier, pneus déchiquetés… Leur hinterland demeure circonscrit à un rayon de quelques dizaines de kilomètres : sud de la Meurthe-et-Moselle, Vosges, et jusqu’en Haute-Marne pour les produits métallurgiques. Ils concrétisent surtout l’objectif visé d’un rééquilibrage des sens de flux.
« Nous parvenons à une proportion de 30 % d’expéditions, ce qui est très bien compte tenu du poids majeur de l’aciérie Riva dont la majorité des transports consiste en de l’import. Et indicateur encore plus marquant : 82 % des bateaux naviguent à pleine charge dans les deux sens aller et retour », expose Christophe Mendes.