Le port de Nantes-Saint Nazaire est en repli en 2023

Article réservé aux abonnés

Le trafic de Nantes-Saint Nazaire Port a souffert en 2023 même si les vracs liquides, catégorie de marchandises prépondérante, résistent. Les vracs solides affichent des situations contrastées et une bonne nouvelle vient du terminal roulier.

Le Grand port maritime de Nantes-Saint Nazaire a diffusé un premier bilan de l’année 2023 le 9 janvier 2024, en amont d’une conférence de presse programmée le 19 pour des informations plus détaillées. Les années se suivent et ne se ressemblent pas pour Nantes-Saint Nazaire, après une progression en 2022, la situation s’inverse en 2023.

Contexte économique et géopolitique. Ce port, comme les autres, est confronté au ralentissement économique et à l’inflation en Europe, aux tensions géopolitiques mondiales (guerres en Ukraine, au Proche-Orient…). « Au cœur des échanges mondiaux, les activités maritime et portuaire subissent ces événements qui ont des conséquences sur les flux et les volumes de marchandises », rappelle l’autorité portuaire. Celle-ci ajoute : « A la fin novembre 2023, les principaux ports français observaient une contraction moyenne de leur trafic de près de 7% ».

Une manière subtile sans doute de dire qu’avec une baisse de -4% pour un trafic global de 28,4 millions de tonnes au 31 décembre 2023 (par rapport aux 29,7 millions de tonnes de 2022), Nantes-Saint Nazaire Port ne s’en sort pas si mal. Le total pour 2023 se répartit entre 21 millions de tonnes à l’import et 7,3 millions de tonnes à l’export.

Les vracs liquides constituent la catégorie de marchandises prépondérante à Nantes-Saint Nazaire et totalisent un peu plus de 19 millions de tonnes, se répartissant entre :

  • Le GNL (8,1 Mt, -18%) « reste à un niveau élevé avec 114 navires ayant fait escale au terminal méthanier Elengy de Montoir de Bretagne contre 139 en 2022 qui avait été une année exceptionnelle durant laquelle comme de nombreux pays européens, la France a renforcé la sécurisation de son approvisionnement ».
  • Le pétrole brut (6,8 Mt, +33%) progresse grâce à la « reprise du raffinage durant l'été 2023 après un arrêt d'exploitation de 18 mois. L'activité de la raffinerie TotalEnergies de Donges a retrouvé un rythme de production standard à l'exception de plusieurs semaines d’arrêt technique au printemps 2023 ».
  • Les produits raffinés (4,6 Mt, +6%) affichent aussi une hausse « avec un rééquilibrage des importations (1,2 Mt) et des exportations (3,3 Mt) ».

Les vracs solides représentent un total de 5 millions de tonnes et affichent des résultats contrastés :

  • L’alimentation animale (2,2 Mt, +5%) est une satisfaction « avec une bonne dynamique ».
  • Le sable de mer (1,3 Mt, -8%).
  • Les céréales (700 000 tonnes, -46%) « enregistrent une baisse de près de moitié, malgré une récolte 2023 de bon niveau. Les céréales d'origine française continuent de subir la concurrence des pays bordant la Mer Noire et les destinations historiques, en particulier vers l'Afrique et le Moyen Orient, s’ouvrent désormais à d’autres origines ».
  • Le charbon (400 000 tonnes, -64%) dévisse avec « la centrale électrique EDF de Cordemais qui a été peu mise à contribution en 2023 tandis que d’importants stocks avaient été réalisés en 2022 ».
  • Le clinker et le ciment (400 000 tonnes, -15%).

Le port précise encore : « en dépit d'un premier trimestre marqué par l'arrêt des exportations à partir du site nantais de Cheviré, le trafic de ferraille de recyclage reste soutenu. Les exportations à destination, principalement, des aciéries d'Espagne et de Turquie augmentent de 11 % ».

Les marchandises diverses comptent pour un peu plus de 2 millions de tonnes, parmi elles :

  • Les conteneurs pèsent 1,5 millions de tonnes (-2%) et atteignent 148 000 EVP (-1,1%). Dans le contexte de l'année 2023 marquée par un ralentissement des échanges mondiaux conteneurisés, conséquence de la baisse de la consommation des ménages, entraînant notamment la contraction des volumes entre l'Asie et l'Europe, le port estime que « les activités du terminal à conteneurs de Montoir de Bretagne se sont globalement maintenues ».

Parmi les éléments favorables, l’autorité portuaire note « de mai à novembre, une connexion à l'export vers le hub d'Algésiras ouverte par CMA CGM et une nouvelle ligne de cabotage avec des ports d'Espagne, du Portugal et de Grande-Bretagne lancée en octobre avec l'armateur WEC offrant de nouvelles alternatives de transport intra-européen aux industriels du Grand Ouest ».

  • Le roulier affiche une augmentation de +13% (400 000 tonnes) « conséquence d’une forte reprise du secteur de l’automobile après les années difficiles qui ont suivi la pandémie de Covid 19 ».

Plus de 118 000 voitures ont transité par le terminal roulier « point d’entrée privilégié pour les flux d’automobiles en provenance du Maroc et d’Espagne ». En plus des compagnies présentes de longue date, LD Seaplane et Suardiaz, ce terminal a vu des escales de Grimaldi, Neptune Lines, Transfennica, Erkport et Polaris.

Le port relève également que « l’usine Stellantis de Rennes a choisi les installations ligériennes pour expédier ses véhicules vers la Turquie et le constructeur Volkswagen les a utilisées à plusieurs reprises pour alimenter son réseau interrégional de concessionnaires ».

Lire aussi :

Les résultats de 2021

Les résultats de 2020

Filières

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15