Le port de Lille veut se doter d’une station multi-énergies

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Le port de Lille a publié un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour la réalisation et l’exploitation d’une station multi-énergies (GNL, GNC, électricité, hydrogène, « autres »). Le projet s’inscrit dans la stratégie RSE du port et entend aussi « contribuer à la « décarbonation » des activités logistiques et accompagner le territoire dans le maillage en énergies alternatives ». VNF est partenaire de l’AMI.
Le port de Lille veut se doter d’une station multi-énergies qui « veut être, en même temps, une station multimodale et une station multi-véhicules », précise le texte de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) publié en juillet 2022 et auquel les candidats ont jusqu’au 2 novembre pour répondre. La réalisation et l’exploitation de cette station s’inscrit pour le port dans le contexte général de préparation de « l’ère de l’après-pétrole », du réchauffement climatique, de la transition énergétique mais aussi dans sa stratégie RSE. « La volonté est clairement de contribuer à la « décarbonation » des activités logistiques et d’accompagner le territoire dans le maillage en énergies alternatives, considérant que sa mission vis-à-vis de ses clients et usagers est aussi de leur faciliter l’accession à des modes de mobilité plus propre », dit le texte de l’AMI.

Un hydrogène, de préférence « vert »

Par « multi-énergies », il faut comprendre que le port demande la mise à disposition de GNL, de GNC, d’électricité (distribuée par bornes), d’hydrogène et « autres ». Ce dernier mot prend en compte le fait que tout n’est pas définitif à ce jour en ce qui concerne les solutions alternatives au pétrole. D’autres énergies devront pouvoir être fournies par la station au cours des années en fonction des évolutions des besoins et des solutions pertinentes, sont notamment cités des biocarburants. L’idée est ainsi que la station soit conçue dès le départ comme pouvant évoluer en ce qui concerne les énergies à fournir. Elle devra aussi « être conçue de façon à pouvoir renforcer ses capacités de distribution en fonction des volumes, voire à pouvoir substituer une énergie à une autre en fonction des volumes écoulés ». Le texte de l’AMI ajoute que le port « est pleinement conscient que le marché pour certaines de ces énergies (notamment l’hydrogène) n’a pas atteint une phase de maturité commerciale suffisante, du fait du faible parc de véhicules utilisateurs. Néanmoins, afin de prévoir et d’encourager l’essor de ce marché, nous entendons qu’une offre soit disponible d’emblée, même si l’énergie n’est pas produite sur place dans un premier temps ». Concernant plus particulièrement l’hydrogène : « Il devra, dans toute la mesure du possible, être un hydrogène vert, qu’il soit produit localement ou apporté de l’extérieur (…) La production d’hydrogène sur site devra être étudiée et tenir compte des progrès technologiques qui sont rapides dans ce domaine ». Le port rappelle qu’une industrie implantée à proximité « offre une source d’hydrogène disponible » et oriente ainsi vers une possible boucle d’économie circulaire.

Une surface de 10000 m2 pour la station

La station est voulue « multi-véhicules » et « multimodale » c’est-à-dire qu’elle sera accessible à tous les types de véhicules routiers à 4 roues (VL, VUL, PL) mais aussi 2 et 3 roues (vélo-cargo, triporteur, etc.), aux engins de manutention motorisés, aux locomotives et locotracteurs, aux bateaux fluviaux effectuant du transport de marchandises ou de passagers. Concernant les deux modes massifiés, la volonté est clairement exprimée dans l’AMI : « La capacité à répondre à toute demande d’une énergie par des opérateurs fluviaux ou ferroviaires devra être formellement garantie ». Le texte ajoute : « La station multi-énergies sera donc construite sur un terrain de nature portuaire. Il est de ce fait crucial que la voie d’eau soit pleinement inscrite dans la création, l’évolution et le développement de cette station multi-énergies. Les études en cours sur la motorisation future des unités fluviales, et donc l’énergie qui leur sera nécessaire, ne privilégient pour l’heure aucune solution. L’opérateur devra donc étudier et offrir d’emblée les solutions permettant de desservir les entreprises de transport fluvial à partir de sa station. En déposant une candidature à l’AMI, l’opérateur s’engage à mettre en œuvre à court terme les solutions adéquates pour répondre à ces besoins ». Pour la station, le port met à disposition une surface totale d’un peu moins de 10000 m2, « située au débouché de la troisième avenue du Port de Lille, adjacente au giratoire d’accès à l’autoroute A25 qui coupe le boulevard de la Moselle. C’est cette particularité qui permettra, par un jeu de grilles et de portails, l’accès à la station même lorsque le port sera fermé, la nuit, les week-ends et jours fériés (en fonction du choix de l’exploitant) ». Le texte de l’AMI précise que « la station multi-énergies est située à 420 mètres environ du quai bordant la Deûle, au débouché de la darse N°1 (non accessible à la navigation) ». Cela conduit l’AMI à préciser des options pour assurer un approvisionnement des bateaux fluviaux mais aussi des locomotives/locotracteurs à partir de la station. Le soutage pourra se faire « soit par le remplissage de récipients ou contenants permettant d’acheminer l’énergie produite dans la station (ou provenant de l’extérieur si l’énergie n’est pas produite dans la station) là où elle est nécessaire, notamment pour les bateaux, les engins de manutention, les locomotives, en ce qui concerne plus spécifiquement l’H2, le GNL et le GNC. Si c’est le choix qui est opéré par l’attributaire, un espace sera défini avec les services du port en prise directe avec le canal pour desservir le mode fluvial, sur le terminal pour la desserte du mode ferroviaire et la distribution d’énergie aux engins de manutention ». L’autre option pourra être « un transport par canalisation d’énergies en provenance de la station jusqu’à un point de distribution secondaire. La distance entre la station et le canal est de 420 mètres en ligne droite au point le plus court. Les études d’implantation seront toutefois à mener, elles pourront si nécessaire aboutir à une localisation plus lointaine qu’il conviendra de définir. L’implantation retenue permettra également l’approvisionnement fluvial de la station ». Les réponses à l’AMI sont attendues pour le 2 novembre et seront étudiés par les Ports de Lille et VNF. Cet établissement étant le concédant du site portuaire et en ayant confié la gestion aux Ports de Lille, service industriel et commercial de la CCI Grand Lille-Hauts-de-France. La durée de la convention d’occupation du site dédié à la station pourra d’ailleurs s’aligner sur le terme de la concession détenue par les Ports de Lille soit 2038.

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