Le port de Brest a réalisé un trafic de 2,65 millions de tonnes au 31 décembre 2023, en progression de +4% comparativement à 2022 et enregistré 786 escales navires (+10%), selon les chiffres communiqués le 19 janvier 2024.
L’activité du port de commerce :
- avec 821 839 tonnes, les entrées de carburant gagnent +2%,
- avec 712 408 tonnes, les entrées de matières premières agricoles solides sont en hausse de +5%,
- avec 606 104 tonnes, les vracs solides non-alimentaires sont stables,
- avec 136 547 tonnes, les exportations d’huiles de colza et de soja sont en augmentation (+17%).
Les marchandises diverses apparaissent aussi sur une tendance positive avec 250 381 tonnes (+21%) et constituent une part de 37% du total. Les éléments d’éoliennes représentent 40 287 tonnes.
Les exportations de viandes de volailles restent dynamiques (+11%) comme les celles de poudre de lait (+2 %).
Les conteneurs affichent une croissance pour la deuxième année consécutive avec 28 382 TEU (+2%). Ils avaient progressé de +5% en 2022.
L’activité croisière : le port de Brest a accueilli 23 escales de paquebots de croisière en 2023 (21 en 2022) et 33 968 passagers (21 000 en 2022).
L’activité de réparation navale a été dynamique avec 61 navires reçus en 2023, contre 51 en 2022 :
- 39 navires ont été accueillis en formes de radoub contre 35 en 2022 et
- 22 navires l’ont été aux quais de réparation contre 16 en 2022.
30 navires, dont 24 bateaux de pêche, ont également été démantelés dans la forme de radoub n°1, l’un des trois sites portuaires français agréés.
Une nouvelle grue mobile hybride. A la mi-décembre 2023, le port a réceptionné une nouvelle grue mobile hybride (thermique et électrique) permettant de diminuer son empreinte carbone. D’une capacité sous crochet de 202,5 tonnes, elle permet de réaliser les opérations de levage au quai dédié aux énergies marines renouvelables (EMR), avec notamment les éléments d’éoliennes. Elle peut être couplée avec l’autre grue mobile pour réaliser des levages en tandem qui pourront atteindre 300 tonnes. Munie d’un fût réhaussé, elle peut aussi travailler aux abords du quai QR4 et de la forme de Radoub n°3 pour y réaliser des opérations commerciales et de réparation navale.
Un plan de développement et un budget
Une concession de 40 ans. La région Bretagne -propriétaire et autorité concédante– a validé à la mi-décembre 2023 le contrat de concession accordé pour 40 ans à la SPBB (Société Portuaire Brest Bretagne) après l’approbation des autres actionnaires du port, Brest Métropole et CCIMBO.
La Société portuaire Brest Bretagne (SPBB) a été créée il y a trois ans avec pour mission d’exploiter le port de commerce dans le cadre d’une concession de 40 ans, « couvrant un périmètre de responsabilité plus étendu. Elle représente un engagement fort pour le développement du port, de son territoire et de ses entreprises, qui va permettre d’engager plus avant les transitions et de renforcer l’économie portuaire ».
Un plan de développement. A cette nouvelle gouvernance, il s’ajoute un plan de développement avec « l’ambition de faire de Brest un port entrepreneur, en consolidant des filières historiques et en s’engageant dans les transitions », ont rappelé lors de la présentation des résultats le 19 janvier 2024, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne et de la Société Portuaire Brest Bretagne (SPBB) et Christophe Chabert, président du directoire de la SPBB.
Pour les filières historiques (matières premières agricoles, conteneurs, réparation navale...) « qui restent dynamiques, leurs consolidations nécessitent une mise à niveau des équipements et infrastructures existantes. Le port de Brest doit aussi intégrer les transitions : nouveaux usages sur le marché alimentaire animal, développement des énergies marines, décarbonation des transports (ferroviaire, nouveaux carburants, propulsion vélique, électricité à quai...) tout en tenant compte de la tension foncière et de l’objectif ZAN qui consiste à limiter toute extension de l’artificialisation des sols d’ici 2050 ».
Le plan de développement détaille cinq enjeux/priorités pour l’avenir :
- Un port de service, autour de la Forme 1 et de l’élévateur à bateaux qui pourra aller jusqu’à 650 tonnes. « Travaillant en complémentarité avec Lorient et Concarneau, il pourra offrir une capacité d’accueil supplémentaire à des navires de taille moyenne sur pontons et l’accès à la mer pour des acteurs industriels ou logistique des transitions maritimes, énergétiques ou écologiques ».
- Une plateforme logistique multimodale (mer, route, train), située au cœur du réseau européen (RTE-T) et consolidée autour de deux métiers, les matières premières agricoles (MPA), avec la plateforme Bunge, et les conteneurs, dans une organisation décarbonée : rail, logistique du dernier km, lignes décarbonées, produits bio...
- Une réparation navale « durable » , mais aussi la déconstruction, autour des formes de radoub 1, 2 et 3, dont les outillages, « uniques en Europe », datent de plus de 50 ans. « Leur modernisation s’impose donc dans les 10 ans à venir en même temps que leur adaptation aux dernières normes environnementales et leur électrification ».
- Les énergies renouvelables, avec un quai dédié « qui doit opérer une mutation pour aller vers des carburants moins carbonés (Bio-GNL, H2...), l’autoproduction solaire, l’électrification... »
- L’accueil des EMR (énergies marines renouvelables), sur le polder, « sera essentiel pour répondre aux ambitions nationales en matière d’éolien en mer, notamment flottant. Le port de Brest va privilégier une activité axée sur la réalisation des flotteurs, avec une surface disponible de plusieurs dizaines d’hectares sur le terminal industriel, tandis que le port de Lorient, proche des futurs parcs de Bretagne sud, proposera une activité de service (préparation des derniers maillons des câbles ou lignes de mouillage et base de maintenance) ».
- Industries de transition : « la zone portuaire, dans un contexte de forte tension foncière, pourra accueillir, sur des espaces gagnés, des industries dédiées à la distribution d’énergies décarbonées, à la propulsion vélique, à la logistique décarbonée, à l’innovation maritime ou la réparation durable ».
Le plan de la SPBB s’inscrit dans la nouvelle stratégie portuaire régionale, « la Bretagne : un port, plusieurs quais », conçu comme étant « au service de la transition énergétique, du développement territorial et des mutations des entreprises et filières vers une économie décarbonée. La région attend de ses ports qu’ils soient propres, sobres et producteurs d’énergies renouvelables ».
Un budget associé. Le plan de développement s’accompagne d’un budget d’un montant total de 900 millions d’euros « dont 500 millions d’euros au cours des 10 prochaines années »
Le financement est partagé entre la région Bretagne (sur les infrastructures historiques) les actionnaires de la SPBB (sur les développements d’activités) et la Société Portuaire Brest Bretagne (en autofinancement) mais aussi l’Union européenne et l’Ademe pour certains projets.
Le début d’année 2024 a été aussi l’occasion de présenter une nouvelle identité « BrestPort » avec une baseline « à la pointe de l’Europe », faisant référence à son emplacement géographique mais aussi son intégration au réseau central RTE-T.