Le monde portuaire est mobilisé

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Tour d’horizon des mesures prises par les grands ports maritimes français pour assurer la continuité de leurs activités.

Sécurité sanitaire des travailleurs portuaires et poursuite de l’activité pour ne pas interrompre les chaînes logistiques sont les deux lignes de conduite des grands ports maritimes face à l’épidémie de Covid-19/coronavirus. Chaque port a pu déclencher son plan de continuité de l’activité.

Haropa

Au Havre et à Rouen, tout a été mis en œuvre pour que la chaîne logistique ne soit pas interrompue, et le port continue à traiter les flux de marchandises. Pilotage, remorquage et lamanage sont assurés normalement. La manutention est opérationnelle tant sur les terminaux vrac que roulier ou conventionnel, ainsi que sur l’ensemble des terminaux à conteneurs maritimes et sur le terminal multimodal LHTE. Services logistiques, fluviaux et ferroviaires fonctionnent, et les aires de repos pour les chauffeurs routiers ont été rouvertes. C’est d’ailleurs aussi le cas pour tous les sites du port de Paris.

Haropa rappelle enfin que, sur ces trois ports, il a été décidé de « reporter les dates de paiement des redevances domaniales des prochains mois. Ainsi, le paiement de toutes les échéances comprises entre le 1er mars et le 30 juin est reporté au 10 juillet 2020. » Cela afin de laisser un peu de répit à la trésorerie des entreprises installées sur les sites portuaires.

Dunkerque

À Dunkerque, l’Union maritime et commerciale, qui représente l’ensemble des professionnels de la place portuaire, souligne « participer activement avec ses membres à la continuité de l'activité du port de Dunkerque, au côté de l'établissement public portuaire (grand port maritime de Dunkerque) et de l'ensemble des partenaires (administrations telles que douanes et services véto/phyto, tout autre organisme tel que le Medef, les fédérations professionnelles nationales) ».

Malgré les difficultés d’organisation liées au télétravail et au manque de visibilité sur l’évolution de la situation, tous les services du port fonctionnent. « Des mesures ont été prises pour nous faciliter la tâche, avec, par exemple, l’autorisation pour nos poids lourds de rouler le dimanche, quel que soit le type de marchandise, explique Jérémie Bogaert, président de l’association des transporteurs usagers du port de Dunkerque. Mais cela reste une période compliquée pour tout le monde : nos partenaires étant en télétravail, l’information circule moins rapidement. On est dans le flou. Pourtant, il y a du fret, mais avec un tel manque de visibilité que les demandes des clients se font souvent du jour pour le lendemain. Certains entrepôts logistiques tournent au ralenti faute de personnel, des clients mal informés nous envoient vers des dépôts fermés… Les départs de bateaux depuis la Chine ont repris depuis mi-mars. Nous allons donc avoir du travail, mais nous ignorons encore à quel niveau. Sur le port, il n’y a cependant aucune difficulté : les volumes étant en baisse, les moyens mis en place suffisent à ce que les opérations se déroulent correctement ».

Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux, Marseille

Que ce soit à Nantes-Saint-Nazaire, à La Rochelle ou à Bordeaux, tous les ports ont mis en place des cellules de crise avec deux mots d’ordre : sécurité sanitaire d’une part, continuité de l’activité de l’autre. Le télétravail est la règle chaque fois que cela est possible, mais elle ne s’applique évidemment pas aux opérations de transport et de manutention. « Les flux à l'import et à l'export des usines ayant cessé ou diminué leur activité vont progressivement être adaptés », constate le grand port maritime de Nantes, qui anticipe une diminution des flux de marchandises.

À Marseille-Fos, l’autorité portuaire assure que « le port continue d’assurer ses missions d’accueil des navires. L’ensemble des mesures prises permet d’assurer en sécurité et sûreté le fonctionnement opérationnel logistique et industriel. » Marseille est néanmoins touché par l’arrêt des croisières ainsi que des transports de passagers par ferry à destination de la Corse ou du Maghreb, qui représentent habituellement pour le port une activité importante.

Une demande de suspension des redevances

À noter, selon les échanges lors de la cellule de crise des acteurs portuaires, maritimes et fluviaux du 24 mars 2020 mise en place par la DGITM, il a été indiqué plusieurs points pour les ports. Tout d’abord, « les activités “roulier” de Fos et Montoir ont été suspendues (droit de retrait) ». Concernant le pilotage : « Certains pilotes sont en quatorzaine sur certaines places portuaires car ils ont été au contact d’équipages infectés. La conséquence directe est une demande de réduction de l’activité portuaire. » Enfin, « pour les loyers du domaine public fluvial et maritime, la demande de suspendre les redevances a été faite ; l’UPF a indiqué qu’exception faite des cinq grands ports, les autres sont en difficulté en matière de trésorerie. Une réponse générale ne sera donc pas possible »

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