Déjà très critiqué sur ses aspects environnementaux lors d’un premier examen en mai 2023, le projet d’extension du terminal à conteneurs du grand port maritime de Dunkerque a, lors d’un nouvel examen du dossier, reçu à nouveau un avis défavorable de l’Autorité environnementale, qui note toutefois quelques améliorations.
Le projet CAP 2020 est porté par le grand port maritime de Dunkerque. Depuis le début public organisé entre septembre et décembre 2017, le projet suit son chemin administratif avec un objectif de commencer les travaux cette année 2023.
Il s’agit d’un projet d’agrandissement du terminal à conteneurs en prolongeant la darse actuelle pour ajouter 1 000 m de linéaire de quai supplémentaire. Cela permettrait au port de disposer, à partir de 2026, d’une capacité annuelle de manutention de deux millions d’EVP. Près de 400 ha de zones logistiques en arrière du terminal à conteneurs sont aussi prévues au projet CAP 2020.
L’Autorité environnementale a rendu un premier avis, adopté le 11 mai 2023 :
- faisant état d’une étude d’impact « d’une qualité médiocre pour un projet d’une telle ampleur » et comportant « des erreurs graves d’interprétation de la réglementation qui conduisent à faire l’impasse sur des enjeux environnementaux essentiels »,
- pointant en particulier une méconnaissance de la notion d’artificialisation et une prise en compte insuffisante des besoins de compensation des milieux naturels affectés par le projet.
Dans son nouvel avis publié le 25 août, l’Autorité environnementale indique que des progrès ont été accomplis, mais que les compléments apportés par le port « ne modifient pas substantiellement les recommandations du premier avis ».
- La notion d’artificialisation est désormais traitée, note l’Autorité environnementale qui déplore cependant que rien ne permet de comparer l’agrandissement du bassin actuel avec une autre option envisagée précédemment, celle de la création d’une nouvelle darse à l’est du terminal des Flandres.
- Les mesures venant compenser la destruction des milieux naturels sont trop imprécises et pas à la hauteur des enjeux, selon l’Autorité environnementale, qui souligne que « les raisons impératives d’intérêt public majeur avancées pour justifier la destruction d’habitats d’espèces protégées sont avant tout économiques ».
L’avis relève un « décalage significatif » entre le projet CAP 2020 et le contenu du volet environnemental du projet stratégique 2020-2024 du grand port maritime de Dunkerque.
Il déplore que le dossier CAP 2020 présenté à l’enquête publique ne tienne pas compte du projet « zone grande industrie » également développé sur la zone portuaire, et conclut que « le silence sur leurs incidences cumulées est une carence majeure du dossier ».
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