L’ANPMT, une association nationale pour les ports décentralisés

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L’association nationale des ports maritimes territoriaux (ANPMT) a succédé à l’association des ports locaux de la Manche (APLM), ce qui signifie son ouverture à tous les ports décentralisés des différentes façades maritimes françaises et sa volonté de conduire de nouvelles ambitions. Précisions avec le président Alain Bazille et la déléguée générale par intérim Marie-Marthe Fauvel. Les membres de l’association des ports locaux de la Manche (APLM) ont voté de nouveaux statuts et un nouveau nom lors de l’assemblée générale organisée le 27 novembre 2019. L’APLM est ainsi devenue l’association nationale des ports maritimes territoriaux (ANPMT), ce qui marque la volonté des membres de développer leur action au niveau national en s’ouvrant à tous les ports décentralisés de toutes les façades maritimes françaises. « C’est un tournant majeur pour l’association dont l’objectif est de défendre nos intérêts départementaux et territoriaux par rapport à l’Etat et à l’Union européenne, de devenir un interlocuteur représentatif. Il s’agit aussi de faire mieux connaître et reconnaître le rôle structurant des ports décentralisés en termes d’emplois, de poids économiques, de développement du territoire national. En plus des ports de Calais à Douarnenez, nous avons désormais des adhérents sur les façades de l’Atlantique et de la Méditerranée ainsi qu’à Mayotte », explique Alain Bazille, président de l’ANPMT, également vice-président du département de la Seine-Maritime. Il rappelle que l’évolution de l’ANPMT a été soutenue notamment par Elisabeth Borne quand elle était ministre en charge des Transports. Pour Marie-Marthe Fauvel, déléguée générale par intérim, « l’ANPMT rassemble des exploitants et des autorités portuaires qui sont des élus et des collectivités », ce qui différencie cette association de l’UPF (Union des ports de France). Avec l’UPF, l’ANPMT entend « travailler en complémentarité ». Il en va de même avec la fédération des ports de plaisance, l’ANPMT comptant parmi ses membres des ports mixtes de pêche/plaisance qui avait rejoint l’APLM en 2017 en plus des ports de commerce et de pêche présents dès la création en 2007. La crise sanitaire en 2020 survenue après l’assemblée générale de novembre 2019 a compliqué les débuts de l’association : « Avec la pandémie et les confinements, nous sommes encore en période de structuration, indique Marie-Marthe Fauvel. Mais nous travaillons sur l’établissement d’une cartographie dynamique avec notamment des chiffres clés sur les ports pour donner une meilleure visibilité et une meilleure connaissance de leurs activités ».

Au cours de 2020, en même temps que les travaux « pour acter structurellement l’élargissement du périmètre d’action de l’association », des échanges ont eu lieu avec des acteurs portuaires des façades atlantique, méditerranéenne et ultramarine. A la fin mars 2021, l’ANPMT rassemble 5 départements littoraux, 2 syndicats mixtes, une communauté de communes et 4 concessionnaires (CCI et régie portuaire). Au total, l’association représente plus d’une cinquantaine de ports décentralisés répartis sur les façades maritimes Manche, Atlantique et Méditerranée. En 2021, le département de Mayotte va rejoindre l’association qui continue les échanges pour favoriser l’adhésion de nouveaux membres.

Une feuille de route et des ambitions

L’ANPMT a tenu sa première assemblée générale le 8 octobre 2020, l’occasion de « voter un programme de travail ambitieux articulé autour de la rédaction d’une feuille de route ».

Pour les membres de l’association, les sujets d’action et de réflexion sont nombreux : « Le contexte incertain mêlant crise sanitaire, conséquences du Brexit, transition écologique des places portuaires, durcissement de la réglementation sur le clapage des sédiments de dragage - pour ne citer qu’eux... secoue l’ensemble des places portuaires françaises, au-delà des seuls géants que constituent les grands ports maritimes. L’actualité fait ainsi ressortir avec force tout l’intérêt d’une réflexion collective, portée à l’échelle nationale par et pour les ports territoriaux, dans le but de prendre part aux débats sur l’élaboration des politiques maritimes de demain ».

L’un des premiers axes de travail de l’ANPMT va être d’accompagner ses adhérents dans les suites d’une étude de diagnostic environnemental initiée en 2018 par l’APLM, réalisée pour 10 ports normands, et dont les résultats ont été présentés lors de l’AG de 2020.

Cette étude avait pour objectif d’établir un programme d’actions opérationnelles afin d’aider les 10 ports participant à s’inscrire dans une logique vertueuse de progrès environnemental. Elle a permis de réaliser des diagnostics sur le fonctionnement général des différentes places portuaires, la qualité des eaux et des sédiments dragués, sur l’origine, la nature et les effets des pollutions constatées, sur la gestion des déchets, sur le patrimoine naturel. Ces diagnostics ont clarifié la situation environnementale de chacun des 10 ports examinés et ont permis de définir un plan d’actions.

Au total, 87 actions ont été identifiées et chacune fait l’objet d’une fiche descriptive pour sa mise en œuvre. Une cinquantaine des actions sont communes à tous les ports ou à plusieurs ports, 37 autres sont ciblées et spécifiques à chaque port. Chacun des ports a désormais à sa disposition un plan d’action en fonction de sa situation.

Quant à l’ANPMT, elle se met désormais en ordre de marche pour accompagner les ports dans la mise en œuvre des actions.

Echange de bonnes pratiquse

« Tous les sujets environnementaux importants pour les ports étaient l’objet de cette étude. Nous disposons aujourd’hui d’un état des lieux et nous devons désormais nous saisir des préconisations. L’ANPMT est un interface pour les ports porteurs de cette étude et qui vont mettre en œuvre les actions », précise Alain Bazille.

Marie-Marthe Fauvel ajoute : « C’est la première fois qu’une étude d’une telle dimension à l’échelle de 10 ports était réalisée. Elle a permis une mise à plat de la situation sur les sujets environnementaux, d’objectiver les différents fonctionnements.

Un autre intérêt est qu’elle permet plusieurs échelles : les actions peuvent être mises en place par un seul port ou plusieurs. Et c’est là qu’intervient le rôle de l’ANPMT, venir en soutien, être un facilitateur, une interface pour l’échange de bonnes pratiques. Il s’agit de faciliter la prise de décision concernant les actions à mettre en place et qui vise l’amélioration environnementale en matière d’EIT, d’économie circulaire, de pollution des eaux, de gestion des déchets, de patrimoine naturelle et continuité écologique, d’espèces invasives.

Ce qui se fait dans tel port de telle façade, peut-être exemplaire pour tous les autres ports de toutes les autres façades ».

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