Comme annoncé par Voies navigables de France (VNF), la navigation est de nouveau possible sur le canal du Midi depuis le 17 mars 2019 soit 5 mois après les dégâts importants dus aux crues et inondations survenues le 15 octobre 2018.
« J’étais convaincue que les travaux ne seraient jamais finis à la date prévue, explique Louisa Gronow, propriétaire de l’Enchanté, également présidente de l’Union des péniches du canal du Midi (UPCM). L’inondation, cela a été tellement violent. La vue des dégâts, c’était catastrophique. La première chose qu’il faut dire, c’est que je suis agréablement surprise que tout soit fini à temps, vraiment admirative du travail accompli par VNF ».
Un avis partagé par Felipe Escobar, directeur de la région Sud de la société de location The Boat : « Nous sommes assez satisfaits de la mobilisation de VNF au niveau local, régional, national. Nous avons beaucoup travaillé et communiqué avec l’établissement. Ils ont été extrêmement attentifs et réactifs pour que les usagers ne soient pas pénalisés. Les réparations sur le canal, le rétablissement de la navigation et la réouverture mi-mars permettent de démarrer la saison sans encombre. C’est un cap majeur ».
La première croisière pour la péniche l’Enchanté est programmée à partir du 31 mars avec les premiers passagers de la saison : « On sera sur le bief de Trèbes le 5 avril, précise Louisa Gronow. Nous avons des interrogations sur la profondeur du bief même si VNF a fait passer un bateau pour sonder. Comme nous avons le bateau avec le tirant d’eau le plus élevé, si nous passons, tous les autres passeront ». C’est sur ce bief de Trèbes que l’Enchanté a été emporté le 15 octobre puis immobilisé pendant 2 semaines. Placé en cale sèche pendant l’hiver, le bateau n’a finalement pas trop souffert et les réparations nécessaires ont été mineures.
La saison s’annonce « correcte », selon Louisa Gronow, qui indique que « la saison 2018 avait été particulièrement positive. Pour 2019, on revient à des niveaux plus habituels ». Sa clientèle est à 100 % d’origine étrangère : « On a la chance que les événements d’octobre leur semblent loin ».
Une vision nuancée sur la saison qui commence
L’analyse sur la saison à venir apparaît davantage nuancée du côté de Felipe Escobar : « Il y a un impact sur les locations. Nous avons enregistré de très bons chiffres pour 2019 jusqu’au 15 octobre 2018 puis il y a eu un fort ralentissement des réservations. Nous sommes en retrait de 10 % pour cette nouvelle saison sur le canal du Midi. Heureusement, nous disposons d’un réseau de bases ailleurs : en Bourgogne, Nivernais, Alsace, Lot, etc. ».
Les clients de The Boat, en fonction de leur origine géographique, réservent pour une saison dès les mois de septembre ou octobre précédents mais aussi entre novembre et janvier, etc. Ils viennent de loin pour des séjours en France d’une durée assez longue et veulent avoir la certitude de pouvoir faire ce qu’ils ont prévu sans aléa. « Il y a plusieurs facteurs vus de l’étranger qui peuvent faire hésiter ou renoncer à venir en France : les crues et inondations mais aussi les gilets jaunes, le Brexit », continue Felipe Escobar. Il compte sur une circulation rapide de l’information sur la réouverture du canal du Midi à l’international. Cela va aussi dépendre des premiers bateaux qui vont naviguer dans les prochaines semaines et si tout se passe au mieux.
Le canal du Midi a subi des dégâts suite aux crues et inondations survenues dans la nuit du 14 au 15 octobre 2018. Il a été rendu à la navigation le 17 mars 2019. Les 5 mois qui séparent ces deux dates ont permis la réalisation des travaux nécessaires sur les différents biefs avec l’objectif, au-delà de la restauration, de permettre le déroulement de la saison 2019 et de limiter les risques économiques pour les opérateurs présents sur le canal, explique Jacques Noisette, chef du service relations institutionnelles, communication & archives à la direction territoriale Sud-Ouest de VNF.
Le canal du Midi, c’est 10 000 bateaux de plaisance chaque saison, 500 bateaux en location, des retombées économiques de 45 M€ par an. Au total, 4 M€ ont été nécessaires pour réaliser les travaux dont 1M€ en urgence pour la mise en sécurité et la remise en état du pont-canal de l’Orbiel. Une soixantaine de personnes a œuvré, du personnel de VNF et d’entreprises extérieures, entre novembre/décembre 2019 et mars 2019.