La feuille de route de la recherche portuaire prend forme

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De premiers éléments de la feuille de route de la recherche portuaire ont été présentés lors d’une table ronde des Assises du Port du futur 2022. Présentée comme « un document vivant » co-construit par les chercheurs, les acteurs portuaires et la DGITM, cette feuille de route pourrait être finalisée d’ici la fin d’année.
« La feuille de route de la recherche portuaire est en train d’être réalisée, c’est la deuxième étape de la concrétisation d’une communauté nationale de la recherche portuaire après la réalisation d’un Livre blanc. Cette feuille de route, c’est aussi une méthode qui privilégie la co-construction, et non pas la verticalité, en croisant les regards des chercheurs, du CNRS, des acteurs portuaires, de la DGITM. C’est un exercice collectif, le résultat d’échanges pour faire émerger des thématiques de travaux de recherche clés pour éclairer les choix stratégiques à prendre par les ports. Elle est un document vivant dont nous souhaitons diffuser une première version d’ici la fin de l’année », a expliqué Julien Fernandez, chef du bureau de la stratégie et du développement portuaire de la DGITM, lors d’une table-ronde du deuxième jour des Assises du Port du futur, le 5 octobre 2022. Pour Arnaud Lalo, responsable des opérations auprès du directeur général délégué à la science du CNRS, « la feuille de route traduit les thématiques concernant les ports en projets de recherche. Ensuite, il y aura le passage à l’action de recherche elle-même de manière participative et partenariale. La recherche a besoin d’accéder à des « matériaux » qui peuvent être très divers : espaces, données… Mais aussi à des personnes. Chacun doit faire un pas vers les autres, chercheurs, acteurs portuaires, administration centrale. La science est un outil de médiation, d’inter-médiation. Les travaux de recherche fondamentale fonctionnent sur un temps long et peuvent déboucher sur des innovations. Eclairer les enjeux portuaires par les sciences permet davantage de compétitivité ». La stratégie nationale portuaire prévoit la structuration d’une communauté nationale de la recherche portuaire dont la première étape de concrétisation a été la réalisation d’un « Livre Blanc » (voir article de NPI). « L’idée, a priori simple, découle d’un besoin identifié collectivement lors de la réflexion pour l’élaboration de la stratégie nationale portuaire, a rappelé Julien Fernandez. Face aux défis à relever par les ports français -transitions énergétique et numérique, compétitivité- qui re-questionnent leur modèle, il est difficile d’élaborer une stratégie de manière isolée ou compartimentée. Il est apparu la nécessité de structurer un dialogue entre les deux communautés, chercheurs et acteurs portuaires, pour éclairer les choix stratégiques des ports et mieux valoriser également les travaux de recherche. Une telle structuration existe dans les autres pays et ports européens ». Selon Arnaud Lalo, « le « Livre blanc » nous a permis de nous compter, nous connaître, nous comprendre ». Nicolas Trift, sous directeur des ports et du transport fluvial à la DGITM, avait indiqué lors de sa prise de parole introductive aux Assises du Port du futur que « les échanges sur la recherche portuaire lors de cet événement visent à transformer le « Livre blanc » en une feuille de route partagée entre les chercheurs et les acteurs portuaires pour avoir une force de recherche et d'innovations au service du développement portuaire ».

Quelques exemples de thématiques

Plusieurs thématiques ont déjà été identifiées, ont indiqué Antoine Frémont, titulaire de la chaire transport/logistique au CNAM et membre du groupe de travail portuaire OMER du CNRS, et Eric Foulquier, maître de conférence à l’université de Bretagne occidentale et membre du LETG/CNRS Nantes université. Un grand thème concerne « les risques » qui peuvent être terroristes, cyber et criminalité organisée, migratoires, industriels ou technologiques, mais aussi le changement climatique, ou encore les crises conjoncturelles avec des effets de long terme (crise de 2008, Brexit, Covid…). Pour ces crises conjoncturelles, il s’agit, par exemple, d’analyser leurs impact en partant des enjeux comme le rôle du port dans les chaines logistiques, sa capacité et vitesse d’adaptation, son positionnement concurrentiel, puis en définissant des questionnements comme quelles connaissances, compétences, quelles leçons tirées du passé, quel rôles des parties prenantes afin d’aboutir à des sujets de recherche comme l’élaboration d’une cartographie, ou une évaluation des risques à différentes échelles temporelles. Pour le changement climatique, les enjeux sont, entre autres, la transformation des milieux, les conflits d’usage dans les zones littorales, avec des questionnements sur comment anticiper les risques, limiter les impacts, quelles transformations de l’activité industrialo-portuaire. Les sujets de recherche peuvent être, par exemple, l’évaluation des coûts à l’adaptation au changement climatique, la montée des eaux et la préservation des infrastructures portuaires. Un autre grand thème porte sur « le rôle et le modèle portuaire, passer du port aménageur au port entrepreneur » en tenant compte de quatre défis majeurs : transitions écologique et numérique, attractivité, développement ainsi qu’un cinquième celui de l’acceptabilité des activités. Parmi les enjeux envisagés, il y a par exemple « l’emploi portuaire » avec des questionnements autour des offres de formation nécessaires en fonction de quels métiers demain. Ou encore « hinterland et massification » avec des questionnements comme « quels freins à la massification, quel rôle pour les ports dans le développement des logistiques terrestres ».

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