Au total, Sénalia contribue à hauteur de 51 % des exportations de céréales du Grand port maritime de Rouen et à 25 % du total des exportations maritimes françaises. La principale marchandise transitant par ses silos de Rouen est le blé meunier, pour un total de 3,5 Mt en 2019-2020, soit 41 % de plus qu’au cours de la campagne précédente. L’orge fourragère, absente au cours de la campagne précédente, a fait son grand retour avec 1,09 Mt exportées, le principal client de Sénalia étant le Maroc. Quand à l’orge brassicole, très demandée en Chine, ses exportations par Sénalia ont atteint 551 000 t, ce qui constitue un record.
Une performance dans un contexte difficile
Directeur général de Sénalia, Gilles Kindelberger se félicite des bons résultats de la dernière campagne d’exportation : « Cette performance est d’autant plus notable que Sénalia a dû faire face non seulement au Covid-19 mais aussi à l’incendie de Lubrizol le 26 septembre 2019 et aux grèves SNCF de décembre 2019 et janvier 2020 ».
Son enthousiasme est plus tempéré pour le déroulement, en cours, de la campagne 2020-2021 : « En 2020, en contraste violent avec 2019, la récolte française de céréales est très faible. Compte tenu de l’activité importante avec la Chine depuis l’été, les effets pour Sénalia ne devraient se faire sentir que sur le 1er semestre 2021. » Après la très bonne récolte de l’été 2019, des quantités bien moindres ont en effet été moissonnées à l’été 2020. Les exportations du second semestre 2020 ont été tirées par les achats chinois, mais les exportations françaises devraient rapidement se réduire.
Les acheminements terrestres en entrée des silos d’importation de Sénalia apparaissent moins massifiés. Le transport fluvial conforte sa position avec une part modale de 32 %, inchangée par rapport à la campagne précédente. Le ferroviaire, en revanche, voit la sienne continuer à baisser : elle a été divisée par deux en deux ans et se limite à 7 % en 2019-2020. Sénalia explique ce moindre recours au train par les grèves ayant perturbé la circulation ferroviaire. Cela profite au transport routier, dont la part modale à destination des silos rouennais remonte à 61 %.
Au-delà des céréales, qui représentent 65 % de son activité en tonnage, d’autres marchandises transitent par les installations portuaires de Sénalia. Les principales sont les oléagineux pour la trituration, dont le volume diminue encore cette année pour n’atteindre que 1,8 Mt, et le bioéthanol (877 000 t) dont le volume annuel dépend de la récolte nationale de céréales. Des activités plus marginales sont aussi présentes : cacao, dont la capacité de stockage sur la Presqu’île Elie, à Rouen, a été augmentée de 15 000 m³ en 2020, ou encore pellets de gluten, pour lesquels un nouveau poste de chargement en conteneurs de 20 pieds a été installé à Lillebonne.