25 sillons supplémentaires
La deuxième édition a ainsi été l’occasion pour SNCF Réseau d’annoncer la fin des travaux d’électrification des 50 km entre Serqueux et Gisors et la mise en service de l’itinéraire le 12 mars 2021.
Les trains de fret vont pouvoir évoluer de l’itinéraire « historique » (Le Havre-Rouen-Mantes-Paris) ou de l’alternative de repli (Le Havre-Amiens-Creil-Paris, plus long d’une heure et non rentable pour les opérateurs ferroviaires) à un trajet passant par Le Havre-Rouen-Serqueux-Gisors-Paris.
« C’est une montée en qualité de l’itinéraire entre la Normandie et l’Ile-de-France. Cela va augmenter le potentiel de développement du fret ferroviaire sur l’axe Seine et favoriser le report modal vers le train. Avec Serqueux-Gisors, l’offre capacitaire va être de 25 sillons supplémentaires par jour entre les deux régions », a déclaré Hélène Vasseur, directrice de SCNF Réseau Normandie. L’augmentation de capacité doit bénéficier aux ports du Havre et de Rouen. La capacité des trains sera jusqu’à 1 800 tonnes, au gabarit GB.
Selon Isabelle Delon, directrice générale adjointe clients et services de SNCF Réseau : « La modernisation de la ligne Serqueux-Gisors illustre notre volonté de participer au développement des ports et du fret ferroviaire sur l’axe Seine avec des sillons supplémentaires et de meilleure qualité. De meilleurs horaires vont être possibles, notamment des arrivées plus tôt au Havre, ce qui répond à une attente forte ». Au-delà de la capacité, la ligne Serqueux-Gisors doit en effet permettre d’améliorer la desserte de l’hinterland des ports normands en offrant aux entreprises ferroviaires davantage d’itinéraires alternatifs pour la desserte de l’axe Seine avec un temps de transit équivalent à celui de l’axe historique et nettement moindre que celui par Amiens-Creil.
Développer la multimodalité
Autre annonce lors de cet événement FFAS, le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) par Haropa pour développer le transport combiné ferroviaire et fluvial. Laurent Follope, directeur commercial et marketing d’Haropa, a expliqué : « Haropa souhaite contribuer au développement de la multimodalité, fluvial d’un côté, mais aussi fortement ferroviaire. Nous mettons en place un nouveau dispositif, une mesure commerciale et financière pour soutenir le développement de la multimodalité ».
Concernant le ferroviaire, cet AMI est « un mécanisme d’incitation commerciale important pour favoriser deux choses. La première, c’est la création de nouveaux services ferroviaires. Il faut qu’on aide les opérateurs de transport combiné à créer de nouvelles destinations, de nouveaux services et donc élargir notre hinterland, a continué le responsable. Si un opérateur crée une nouvelle desserte internationale, nous allons la financer à hauteur de 1 250 euros par circulation les 12 premiers mois, la prise de risque étant généralement la première année, puis 750 euros les mois suivants. Le dispositif est sur deux ans ». Pour l’opérateur qui va créer une ligne nouvelle nationale, Haropa va l’accompagner par un dispositif financier à hauteur de 750 euros les 12 premiers mois puis 500 euros.
« Au-delà de l’aide à la circulation, nous voulons aussi que la compétitivité se retrouve dans la facture du donneur d’ordre. C’est important pour pouvoir basculer les flux que le donneur d’ordre, le chargeur ou le commissionnaire s’y retrouve aussi en termes de prix. C’est la raison pour laquelle nous allons aussi abonder la création de nouveaux services de 15 euros par UTI ».
Enfin, les services existants actuellement sont également concernés. « Ce qui nous intéresse, c’est de pouvoir les développer et améliorer leurs fréquences. Par exemple, pour un service en place une ou deux fois par semaine, nous allons abonder en cas de fréquence supplémentaire avec 500 euros pour chaque nouvelle circulation ».
« Plusieurs millions d’euros vont être injectés dans le dispositif, a souligné Laurent Follope, nous voulons vraiment améliorer la compétitivité, le coût de transport. C’est un sujet extrêmement collectif, nous voulons y participer, on y participe sur la qualité des sillons, sur les projets. Nous voulons aussi participer financièrement et commercialement avec nos clients pour avancer ».
Cet AMI doit permettre d’accompagner financièrement les meilleurs projets de développement de services ferrés sur des grandes régions. Il doit soutenir la compétitivité économique des services ferroviaires en complément des dispositifs de l’Etat que sont la diminution du coût des péages ferroviaires et le doublement de « l’aide à la pince ».
Pour Stéphane Raison, directeur général-préfigurateur du futur établissement portuaire Haropa : « Le développement du fret ferroviaire à l’échelle de l’axe Seine est au cœur de la stratégie de l’établissement unique qui va voir le jour le 1 juin 2021. C’est grâce à l’optimisation des liaisons ferrées existantes et au développement de nouveaux services que nous augmenterons le report modal sur l’ensemble des régions françaises et pourrons conquérir de nouveaux marchés dans toute l’Europe ».
