Envisan SA, lauréat du 23ème prix du transport fluvial de Wallonie

Article réservé aux abonnés

En 2022, Envisan SA a notamment réalisé la dépollution du site de la centrale des Awirs à Flémalle : au total 220 000 tonnes de terres ont été transportées par des bateaux fluviaux, soit l’équivalent de 8500 camions qui n’ont pas circulé sur les routes.

Depuis 23 ans, la direction du transport et de l’intermodalité des marchandises (DTIM) de Wallonie récompense par un prix une entreprise qui s’est distinguée en matière de transport fluvial. Cette année, le lauréat est la société Envisan SA, filiale du groupe Jan de Nul, qui a témoigné sur son utilisation de la voie d’eau sans oublier d’alerter sur quelques points de vigilance.

La journée du transport fluvial et de l'intermodalité en Wallonie s’est déroulée à Mons le 7 juin 2023. Chaque année, cet événement se clôture par la remise d’un prix à une entreprise « qui s’est particulièrement distinguée en matière de transport fluvial », a rappelé Philippe Henry, ministre du climat, de l'énergie, de la mobilité et des infrastructures dans le gouvernement de la région wallonne.

Pour la 23ème édition de ce prix de la direction du transport et de l’intermodalité des marchandises (DTIM), c’est la société Envisan SA, filiale spécialisée dans l’économie circulaire du groupe familial Jan de Nul, qui l’a remporté pour un tonnage fluvial presque multiplié par trois en 2022 par rapport à 2021 avec près de 300 000 tonnes.

La remise du prix permet à l’entreprise lauréate de témoigner de l’utilisation pertinente de la voie d’eau pour ses activités mais aussi de témoigner sur les freins rencontrés ou/et les points de vigilance pour assurer un usage similaire ou amélioré à l’avenir.

Une stratégie volontariste

C'est ce qu'a fait Dimitri Descamps, responsable commercial d’Envisan SA qui a commencé son discours en déclarant : 

« Ce prix souligne les efforts de notre groupe en matière de recours à la voie fluviale dans toutes nos activités. Je reçois ce prix avec toutefois beaucoup de modestie, d’abord en termes de tonnages avec 115 000 tonnes par an sur les 5 dernières années et un pic en 2022 avec plus de 300 000 tonnes.

D’autre part, cette progression, Envisan ne l’a pas faite seule mais en synergie avec tous les acteurs portuaires de la communauté wallonne, que ce soient les différentes entreprises pour la manutention, la mise à disposition de bateaux et de camions ou les services techniques et commerciaux des ports autonomes concernés ». 

La réduction des émissions de CO2 est un axe de travail systématique qui s’applique à toute la chaîne logistique de tous les projets que conduit Envisan dont les activités se répartissent en trois pôles :

  • Dépollution d’anciens sites industriels et dragage des voies navigables.
  • Re-développement d’anciens sites en vue de nouvelles constructions.
  • Production de « matériaux circulaires » après traitement et valorisation de déchets spéciaux et matières premières secondaires.

En Wallonie, Envisan dispose de trois implantations « stratégiquement situés à proximité ou directement bord à voie d’eau » : l’une à Mons (zone du port autonome du centre et de l’ouest, PACO) et les deux autres à Liège (zone du port autonome).

Sur ces différentes plates-formes, il s’agit de dépolluer les sédiments et les terres mais aussi de les valoriser : « Un bateau de 1000 tonnes que nous traitons permet de produire 700 tonnes de matériaux lavés, c’est-à-dire des graviers et des sables qui repartent comme des matériaux de construction. C’est de l’économie circulaire ».

Quels sont les atouts de la voie d’eau, selon Envisan ?

« La voie d’eau présente beaucoup d’intérêt, eu égard à la typologie de nos activités et des matières auxquelles nous sommes confrontés », a continué le responsable, en détaillant :

  • Elle favorise un très grand rendement d’évacuation des matériaux des chantiers et optimise les coûts de ceux-ci.
  • Elle est une solution fiable avec moins d’aléas que le tout camion et permet une routine opérationnelle.
  • Elle permet de remporter des marchés où il y a des incitations de réduction de CO2.
  • Elle constitue un mode logistique finalement peu visible et quand on la généralise pour des chantiers de dépollution, déconstruction ou de construction, on minimise l’impact pour les riverains directs et indirects.
  • Elle aide à la traçabilité et à sa documentation : un bateau de 1200 tonnes, c’est un seul mouvement à encoder et à gérer administrativement.

« Les marchandises que nous transportons sont particulières car il s’agit de déchets en vrac, soit liquides soit solides. Les matériaux produits après valorisation, les sables et graviers, sont parfois également transportés par la voie fluviale », a relèvé Dimitran Descamps.

Envisan utilise également la voie d’eau pour : 

  • la mise en place d’installations techniques sur barge pour intervenir directement sur un gisement,
  • pour le déplacement des unités semi-mobiles de lavage physico-chimique de terres polluées, contenues dans des conteneurs de 40 pieds.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

« Nous rencontrons forcément quelques freins lors de l’utilisation des voies navigables », a poursuivi Dimitri Descamps qui en a listé deux.

  • Un manque de cale : 25 000 tonnes supplémentaires auraient pu être transportées par la voie fluviale en 2022 plutôt que par la route si des bateaux avaient été disponibles.
  • La problématique du foncier : avec un besoin de quais pour les activités industrielles, en ayant également un équilibre entre ceux concédés et ceux publics. Ces derniers étant plus facilement accessibles.

« Développer les projets comme ceux que nous réalisons avec une logistique fluviale nécessitent des terrains bien situés. Il faut se focaliser sur l’affectation du foncier disponible, comme les friches, au bord de la voie d’eau à des utilisations industrielles », a insisté le responsable.

Les tonnages fluviaux de l’entreprise devraient continuer à se maintenir voire encore progresser avec deux projets en vue avec pour l’un une prévision de 600 0000 tonnes et pour l’autre de 200 000 tonnes.

Envisan SA n’oublie pas non plus les solutions ferroviaires avec la volonté affichée de transporter notamment des terres polluées par des trains en utilisant les installations du port de l’île Monsin à Liège.

Filières

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15