Selon une étude commandée par le ministère allemand des Transports, et dont les résultats ont été présentés au Bundestag début juillet 2020, les transports fluviaux vont subir outre-Rhin une longue phase de stagnation, jusqu’en 2023. Le gouvernement prévoit, en effet, une poursuite du recul des tonnages transportés pour le charbon, alors que l’Allemagne a décidé la fermeture par étapes de toutes ses centrales à charbon d’ici 2032, sous la pression des militants écologistes.
Ce sont 35 millions de tonnes de charbon qui sont transportés en moyenne sur les fleuves et les canaux allemands chaque année. Les centrales de la Ruhr, région industrielle la plus peuplées du pays, sont alimentées à 100 % par voie fluviale.
Cette chute du transport fluvial de charbon en Allemagne, mais aussi en Belgique et aux Pays-Bas, dans le contexte des transitions énergétique et écologique, est aussi relevé par la CCNR dans sa dernière « Observation du marché » et constitue, selon cette organisation, « un défi majeur » pour le mode dans ces pays (voir article).
Compenser par d’autres marchandises
La hausse prévue des trafics liés au bâtiment et travaux publics ne suffira pas pour compenser le repli des tonnages de houille et de lignite. Le gouvernement, qui souhaite encourager le développement du fluvial pour des raisons environnementales, estime que des potentiels développement pour le mode se trouve du côté de la chimie, des matières premières semi-transformées, des déchets, de l’industrie automobile sans oublier le transport de conteneurs.
La part du fluvial dans les transports de marchandises en Allemagne est en diminution constante, à l’exception d’une courte reprise en 2019. En 2018, le fluvial représentait 6,8 % du total des marchandises transportées dans le pays. Cette part est remontée à 7,3 % en 2019. Selon les prévisions du gouvernement, elle sera de 7,1 % cette année 2020, et de 6,7 % en 2023.