Le port de Bayonne a réalisé un trafic de 2 265 508 tonnes en 2020 soit une diminution de -0,8 % par rapport à 2019, annonce la chambre de commerce et d’industrie (CCI) dans un bilan publié le 25 février 2021. « Ce bon résultat s’explique en grande partie par le positionnement régional et européen du port de Bayonne ainsi que par la diversité des trafics qu’il traite. Ainsi, l’activité portuaire n’a pas eu à subir le ralentissement des échanges des grandes lignes internationales de fret, ni du transport de passagers comme ce fut souvent le cas au niveau national », analyse la CCI, gestionnaire de ce port pour le compte de la région Nouvelle Aquitaine.
La CCI met en avant les tendances positives sur les engrais (505 475 tonnes, +9,81 %) et le maïs (457 697 tonnes, +16,49 %), ces vracs, à eux deux, représentent 43 % du trafic total du port de Bayonne. Les engrais solides « se portent bien ces dernières années » et présentent le meilleur résultat depuis 2017. Les exportations de maïs ont été « très dynamiques » en 2020 après « deux années difficiles pour l’ensemble des vracs agroalimentaires à cause d’une météo défavorable ».
Du côté des produits pétroliers, les bitumes (119 309 tonnes, +85 %) et les hydrocarbures raffinés (151 979 tonnes, +25 %) sont en hausse « profitant d’un prix d’achat favorable et de capacités de stockage disponibles », à la différence du pétrole brut (47 953 tonnes, -25,94 %).
Parmi les filières à la peine en 2020, figurent les produits sidérurgiques (744 192 tonnes, -13 %) qui « ont subi les effets de la mise à l’arrêt des activités industrielles et du BTP avec un ralentissement des commandes et une fluctuation importante du cours des marchandises à l’import comme à l’export ». La CCI ajoute : « L’aciérie Celsa est lourdement frappée avec -12 % tant sur les importations de matières premières qu’à l’exportation des produits semi-finis. Le Laminoirs des Landes, en plein lancement, voit son activité de production de tôles fortes se réduire avec des importations de brames d’acier en baisse de-18 % ».
Les produits forestiers (19 188 tonnes, -69 %) dévissent « en raison notamment de la prolifération du scolyte qui a décimé une partie du massif forestier en Europe du Nord et réorientés les flux d’importation des bois en vrac alimentant principalement la filière régionale depuis le nord par voie terrestre, privant ainsi le port de Bayonne des volumes d’importation pourtant bien relancés courant 2019 ». Les produits chimiques apparaissent en fort recul (23 078 tonnes, -60 %) tandis que le soufre est en croissance (90 461 tonnes, +3,94 %).
Des lignes ferroviaires vers Marseille et Barcelone
Au dernier trimestre 2019, le port de Bayonne a réceptionné deux nouvelles grues électriques de forte capacité qui ont été opérationnelles en 2020 : « C’est la garantie de pouvoir traiter de manière très compétitive, quel que soit le terminal fréquenté, tous les conditionnements possibles (vracs, conventionnels, conteneurs, colis lourds, etc) ». 2020 a aussi été marquée par l’ouverture de lignes ferroviaires vers Marseille et Barcelone.
A l’occasion de l’actualisation du schéma directeur d’aménagement du port, la région, propriétaire de celui-ci, a confirmé le « lancement des travaux de l’extension du quai Gomes sur le secteur de Blancpignon, qui permettra d’achever la modernisation des infrastructures d’accueil des navires en rive gauche avec la possibilité à terme d’accueillir jusqu’à trois unités de grande taille simultanément ». A aussi été validé « l’intérêt pour l’avenir du port et son développement du secteur à fort potentiel de Saint Bernard, rive droite de l’Adour ».
Dans l’immédiat, en 2021, Celsa France, « acteur historique et très important du port de Bayonne, a décidé de conforter son implantation en rive droite en investissant 60 M€ dans la création d’un laminoir à chaud. Cet investissement stratégique pour le groupe devrait être opérationnel au deuxième semestre 2021 et permettra de créer sur le territoire 420 emplois dont 140 directs avec pour objectif d’être le principal complexe sidérurgique du Sud de l’Hexagone. De plus, la construction d’un train de laminage permettra à l’aciérie de Boucau-Tarnos d’élaborer des produits finis, ce qui accroîtra sa compétitivité et sa rentabilité avec pour incidence la hausse des volumes acheminés par la voie maritime ».