A la mi-octobre 2021, une barge chargée de « terres contaminées non dangereuses » en provenance de Metz est arrivée au port autonome de Liège pour être dépolluées et transformées en sables et granulats lavés dans une nouvelle unité de la société Envisan, division environnementale du groupe Jan De Nul et spécialisée dans le traitement et la valorisation des déchets.
Cette entreprise est concessionnaire du port autonome de Liège et sa nouvelle unité « de lavage physico-chimique » de terres est installée au port de Monsin.
L’arrivée de la barge et de son chargement constitue « un premier transfert transfrontalier de terres polluées à destination de la Wallonie qui se dote d’outils technologiques performants en matière de dépollution de terres ».
Les terres sont d’abord criblées puis entame le processus « de lavage physico-chimique » qui leur permet d’être dépolluées, traitées et valorisées en les transformant de nouveau en sables et granulats réutilisables c’est-à-dire « aptes à réintégrer le circuit des matériaux de construction ». Une tonne de terre produit environ 700 kilos de sables et granulats lavés.
La logistique fluviale est adéquate
Ces granulats de nouvelle génération vont être réutilisés localement dans le secteur de la construction liégeois. « Il s’agit d’un bel exemple d’économie circulaire. Compte tenu de la matière transportée, la logistique fluviale est évidemment adéquate ».
L’arrivée du premier chargement fluvial transfrontalier de terres contaminées « résulte d’une étroite collaboration entre les industriels du secteur, le port autonome de Liège et les autres ports autonomes wallons, les diverses divisions du Service public de Wallonie et les cabinets ministériels, ce qui a permis d’autoriser ces transferts spécifiques ». Jusqu’à présent, « ce type de trafic d’importation de terres échappait à la Wallonie, faute d’autorisation octroyée par celle-ci. Il faut reconnaître que d’un point de vue administratif, la matière est complexe », indique le port autonome de Liège.
De son côté, la société Envisan précise que « grâce à ces autorisations, un large éventail de méthodes de dépollution peut désormais être proposé aux marchés transfrontaliers du Nord-Est de la France et du Luxembourg, qui sont deux grands gisements importants de terres contaminées, du fait de leur passé industriel, en offrant une approche intégrée grâce à nos centres de traitement et de valorisation de terres. Nous sommes ainsi reconnus pour l’exécution de projets de dépollution complexes ainsi que pour la réhabilitation de friches industrielles. D’autres transferts similaires à destination du site de Monsin sont projetés, principalement en provenance de France ».