La nouvelle gouvernance du port rhénan de Colmar-Neuf Brisach a récemment franchi une nouvelle étape avec la validation par le SMO (syndicat mixte ouvert) d’une nouvelle délégation de service public sous la forme d’une Semop (société d’économie mixte à opération unique). Cette Semop va associer un opérateur économique privé, CFNR Transport, actionnaire majoritaire avec 51 % du capital, au SMO (34 %), et à la Banque des territoires (15 %) au cours des 30 prochaines années.
La décision a été votée lors de la réunion du SMO le 23 décembre 2020 et annoncée lors d’une conférence de presse le 26 janvier 2021. Il a été précisé que « la mise en place du nouveau contrat de délégation de service public et la création de la Semop devrait intervenir au cours du premier trimestre 2021 ». Ce serait alors l’aboutissement d’un travail entamé il y a plus de cinq ans et qui avait permis la création du SMO le 1 mars 2018, marque de la volonté commune d’aboutir sur l’évolution de la gouvernance, dans le contexte de la fin de la concession du port, de la part de la région Grand Est, de Voies navigables de France, de la chambre de commerce et d’industriel Alsace Eurométropole, de Colmar agglomération et de la communauté de communes Pays Rhin-Brisach.
27 millions d’euros
Un premier programme d’investissement d’un montant de 27 millions d’euros est prévu par le nouveau contrat. Cette somme provient de subventions « principalement de l’Etat et de la région Grand Est », des fonds propres, d’un financement bancaire « arrangé par la Caisse d’Epargne Grand Est-Europe et la Banque populaire Alsace-Lorraine-Champagne », et « un prêt intragroupe apporté par le groupe Rhenus, maison-mère de CFNR Transport ».
CFNR Transport est la filiale française du groupe Rhenus pour le transport fluvial et la gestion portuaire, avec un siège à Uckange. Son chiffre d’affaires est de plus de 50 M€ autour de 3 activités : affrètement fluvial et commission de transport, manutention/exploitation portuaire (à Thionville-Illange, à Metz), gestion de concessions portuaires (Nouveau port de Metz, port de Metz-Mazerolle et port de Thionville-Illange).
Priorité aux colis lourds
Les projets de développement du port rhénan de Colmar-Neuf Brisach s’inscrivent notamment dans « l’après-Fessenheim » et le démantèlement de la centrale nucléaire d’EDF avec la zone EcoRhena.
La future concession portuaire intègre 4 secteurs dans la zone EcoRhena. Les secteurs 4 et 5 seraient amodiés aux entreprises. Ils représentent 13 ha de terrains « dont les locations permettraient de conforter l’activité landlord et de donner à la Semop des ressources stables et indépendantes du trafic ». Ces secteurs pourraient porter respectivement 16 000 et 23 000 m2 de bâtiments.
Les secteurs 6 et 7 prévoient la réalisation d’une plateforme multimodale et d’une plateforme colis lourds. « La réalisation de la plateforme multimodale permettrait de développer une activité manutention répondant notamment aux besoins des entreprises implantées dans la zone EcoRhena. La construction de la plateforme colis lourds permettra de bénéficier de toute la place nécessaire à cette activité ». Il faut relever : « Le premier plan d’investissements de la Semop intègre la plateforme colis lourds ».
« Un terminal multivrac aurait vocation à capter des flux de tous produits vracs ou palettisés craignant l’humidité, tels que biomasse ou encore co-produits agricoles (par exemple, fourrages pour animaux tels que tourteaux de soja, de colza ou de tournesol issus des meuneries) et de développer des prestations annexes de stockage et d’ensachage ».
28 personnes employées
En 2020, le trafic du port rhénan de Colmar-Neuf Brisach a été de 1,35 million de tonnes de vrac (en recul par rapport aux 1,43 millions de tonnes de 2019) et 4 325 EVP (en progression comparativement aux 2 052 EVP de 2019). Il emploie 28 personnes et son chiffre d’affaires a été de plus de 3,5 millions d’euros en 2020. « Il a vocation à favoriser l’ouverture des entreprises en proposant des services multimodaux performants en réseau avec les plateformes de la région Grand Est, mais aussi avec d’autres terminaux portuaires ou ferroviaires situés en France ou à l’étranger ».
Le SMO conduit un autre projet, celui de la ZAC EcoRhena, pour lequel il a lancé une concertation auprès du public.
