Bruxelles a connu une année 2018 « exceptionnelle »

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Le Port de Bruxelles a clôturé l’exercice 2018 sur un double record. Son trafic propre s’est élevé à plus de 5,2 Mt et son terminal à conteneurs a traité près de 37 000 EVP. Mais le port est de plus en plus à la limite de sa capacité en termes d’espace.

Les chargements et déchargements sur les quais et terminaux bruxellois ont progressé l’an dernier de 7,7 %, passant de 4,85 Mt à 5,22 Mt. Ce record absolu vient couronner le 25e anniversaire du port en tant que société régionale. Les matériaux de construction (+12 % à 3,20 Mt grâce notamment à des volumes accrus de terres de chantier) et les produits pétroliers (+5 % à 1,21 Mt) ont pleinement joué leur rôle de locomotive de l’activité de transbordement, aidés par des flux moins prépondérants mais en forte expansion comme les produits métallurgiques (+113 % à 34 000 tonnes) et chimiques (+63 % à 26 000 t).

Les conteneurs ont fait un bond de 19 % à 36 965 EVP, pulvérisant le record de 2017. Le terminal est parvenu à attirer de nouveaux trafics, notamment des boissons et des grumes à mettre dans des conteneurs à destination d’Anvers pour exportation. En outre, il développe sa gamme de services annexes et lancera en février 2019 une deuxième navette fluviale conteneurisée vers le sud, axée sur Ghlin et Feluy, dans le Hainaut belge.

A l’inverse, les palettes ont essuyé un recul (de 13 660 à 12 415 unités) mais celui-ci s’explique surtout par l’impact du déménagement de cette activité vers un nouveau site dédié.

La France, un marché secondaire

Au trafic propre s’ajoute le transit, l’autorité portuaire gérant aussi la voie navigable sur le territoire bruxellois. Ce trafic de passage est resté quasiment stable à 2,06Mt (-0,7 %). Le total fluvial s’établit ainsi à 7,28 Mt contre 6,92 Mt en 2017. La hausse globale est de 5,2 %.

Alfons Moens, le directeur général, et Philippe Matthis, son adjoint, n’ont pas manqué de souligner que ces chiffres représentent une économie de 680 000 transports par camions, de 106 000 tonnes de CO2 et de 27 M€ en coûts externes.

« Le canal est pour la capitale la seule voie de pénétration qui n’est pas embouteillée. La voie d’eau offre la possibilité de doubler le trafic », a dit Philippe Matthis. C’est vrai côté eau, mais pas côté terre. Le port – déjà consigné sur un espace très restreint de 107 hectares – manque de plus en plus d’espaces libres pour poursuivre sur cette lancée.

De nouveaux terrains (2,3 hectares) sont entrés dans le patrimoine foncier du port et d’autres opérations de ce type sont en préparation, mais il faut alors encore les équiper de quais, ce qui retarde leur mise en exploitation. Le terminal à conteneurs doit lui aussi connaître une extension de son quai et de sa superficie.

2019 sera probablement « une année de consolidation », les nouveaux projets ne devant faire sentir leurs effets qu’à partir de 2020. L’année a toutefois commencé sur une mauvaise note avec l’accident au pont de Humbeek sur le canal maritime qui a bloqué tout le trafic aval durant cinq jours à la mi-janvier.

A noter que la France reste, en dépit de sa proximité, un marché secondaire dans les trafics traités à Bruxelles. Les Pays-Bas demeurent le principal partenaire commercial du port avec une part de 66,1 % dans le trafic total. La Belgique (27,1 %) et l’Allemagne (4,6 %) suivent à distance respectable. L’Hexagone n’intervient que pour 2,1 %.

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