Après les États-Unis et la Russie, la Grande-Bretagne est le troisième partenaire commercial maritime du port d’Anvers, puisque les flux avec ce pays concernent chaque année 15 Mt de marchandises. Le port belge est bien placé, face aux côtes britanniques, pour constituer un point de passage entre l’Angleterre et le continent européen. Il est donc naturel qu’Anvers se prépare à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, qui pourrait avoir de lourdes conséquences en termes d’organisation logistique et de douane, mais aussi en ce qui concerne l’évolution du tonnage des marchandises. Pour rappel, la moitié de la production industrielle britannique est destinée à l’exportation vers les pays d’Europe continentale.
« L’impact effectif du Brexit demeure incertain, selon Jacques Vandermeiren, PDG du port d’Anvers. L’année dernière, les échanges commerciaux avec le Royaume-Uni ont reculé de près de 8 %, probablement en raison de cette incertitude. Alors que le Brexit approche à grands pas, nous voulons nous concentrer sur le maintien, voire l’expansion, de notre position commerciale avec nos partenaires d’outre-Manche. Bien évidemment, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous préparer pleinement au Brexit, la meilleure option étant pour nous que les conditions commerciales demeurent aussi proches que possible de la situation actuelle. Tout obstacle à la libre circulation des marchandises, que ce soit sur le plan des tarifs douaniers ou autres, serait à notre avis préjudiciable aux relations commerciales établies entre notre port et le marché britannique. »
Un représentant local comme ambassadeur du port d’Anvers
Cet objectif est partagé par d’autres ports de la Manche et de la mer du Nord, à commencer par les ports français de Dunkerque et surtout Calais, grand spécialiste du roulier transManche. Les ports belges et néerlandais convoitent le marché des échanges avec le Royaume-Uni. Pour Anvers, le développement de ses intérêts outre-mer du Nord passe par la nomination d’un représentant local qui sera « les yeux et les oreilles » du port et renforcera la présence d’Anvers dans les îles britanniques pour attirer de nouvelles sources de fret et d’investissement.
Justin Atkin, qui dirigeait jusqu’à présent la société britannique de conseils logistiques et portuaires Ragged Edge Consulting, a été choisi pour sa connaissance du secteur des transports, dans lequel il travaille depuis vingt ans, et pour son implantation locale puisqu’il habite à Goxhill, dans le Nord de l’Angleterre. « Le Brexit constitue un défi de taille pour le monde des affaires, et tout particulièrement pour les ports qui desservent le Royaume-Uni, explique-t-il. Fort heureusement, les connexions et les liens noués avec le port d’Anvers sont très solides. Je compte m’appuyer sur les nombreuses années d’expérience acquises dans ce secteur pour les développer et les élargir. »
Pour renforcer l’efficacité du travail de cet ambassadeur du port d’Anvers en Irlande et en Grande-Bretagne, l’autorité portuaire a mis sur pied un groupe de travail dont les compétences englobent tout ce qui a trait au Brexit. Y participent les représentants de la communauté portuaire, les douanes, ainsi que l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire. Des déplacements sont d’ores et déjà prévus à Londres et Birmingham, pour permettre aux transitaires britanniques de rencontrer les prestataires de services anversois, et les informer sur les possibilités offertes par le port d’Anvers et sur les liaisons maritimes existantes.