A Anvers, cinq ans se sont écoulés entre les premières réflexions autour de l’utilisation de drones considérés comme « un facteur d’innovation pour rendre le port plus efficace et plus performant » à leur utilisation pour un suivi des installations et opérations.
Une phase de réflexion et de tests
L’autorité portuaire avait indiqué en 2019 avoir établi une « feuille de route drone ». Elle estimait alors que le déploiement de drones serait appelé à jouer un rôle de plus en plus important pour le « port du futur », dans le cadre de la transition numérique des activités. Anvers a notamment participé à un projet nommé « Safir » dans le cadre d’un consortium européen.
Les premiers tests ont été réalisés en 2021 avec un drone autonome expérimenté pour des missions en lien avec la sécurité/sûreté du site. L'objectif étant d’analyser l’utilisation de ces engins en conditions réelles dans un environnement industrielle complexe comme l’est une zone portuaire.
Lancement officiel en 2023
L’aboutissement de la réflexion et des tests a eu lieu en ce printemps 2023 avec le lancement officiel d’un réseau nommé « D-Hive drone-in-a-box » avec six drones autonomes qui effectuent des vols quotidiens pour des missions en lien avec la sécurité globale de la zone portuaire d'Anvers.
Les six drones automatisés couvrent l'ensemble de la zone « pour soutenir la coordination d'opérations fluides, sûres et durables dans un environnement complexe ». Ce sont « six paires d’yeux supplémentaires et flexibles ».
Les 18 vols quotidiens et automatiques de drones BVLOS (Beyond Visual Line of Sight) sont pilotés à distance depuis un centre de contrôle et de commande situé dans le port. Il faut comprendre ici que les vols se déroulent en dehors du champ de vision du pilote.
Des drones pour quels usages ?
Selon l’autorité portuaire, parmi les atouts des drones :
- Ils « offrent une perspective aérienne unique ».
- Ils « permettent de gérer, d'inspecter et de contrôler une vaste zone de manière rapide et sûre ».
Les utilisations envisagées pour le moment :
- la gestion des postes d'arrimage,
- le monitoring,
- l'inspection d'infrastructures,
- la détection des taches d'huile et des déchets flottants,
- un soutien de sécurité lors d'incidents.
En lien avec d’autres innovations
Le déploiement de drones autonomes a notamment été rendu possible par la présence d’un réseau 5G. Il constitue une première étape dans la mise au point « d'un système de jumeau numérique du port, pour avoir à terme une image en temps réel de ce qui se passe dans le port à chaque seconde, sur la base de milliers de données provenant d'un réseau de caméras, de capteurs et de drones ».
A noter que d’autres ports utilisent des drones, Dunkerque par exemple pour des missions de sécurité/sûreté mais aussi l’établissement Voies navigables de France pour la collecte de données et d’images en vue de planifier la maintenance des ouvrages.