Amsterdam : nouveau record pour les croisières fluviales en 2018

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Malgré la sécheresse et les annulations qu’elle a provoquées, le port d’Amsterdam a enregistré en 2018 un nouveau record pour les croisières fluviales avec 2 007 escales de bateaux. Le port cherche à maintenir un équilibre entre la ville et le tourisme fluvial. Pour les croisières fluviales, Amsterdam reste une destination quasiment incontournable. Le nombre sans cesse croissant d’escales de bateaux de ce type dans la cité portuaire néerlandaise en témoigne. Depuis 2012, où 1 382 escales avaient été enregistrées, Amsterdam a franchi, année après année, un nouveau cap et a accueilli, en 2017, 1 946 bateaux de croisières. En 2018, la barre des 2 000 escales a été dépassée, ce qui constitue un nouveau record absolu. Quelque 400 000 croisièristes fluviaux ont ainsi touché la ville la plus connue des Pays-Bas, déjà élue à deux reprises Cruise Destination of the Year.

Pourtant, le port a été confronté à un plus grand nombre d’annulations que les années précédentes, 413 au total. La sécheresse y est pour beaucoup. « Les annulations ne sont généralement pas très fréquentes parce que les croisiéristes choisissent souvent longtemps à l’avance un itinéraire précis et les voyages sont réservés parfois deux ans à l’avance. De plus, la desserte d’Amsterdam n’est confrontée à aucune limitation infrastructurelle pour les bateaux de croisière, explique Monic van der Heyden, responsable commerciale croisières du port de Rotterdam. Il y a toujours des cas de force majeure : une panne de moteur, une écluse déficiente… peuvent entraîner des retards qui obligent les compagnes à modifier la rotation de leur bateau. Mais l’année dernière, le bas niveau des eaux a effectivement provoqué des annulations plus fréquentes, en empêchant, par exemple, des bateaux de relier l’Allemagne à Amsterdam. La sécheresse s’est toutefois surtout manifestée au second semestre, quand le point fort de la saison des croisières était déjà passé ».

Pour 2019, Monic van der Heyden s’attend à un résultat comparable à celui de 2018. « Le nombre de réservations s’élève à 2 346. Ce chiffre est relativement stable par rapport à 2018. Nous devrions, dès lors, noter un nombre d’escales plus ou moins égal, à condition, bien sûr, qu’une nouvelle sécheresse ou d’autres perturbations ne viennent pas changer la donne ». L’année a de toute façon bien commencé. Au premier semestre 2019, Amsterdam a vu venir près de 1 300 croisières fluviales. Ce chiffre ne peut pas être extrapolé sur l’ensemble des douze mois. Les plus grands pics de fréquentation se produisent en avril et mai, quand des touristes venus du monde entier se pressent pour aller voir les champs de tulipes en pleine floraison du Keukenhof.

Des efforts écologiques

Amsterdam dispose de 32 emplacements dédiés aux bateaux de croisière en incluant ceux de la commune voisine de Zaanstad. Ce nombre est inchangé depuis trois ans. L’investissement le plus récent à Amsterdam a porté sur la rénovation du Ruijterskade, où le quai devait être modernisé et où le site a été réaménagé pour en faire une véritable promenade.

« Durant les mois de plus forte fréquentation, les postes à quai sont occupés de façon continue. Nous recevons alors davantage de demandes que nous ne pouvons – ou voulons – en satisfaire, indique Monic van der Heyden. Il n’est pas question de créer de nouveaux postes à quai. Notre port se situe au cœur de la ville et nous tenons compte autant que possible de cette réalité. Nous n’utilisons pas toujours notre capacité de façon maximale. Nous coopérons de façon intensive avec les ports voisins de Zaanstad, Haarlem, Hoorn et Enkhuizen pour répartir les bateaux et leurs passagers sur l’ensemble de la région ».

La responsable croisières du port reconnaît qu’à Amsterdam comme ailleurs aux Pays-Bas et dans d’autres pays, les croisières, surtout quand elles accostent dans le voisinage immédiat du centre-ville, sont de plus en plus souvent vues d’un œil plus critique par les villes et les riverains pour l’afflux et les conséquences qui en découlent. Amsterdam fait dès lors des efforts importants pour limiter les nuisances qui peuvent accompagner ce type de tourisme. La plupart des postes d’amarrage sont équipés de bornes qui fournissent aux bateaux à quai l’électricité dont ils besoin durant leur séjour dans la ville. Ils ne doivent, dès lors, plus laisser tourner leurs propres moteurs ou groupes électrogènes. Ce type d’investissements se poursuit. Le recours à ces bornes n’est toutefois pas encore obligatoire, parce que tous les quais n’en sont pas encore pourvus.Les bateaux dotés de moteurs et de technologies moins polluants comme des panneaux solaires, biocarburants, etc. bénéficient de ristournes sur les droits portuaires qu’ils doivent acquitter. La collecte des déchets se fait, quant à elle, par la voie d’eau.

Ces efforts écologiques sont nécessaires pour garantir la pérennité de l’activité économique, souligne Monic van der Heyden. « Les croisières sont pour la région une source importante de revenus. Le croisiériste fluvial est ce qu’on appelle un touriste high end qui dépense pas mal d’argent durant ses vacances. Des études révèlent que, contrairement à l’idée reçue, ce vacancier fréquente les restaurants de la ville qu’il visite et y passe souvent encore quelques jours à l’hôtel avant ou après sa croisière ».

Pour la dizaine de villes réunies sous le label d’Amsterdam Cruise Port, l’étude la plus récente fait état de retombées importantes : tous secteurs confondus, les croisières fluviales y auraient permis en 2017 un chiffre d’affaires de 206 millions d’euros, une valeur ajoutée de 88 millions d’euros, la création de 1 690 emplois directs et indirects.

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