« Alimenter Marseille en fruits et légumes par barge »

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Le flux de conteneurs fluviaux pour ElectroSteel entre Arles et Fos depuis 2022 a été rappelé lors de la première édition d’Open Green Tech. 

C’est l’une des idées entendues lors de la première édition d’Open Green Tech, organisée à Arles le 21 juin 2023. Des innovations ont aussi été présentées comme un conteneur réfrigéré autonome à hydrogène, sans oublier l’utilisation du fleuve du côté du port d’Arles ou de la cyclo-logistique à Avignon.

Start-up, industriels et ports se sont réunis au palais des congrès d’Arles pour la première édition d’Open Green Tech, le 21 juin 2023, à l’initiative de la French Tech Grande Provence.

L’une des tables-rondes a eu pour thème : « le fleuve pour une logistique décarbonée des produits sensibles : réalisable ? » L’occasion de mettre en avant des exemples de report modal, des innovations, des projets et des idées pour montrer la pertinence des solutions de transport « décarboné » dont le fluvial fait partie.

Du côté du port d’Arles

Avec un flux de 10 000 poids lourds à l’année, le port d’Arles multiplie les collaborations avec les industriels, opérateurs ferroviaires et fluviaux pour asseoir la massification dans le sillage du choix d’ElectroSteel France.

Depuis le lancement d’un service de cabotage par barge pour des conteneurs entre Fos et Arles, en mars 2022, ce sont 6000 camions qui ont été enlevés de la route par ce fabricant de canalisations en fonte ductile.

« A partir de 60 conteneurs par escale, la solution par barge devient économique. Nous allons accompagner la massification. Il faut convaincre pour favoriser l’acceptabilité des projets et notamment sur les points modaux », a souligné Benoît Ponchon, directeur du port d’Arles.

Ce responsable a annoncé :

  • la montée en puissance des flux de biomasse pour Fibre Excellence et pour la centrale de Gazel Energie,
  • de nouveaux investissements dans la création d’un terminal ferroviaire afin de « mieux traiter les trains »,
  • la monté en puissance de nouveaux courants de trafics en lien avec l’économie circulaire.

« Les pneus broyés d’Aliapur naviguent sur la vallée du Rhône pour ensuite alimenter les cimenteries du bassin méditerranéen en fournissant une énergie quasiment gratuite », a ajouté le directeur du port. Solvalor, spécialiste de la dépollution des terres et des sédiments, fait appel à la voie d’eau. « S’adapter aux nouveaux flux nécessite d’investir dans le traitement des eaux pluviales », a relevé Benoît Ponchon.

La Compagnie nationale du Rhône (CNR), propriétaire des 61 hectares du port d’Arles, et la CCI, exploitant dans le cadre d’un sous-traité de concession, privilégient les investissements en lien avec les trafics portuaires.

« A partir d’un flux de 40 000 à 50 000 tonnes par an, un chargeur peut investir dans un appontement privé dans le cadre de contrats d’une durée de 15 à 25 ans », selon Laurent Metois, développeur économique et immobilier de la CNR.

Du côté du Grand Marché de Provence

« La mobilité décarbonée passe obligatoirement par des investissements dans les infrastructures. Nous sommes extrêmement en retard dans le développement du rail-route », selon Gilles Bertrand, directeur du développement du Grand Marché de Provence. Un retard d’autant plus important que les communes ne veulent pas accueillir une telle infrastructure vers laquelle convergent de nombreux poids lourds.

Début 2024, le Grand Marché de Provence va inaugurer un hub logistique par lequel transiteront entre 3500 et 4000 poids lours en période de pointe. Mais des pistes sont à l’étude pour « alimenter Marseille en fruits et légumes par barge sur le fleuve », précise Gilles Bertrand.

Parmi les innovations présentées, une PME, Isovation a présenté son projet de conteneur réfrigéré autonome à hydrogène (Corah).

« Il s’agit d’un 40 pieds qui réduit l’impact environnemental. Cette solution est pensée pour le transport fluvial et ferroviaire. En raison du manque d’équipements, transporter des produits frais sur ces deux modes demeure compliqué. Ce conteneur est un compromis entre le volume et les énergies », a expliqué Thomas Bignon, ingénieur projet.

L’ajout d’un réservoir d’hydrogène et d’une pile à combustible réduit toutefois la capacité de la boîte. « Notre solution est deux fois plus chère qu’un conteneur Reefer classique mais nous nous adressons à des produits à haute valeur ajoutée et nous cherchons un marché pertinent », selon ce responsable.

Du côté d’Avignon

Les solutions pour le dernier kilomètre ont aussi été abordées lors de la table-ronde avec la présentation d’un partenariat pour la livraison dans le centre-ville d’Avignon signé en juin 2022 entre DB Schenker et la société de cyclo-logistique La Roue Tourne. Les colis inférieurs à 180 kg destinés aux commerces de la Cité des Papes sont livrés le matin par vélo-cargos entre 10 et 11 heures.

« Un conducteur effectue entre 20 et 30 livraisons par jour. Nous devons livrer environ 200 clients et nous avons un vrai problème de recrutement. Nous fonctionnons avec de la sous-traitance. Nous sommes dans une région touristique, ce qui complique les livraisons notamment lors du festival d’Avignon », a témoigné Julien Clément, directeur de DB Schenker Avignon.

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