Quelles synergies entre Anvers et Zeebrugge ?
La fusion projetée d’Anvers et Zeebrugge n’inquiète pas davantage ce responsable : « Ensemble, ils restent encore 159 Mt en-dessous de Rotterdam, ce qui représente un volume plus important que celui traité par le troisième plus grand port d’Europe, Hambourg. Et je ne vois pas énormément de synergies entre ces deux zones portuaires au profil très différent et géographiquement éloignées l’une de l’autre ».
Même le fait que Port of Antwerp-Bruges dit devenir le plus grand port à conteneurs européen en volume « ne l’empêche pas de dormir. Ce qui compte, c’est l’offre d’un port aux armements en termes d’accessibilité, de tirant d’eau, d’infrastructures, de solutions numériques… Rotterdam a un excellent produit à proposer ».
1,5 milliard d’investissements en cinq ans
Et le grand port néerlandais a bien l’intention de continuer à développer ce produit. « Aucun investissement n’a été suspendu en 2020 et nous avons l’intention d’investir 1,5 milliard d’euros en cinq ans ». Rotterdam a les moyens de le faire. Ses résultats comptables sur 2020 (aidés par des facteurs non-récurrents et par une stricte maîtrise des coûts) témoignent d’une éclatante santé financière.
Malgré la pandémie, les revenus ont fait un bond de 706,6 à 753,3 M€, tandis que ses dépenses n’augmentaient que très légèrement (de 273,2 à 275,7 M€). Le résultat avant impôts atteint ainsi 477,5 M€ (contre 433,4 M€ en 2019), le résultat net a grimpé en flèche à 351,7 M€ (contre 238,9 M€). De quoi s’acquitter des 120,5 M€ de dividendes à la ville de Rotterdam et à l’Etat néerlandais sans renoncer à la volonté « de réinvestir de façon maximale » dans l’outil portuaire.
Rotterdam prévoit « 275 à 325 millions d’euros » d’investissements en 2021, même si cette année reste marquée par l’incertitude entourant la crise sanitaire et le Brexit. Allard Castelein ne s’attend pas à retrouver dès cette année le niveau de 2019.