A Marseille, les paquebots sont au rendez-vous, les croisiéristes aussi ?

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En 2022, les paquebots seront au rendez-vous sur les quais phocéens, parés à larguer les amarres. Reste à savoir si les croisiéristes franchiront la coupée. Malgré des taux de remplissage encore faibles, le Club de la croisière Marseille-Provence espère renouer avec le trafic record de 1,8 million de croisiéristes en 2019 et prépare les Rencontres nationales du tourisme fluvial (RNTF) à Arles en novembre.
La programmation s’annonce prometteuse. 600 paquebots jetteront l’ancre à Marseille cette année. Un signal positif au regard des 160 escales effectuées entre juillet et décembre 2021 et des 350 000 passagers accueillis. « Nous pourrions atteindre les deux millions de croisiéristes mais la visibilité est réduite. Les taux de remplissage ne sont pas élevés et les compagnies perdent de l’argent », concède Julien Massoni, gestionnaire du Marseille Provence Cruise Center, propriété de Costa Croisières et de MSC. « Avant la pandémie, c’était facile de faire des prévisions avec des taux de remplissage de 100 %. Aujourd’hui, la question se pose de savoir si les navires seront remplis. La situation est complexe en raison des barrières sanitaires. Nous sommes en pleine période de transition. Les armateurs ont commercialisé des croisières « bulle » mais, à terre, la situation a évolué et les croisiéristes vont se rendre dans les restaurants avec des serveurs sans masque et sans l’exigence de passe sanitaire », explique Jean-François Suhas, reconduit, le 9 mars 2022, à la présidence du Club de la croisière Marseille-Provence.

« Verdir » les activités, une priorité

De janvier à mars 2022, 50 escales ont été comptabilisées, 60 sont prévues en avril et 70 en mai. Onze escales inaugurales sont annoncées et cinq nouveaux navires attendus. Le Costa Toscana, paquebot au GNL, a ouvert le bal le 6 mars. « Nous attendons le retour des navires américains après deux ans et demi d’absence et, notamment, la venue du plus grand navire au monde, le Wonder of the Seas », indique Julien Massoni qui sera l’hôte d’une grande soirée festive en juin prochain pour célébrer les 25 ans du Club de la croisière Marseille-Provence. Une industrie aujourd’hui mature et qui s’attache à « verdir » ses navires pour respecter les règles internationales et favoriser l’acceptabilité de l’activité par les populations riveraines. Ainsi, une nouvelle édition du « Blue Maritime Summit » se tiendra le 20 octobre à Marseille. Un événement durant lequel la « Charte Bleue » devrait compter de nouveaux signataires parmi lesquels les ports de Sète et Toulon. Aujourd’hui, 13 compagnies sont engagées à travers cette charte à diminuer les effets de leur activité (vitesse réduite, émission de 0,1 % de soufre...). Il serait même question que les croisiéristes s’engagent également à réduire leur consommation de nourriture à bord, afin de réduire le gaspillage. « Nos équipes échangent avec le port de Sète sur le courant de quai et cela permet de gagner du temps ! », a souligné Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille-Fos, élu vice-président du Club de la croisière. Il a d’ailleurs rappelé les investissements de 50 millions d’euros dans l’aménagement du courant de quai sur les terminaux ferries, croisière et les projets de production électrique grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques en toiture tout en rappelant que Marseille était devenu un hub d’avitaillement au GNL grâce à la mise en service d’un souteur pour les porte-conteneurs de CMA CGM.  A terre, Jean-François Suhas fonde de grands espoirs dans l’inauguration en juin prochain de la réplique de la Grotte Cosquer, près du Mucem face au J4, où se situe le terminal croisières de luxe. Il prône une croisière maîtrisée à terre avec des visites régulées des autocars sur les hauts lieux touristiques et se plaît à rêver d’une navette maritime zéro émission. Le Club de la croisière a annoncé que le fluvial serait à l’honneur à l’occasion de la tenue de la sixième édition des Rencontres nationales du tourisme fluvial (RNTF) à Arles les 8 et 9 novembre. Les croisières au sud du Rhône ne représenteront cette année que 120 000 passagers.

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