« Marseille est un port avec des activités diversifiées, c’est un atout pour les chargeurs et les armateurs, 2020 a connu une chute des volumes, limitée à -13% » grâce à une deuxième partie de l’année moins compliquée que la première, a indiqué Christine Rosso, directrice du développement, lors d’un webinaire organisé le 10 mars 2021 par Via Marseille Fos en partenariat avec TLF Auvergne-Rhône-Alpes et qui a réuni plus d’une centaine de participants.
« La place a continué à fonctionner. L’ensemble des acteurs portuaires s’est mobilisé pour un pacte d’engagement qui comprend des mesures commerciales ciblées et constitue un accompagnement dans la durée », a poursuivi la responsable.
Parmi les mesures prises : baisse des frais de stationnement, des droits de port navire, incentive « chargeurs » pour Ci5.
Parmi les actions prioritaires il y a l’amélioration de la fluidité du passage portuaire « pour gagner en efficacité et réduire les coûts ». Il s’agit de la fluidité dans tous ses aspects : nautique (capitainerie et services aux navires), des opérations de navire une fois à quai, terrestre pour en améliorer les conditions, les délais, la sécurité, des marchandises.
En 2020, le port a maintenu ses investissements à hauteur de 51 millions d’euros, ce qui a permis, par exemple, la poursuite des travaux de connexion électrique des navires à quai aux bassins Est, l’amélioration des dessertes ferroviaires côté bassins Est et à Fos. Il y a eu la fin des travaux de jonction (« rotule ») des terminaux Eurofos et Seayard, soit 240 mètres de quai supplémentaires.
14 000 trains par an
« Pour jouer tous les atouts de la multimodalité, le port travaille avec différents partenaires sur l’ensemble des modes car nous considérons que le fleuve, le fer, la route sont complémentaires et nous portons les efforts dans ces différentes directions », a indiqué Fabienne Margail, chef du département hinterland.
Pour la deuxième année consécutive, la part de marché du fleuve et du ferroviaire, a dépassé la barre des 20 %. Ce nombre se répartit entre 15 % pour le ferroviaire et 5 % pour le fluvial.
Pour le ferroviaire, « c’est à mettre au compte de liaisons performantes, de transit-time réduit, de fluidité sur les terminaux, donc une qualité de service significative des différents acteurs de la chaine logistique ».
Le port de Marseille possède et gère son réseau qui est ouvert à toutes les entreprises ferroviaires. Ce sont 14 000 trains par an qui circulent sur le réseau. Pour les dessertes ferroviaires régulières de conteneurs, ce sont cinq opérateurs majeurs (Naviland Cargo, Greenmodal, Fer Auvergne, Delta Rail, T3M) qui proposent près de 200 offres commerciales aller-retour hebdomadaires sur 22 destinations dont 9 en Europe. « Ces destinations européennes sont bien souvent atteintes via le hub Lyon qui est clé pour ces dessertes lointaines ».
Au cours des cinq dernières années, l’évolution est positive (de +6 points) pour le ferroviaire au port de Marseille lequel pour soutenir cette croissance améliore ses dessertes, faisceaux… et regarde au-delà de son périmètre régional comme le projet de contournement ferroviaire de Lyon, « essentiel pour consolider des trafics sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône et agrandir l’hinterland du port en France et en Europe ».
Concernant le fluvial, « facteur de différentiation clé de Marseille-Fos », l’année 2020 « a été en demi-teinte au départ du port », selon Fabienne Margail, en raison de la crise sanitaire mais aussi d’un événement conjoncturel avec l’interruption de navigation sur le Rhône suite à l’endommagement de l’écluse de Salaise-Sablons, à deux reprises dans l’année. « Les trafics longue distance ont été affectés ».
A l’avenir, il s’agit d’engager une (re)dynamisation du fluvial sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône où deux opérateurs (Greenmodal et LogiPortsShuttle) sont présents et proposent des services 5 fois par semaine vers Lyon et Valence pour les conteneurs.