Le rail repart lentement
Les grèves contre la réforme des retraites en début d’année 2020 ont particulièrement touché le secteur ferroviaire. Le maintien de l’équilibre financier de son modèle en temps de crise a ensuite été complexe. « On a dans le viseur de nouvelles possibilités pour le rail, commente Pascal-Henri Richard, responsable du département infrastructures portuaires à la CNR. Une reprise se fait sentir, mais elle reste fragile ». Le port a traité autour d’une trentaine de trains par semaine courant janvier 2021. Habituellement, ce nombre tourne autour de 40.
Un certain rattrapage au deuxième semestre
Cependant, le port a rattrapé, en deuxième partie d’année 2020, les retards importants accumulés lors du premier semestre. Pour rappel, à la suite de la fermeture de l’écluse de Sablons, les chiffres du CGN (Centre de gestion et de navigation) annonçaient un effondrement de 70 % du tonnage transporté sur le Rhône en mars et -73,7 % en EVP. Sur les semaines des 25 mai, 1 et 8 juin, le trafic total d’EVP connaissait toujours une diminution de 42,5 % et -35 % au port de Lyon Édouard-Herriot. Le ferroviaire connaissait une crise plus importante (-51 %, -62 % et -55 % sur ces trois semaines). Selon Aurélie Forcheron, la tendance est revenue à la normale autour du mois d’août. « Côté conteneurs, on revient à des chiffres proches de ceux de 2019 », commente-t-elle.
Moins 19 % sur le tonnage
Sur les autres secteurs, la contraction est moins prononcée. Le transport de carburants, représentant un quart de l’activité du port, a diminué de 15 %. Pour rappel, dans ce secteur, 90 % du transport se fait via un oléoduc reliant Fos-sur-Mer. Le reste passe par la voie d’eau.
Côté vrac, dernière partie de l’activité du port, une baisse globale de 20 % est à noter. Le trafic lié aux produits agricoles chute de 37 %, celui concernant les minéraux de 29 %, les activités liées aux engrais (-6 %) et aux déchets (-10 %) présentent aussi une tendance négative. Le trafic de produits métallurgique se replie de 13 %.
En conséquence, malgré les difficultés connues par le conteneur, 9,6 millions de tonnes ont été traitées sur le port contre 11,8 millions en 2019, soit -19 %.
À noter que cette crise n’a pas eu d’effet sur l’implantation de nouvelles entreprises sur le port, selon CNR. Par exemple, les travaux de l’entreprise Pradié ont débuté et la société devrait commencer son exploitation à la fin du deuxième semestre 2021.