A Gennevilliers, favoriser la mobilité des salariés pour renforcer l’attractivité des emplois

A Gennevilliers, les transports en commun sont loin de l’entrée du port, dont sont à leur tour éloignés les sites industriels ou d'entreprises qui y sont installés, ce qui ne facilite pas l'attractivité des emplois de la zone. 

Crédit photo Haropa Port

La Communauté portuaire Seine aval (CPSA), qui regroupe les entreprises des ports de Gennevilliers, Nanterre et Limay, lance la phase opérationnelle de son programme de mobilité le 30 mai 2023. La mise à disposition de vélos, de voitures électriques et de solution de covoiturage doit renforcer l’attractivité des emplois portuaires.

Voici près de deux ans que la Communauté portuaire de Gennevilliers s’est élargie aux ports de Limay et Nanterre, devenant la Communauté portuaire Seine aval (CPSA). Les projets, depuis, ont bien avancé, qu’ils concernent l’économie circulaire, le social, l’environnement ou l’emploi.

« L’élargissement géographique a aussi coïncidé avec un élargissement des ambitions de la communauté », souligne Gildas Monjoin, qui a succédé en 2022 à Janig Guillanton en tant que délégué général de la Communauté portuaire Seine aval.

Quel est l’enjeu ?

La mobilité des salariés est un des grands chantiers de ce regroupement des entreprises portuaires. L’accès aux différents sites portuaires est en effet le plus souvent difficile.

Même à Gennevilliers, le plus grand et le plus urbain des trois ports, les transports en commun sont peu développés : métro et RER sont loin de l’entrée du port, dont sont à leur tour éloignés bon nombre de sites industriels ou d'entreprises.

« C’est l’un des principaux freins à l’embauche, rappelle Gildas Monjoin. Haropa Port a pris à sa charge le financement d’une navette, le « bus du port », mais ce n’est pas suffisant et les horaires ne sont pas forcément adaptés pour des entreprises où l’on embauche à toute heure. Les discussions entre le port, la ville et la RATP durent depuis des années et n’aboutissent à rien. Nous avons donc pris le problème en main et tenté de trouver une solution commune à toutes les entreprises du port ».

Pour répondre à cet enjeu essentiel d’accès des salariés à leur site d’embauche ou de travail, la CPSA a lancé un programme de mobilité. Le lancement de sa phase opérationnelle est prévu le 30 mai 2023 sur la zone industrialo-portuaire de Gennevilliers avec un événement organisé de 10h à 14h.

Quelles sont les solutions ?

Un plan de mobilité inter-entreprises est encore en cours d’élaboration, mais la CPSA se lance dans le concret sans attendre. Elle s’appuie pour cela sur « Mobil’Ethic », un programme de mobilité à destination des collectivités et des zones d’activité, développé par un bureau d’étude et de pilotage de projets « Incub’Ethic », spécialisé dans la transition énergétique et la RSE.

  • Du covoiturage inter-entreprises : l’application de Mobil’Ethic prend d’abord la forme d’une plateforme numérique proposant cette solution. Ce n’est pas simple à mettre en œuvre avec beaucoup d’entreprises portuaires de « petite » taille et nombre de salariés qui peuvent être peu à l’aise avec les outils numériques ou avec la langue française.
  • La mise à disposition de 40 vélos électriques est aussi au programme. « Faute d’avoir obtenu l’installation sur la zone portuaire de stations de Velib, nous faisons notre propre système en interne, avec des financements provenant de la CPSA, de l’Ademe via Mobil’Ethic, mais aussi d’une poignée d’entreprises leaders comme Paris Terminal, Suez, Eiffage, Paprec ou GRDF, tient à souligner Gildas Monjoin. D’autres, comme Point P ou Goodman, participent au financement du programme alors qu’elles ne s’installeront sur le port qu’en 2024 et 2025 ».
  • La possibilité de location de 10 voitures électriques au mois. L’extension du parc se fera, par la suite, en fonction de l’évolution des besoins.
  • Un animateur a été recruté, pour communiquer sur le programme auprès des 8 000 employés des entreprises portuaires concernées.

Quels sont les autres axes de travail ?

« En 2022, nous avons été missionnés par la préfecture pour faire une enquête sur les métiers en tension sur les ports des Hauts-de-Seine, indique Gildas Monjoin. Notre conclusion, rendue en janvier 2023, c’est qu’au-delà des métiers en tension bien identifiés, notamment dans la conduite de poids-lourds, la chaudronnerie, l’électricité ou la restauration, la question qui se pose est celle de l’attractivité des métiers de l’industrie et de la logistique en général. L’attractivité de l’emploi sur la zone portuaire elle-même est aussi en cause, à cause de son manque d’accessibilité ». Cette menée a donc accentué le focus sur le problème de mobilité dans la zone portuaire, déjà identifié.

La mise en place de réunions nommées « matinale de l’emploi » est un autre résutat de l’enquête menée par la CPSA. Organisées avec Pôle Emploi, ces « matinales » se tiennent tous les deux mois.

La sécurité de la ZIP, une autre thématique de travail de la CPSA, fait aussi l’objet de réunions régulières instaurées depuis janvier.

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