A Arles, la success-story des conteneurs

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Crédit photo CCI Pays d'Arles
Entretien avec Benoit Ponchon, directeur du port d’Arles, et Stéphanie Leblanc, déléguée aux ports à la CCI du Pays d’Arles. Tour d'horizon sur l'année 2023, les faits marquants, le contexte du renouvellement de la concession.

« Après deux années difficiles en 2020 et 2021 avec la pandémie, 2022 a marqué un redressement. 2023 renouait avec les niveaux de 2019 mais la dynamique marque le pas depuis août/septembre », relève Benoît Ponchon, directeur du port d’Arles.

Le ralentissement provient d’une baisse des activités du BTP (ferrailles à l’export, aciers, sables et graviers). Toutefois, les marchandises en lien avec le bois progressent, notamment avec les flux pour Fibre Excellence Provence, l’un des derniers groupes papetiers français, basé à Tarascon, qui produit de la pâte à papier à partir de bois issus d’éclaircies forestières ou de résidus connexes issus de scieries ; il y a aussi des navires fluvio-maritimes de 3300 t à destination du Maroc.. Il y a également la biomasse pour la centrale de Gazel Energies à Gardanne, un flux qui manque encore de régularité.

Au port d’Arles, l’un des faits marquants récent est le flux de conteneurs d’Electro-Steel (producteur de système de canalisations et de raccords en fonte ductile pour l’adduction d’eau potable, l’irrigation et l’assainissement) en provenance de Fos depuis avril 2022. Le flux est aller-retour et ne constitue pas vraiment une ligne régulière même s’il y a à peu près un bateau par semaine. Pour Benoît Ponchon : « C’est une belle success-story ce transfert d’un flux de conteneurs maritimes de la route au fleuve. MSC a voulu trouver une solution pour son client Electro-Steel et finance la barge de Greenmodal, le Condor, entre Fos et Arles. C’est un précédent qui montre la volonté des armateurs d’aller vers le fleuve. De notre côté, nous avions réalisé un test en 2021 qui avait montré que la solution pouvait devenir pérenne ».

La fin de la concession en ligne de mire

« Nous avons investi dans un reachstacker pour les conteneurs et dans un grappin pour les ferrailles alors que nous sommes contraints pour les investissements qu’il faut amortir d’ici la fin de la concession. C’est un vrai risque mais assumé pour l’économie locale et sécuriser l’outillage », indique Stéphanie Leblanc, déléguée aux ports à la CCI du Pays d’Arles.

La candidature de cette CCI a été retenue dans le cadre du processus de renouvellement de la concession en cours qui a été prolongée par un avenant jusqu’au 30 septembre 2024. Parmi les priorités à l’avenir, outre continuer à développer les trafics fluviaux et fluvio-maritimes, l’amélioration de la desserte ferroviaire est envisagée par les deux responsables, ce qui permettrait d’élargir l’hinterland du port d’Arles. Il y a aussi les flux en lien avec l’économie circulaire, par exemple les combustibles solides de récupération, les terres polluées, qui peuvent potentiellement être transportés par le Rhône, u encore tous les besoins autour des nouvelles énergies/nouveaux carburants (bornes électriques, stations multiénergies).

Concernant le projet de grand port fluvio-maritime de Marseille à Lyon, Benoît Ponchon met en avant : « Nous sommes adhérents de Medlink Ports et nous nous inscrivons dans une logique d’axe. Nous sommes impliqués dans le CCIL, il y a des enjeux autour de foncier, de la gouvernance. Tous les ports sont sur la même longueur d’onde pour la promotion de l’axe tout en vivant la concurrence avec nos capacités, atouts ou freins respectifs ».

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