Se tourner vers le 40 pieds à l’export
Une des pistes à privilégier pour résoudre la question du repositionnement des conteneurs, et de la disponibilité des boîtes vides, pourrait être l’utilisation à l’export de conteneurs de 40 pieds. Ceux-ci devant être repositionnés à destination de l’Asie, l’écart de prix pour le transport maritime se réduit en effet entre les conteneurs de 20 et de 40 pieds, le fret du petit ne coûtant pas le double, mais seulement 1 à 1,5 fois celui du grand. Pour exporter des matériaux pondéreux, se pose toutefois la question du calage, puisque les 40 pieds ont la même charge utile que les 20 pieds.
Pour répondre à cette problématique, l’entreprise Roquette, qui exporte des produits issus du sucre et de l’amidon à raison de 15 000 EVP par an, a changé la forme et la taille des palettes utilisées, afin d’utiliser des 40 pieds sans poids supplémentaire, et sans recourir à de coûteux calages. « Les conteneurs de 40 pieds n’ont pas servi au transport de ferraille, de déchets ou de papier, souligne Stéphane Arguedas, de Roquette. Ils sont donc en meilleur état, ce qui compte puisque notre entreprise se tourne vers les marchés de l’alimentation et de la pharmacie. En quelques mois, notre taux de rejet des conteneurs est passé de 5 % à 0,5 %. Surtout, nous n’avons plus de refus de booking de la part des compagnies maritimes faute de 20 pieds. » Un avantage considérable, si l’on considère que les conteneurs de 20 pieds constituaient 60 % du parc total de conteneurs il y a encore quelques années, mais n’en représentent plus aujourd’hui que 30 %. La tendance devrait se confirmer, les armements maritimes en faisant fabriquer de moins en moins.