Une deuxième édition des Assises nationales sur les plantes exotiques envahissantes

Opération de faucardage de plantes envahissantes dans la Somme.

Crédit photo VNF Victor Tonelli
Voies navigables de France (VNF), en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB), organise une deuxième édition des Assises nationales sur les plantes exotiques envahissantes le 6 février 2024. Un rendez-vous pour dresser un bilan des actions et des progrès deux ans après le premier et tracer les priorités pour l’avenir.

La première édition des Assises nationales consacrées aux plantes exotiques envahissantes s’est déroulée le 31 janvier 2022, organisée par Voies navigables de France (VNF), en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB), réunissant plus de 400 participants composés de représentants des institutions, d’élus, de gestionnaires d’infrastructures, d’entreprises, d’usagers et d’experts scientifiques.

« De plus en plus marquée au fil du temps, de plus en plus complexe à anticiper, l’invasion des plantes exotiques envahissantes dans les voies navigables entraine des conséquences néfastes pour les écosystèmes et la préservation de la biodiversité mais aussi pour le réseau fluvial, ses infrastructures et les activités économiques qui s’y déroulent », rappelle VNF. Ces plantes sont des entraves à la navigation en général, freinent l’attrait touristique des voies d’eau et de leurs territoires, appauvrissent la biodiversité en éradiquant les plantes indigènes, en provoquant une surmortalité des poissons.

Une matinée d’échanges en ligne. Lors des premières Assises, il avait été indiqué qu’un deuxième rendez-vous aurait lieu, celui-ci est programmé le 6 février 2024, sous forme de webinaire en ligne comme en 2022.

La matinée va être consacrée à des échanges pour constater le chemin parcouru en deux ans et déterminer les prochaines étapes dans la lutte contre ces plantes exotiques envahissantes dans les voies navigables.

2 tables-rondes et 6 ateliers. En introduction de la matinée, une première table-ronde va dresser un état des lieux des avancées depuis 2 ans. Parmi les expérimentations menées, celles conduites à Saint Jean de Losne seront présentées.

Six ateliers vont suivre sur les thèmes suivants :

  • Atelier 1 : Détection précoce et intervention rapide, les clés du succès,
  • Atelier 2 : Réduire la dispersion des plantes et faciliter le ramassage,
  • Atelier 3 : S’associer pour lutter contre la Jussie,
  • Atelier 4 : Lutte contre le développement du Myriophylle Hétérophylle à l’aide d’un colorant biologique,
  • Atelier 5 : Passer d’une gestion ponctuelle curative à un plan de gestion préventif,
  • Atelier 6 : Développer une filière de co-compostage.

Une deuxième table-ronde conclusive va porter sur « les solutions communes à mettre en place pour répondre aux enjeux de la prolifération des espèces exotiques envahissantes de la voie d’eau ».

Les inscriptions se font sur le site Internet de VNF.

Bâtir des solutions de long terme. L’objectif des échanges lors de cette deuxième édition est de « faire émerger des solutions sur le long terme pour répondre aux enjeux de la prolifération des plantes aquatiques invasives », sachant que VNF a bâti une stratégie et va la présenter à cette occasion.

Lors de la première édition, l’un des enseignements a été « une multiplicité de solutions, sans solution miracle ».

Parmi les solutions pour lutter contre ces plantes : le faucardage, le moissonnage ou l’arrachage sont les plus répandues et doivent être renouvelées année après année. Mais il existe des expérimentations pour mettre au point des solutions innovantes et de plus longue durée comme obscurcir le plan d’eau (par des arbres le long de la voie d’eau ou par des colorants) ce qui affaiblit la plante.

La problématique de la gestion des déchets une fois les plantes coupées et sorties de l’eau avait été évoquée tout comme celle du financement des mesures à mettre en place. Autant de points à aborder lors de la deuxième édition de ces Assises.

Quelques définitions utiles

La première édition a aussi permis de rappeler trois définitions d’ordre général.

Qu’est-ce qu’une plante exotique envahissante ? Une plante exotique envahissante est une espèce végétale non-indigène au territoire considéré à une date donnée, dont l’introduction l’implantation et la propagation sur ce nouveau territoire menacent les espèces indigènes, les habitats naturels ou les écosystèmes, avec parfois des conséquences environnementales ou économiques ou sanitaires négatives. Son introduction dans le milieu naturel du nouveau territoire hors de son aire de répartition naturelle est réalisée par ou avec les humains, de manière volontaire ou fortuite.

Quelles sont les principales plantes exotiques envahissantes sur le réseau fluvial Myriophylle hétérophylle, myriophylle du Brésil, élodées, jussies, égérie dense, hydrocotyle fausse-renoncule, cabomba, grand lagarosiphon, etc. Chacune d’entre elles dispose de caractéristiques biologiques propres, mais toutes ont généralement en commun : une forte capacité de reproduction, notamment par multiplication végétative, c’est-à-dire par du bouturage de fragments de plante ; une grande capacité de dispersion, avec ces fragments qui peuvent être propagés sur de longues distances par les cours d’eau ; une appropriation des ressources nutritives dont les autres espèces ont besoin, en étant présentes souvent dans des milieux enrichis en nutriments (eutrophisation des eaux) ; une croissance rapide et exponentielle, avec le développement de populations souvent denses, larges et mono-spécifiques ; une forte adaptation aux perturbations naturelles ou anthropiques.

Quels sont les effets négatifs sur la biodiversité ? Les espèces exotiques envahissantes (ou EEE) sont aujourd’hui reconnues comme l’une des causes majeures de perte de biodiversité dans le monde. En ce qui concerne les plantes, celles-ci entrent en compétition avec les espèces indigènes en accaparant les ressources nutritives et l’espace dans l’eau, prennent leur place, entrainant ainsi un appauvrissement de la diversité végétale à l’échelle locale. De plus, ces tapis denses formés par ces plantes peuvent générer une surmortalité de la faune piscicole, en réduisant la pénétration de la lumière dans l’eau et son oxygénation, mais peuvent aussi diminuer la reproduction des poissons en encombrant les frayères. Par ailleurs, ces phénomènes d’invasions biologiques peuvent constituer un risque d’uniformisation des paysages. Les herbiers végétaux peuvent de plus ralentir ou modifier l’écoulement dans les cours d’eau et conduire à des phénomènes de sédimentation ou d’inondation. La sédimentation des matières organiques peut entraîner par la suite une eutrophisation des eaux et l’envasement du milieu.

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