Un appel à projets « écosystèmes de mobilité hydrogène »… pour le fluvial aussi

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L’Ademe a lancé en octobre 2018 un appel à projets destiné à favoriser le développement de véhicules, trains ou unités fluviales et maritimes fonctionnant à l’hydrogène pour le transport de personnes et de marchandises ainsi que la logistique de production et de distribution de ce gaz pour un usage en tant que carburant.
L’Ademe a lancé en octobre 2018 un appel à projets destiné à « accompagner le développement de l’hydrogène dans la mobilité ». Cet appel à projets s'inscrit dans le cadre du « plan national hydrogène » présenté en juin 2018 par le gouvernement « qui a pour objectif le déploiement et la démocratisation des usages de ce vecteur d’énergie qui aidera à décarboner les transports ». Le plan national hydrogène prévoit de développer des solutions à hydrogène pour les transports routiers, ferrés, fluviaux. Dans le domaine de la mobilité, les objectifs fixés pour 2028 sont : 20 0000 à 50 000 véhicules légers, 800 à 2 000 véhicules lourds, 400 à 1 000 stations de recharge en hydrogène. L’appel à projets de l’Ademe participe à la volonté plus globale de l’Etat de s'engager pour une mobilité sans CO2 d’ici 2040. Plus concrètement, il s’agit de favoriser la constitution de flottes professionnelles à hydrogène pour tous les modes (route, ferroviaire, fluvial, maritime), pour le transport de personnes ou de marchandises. L’appel à projets est nommé « écosystèmes de mobilité hydrogène ». Cela signifie que le déploiement d’écosystèmes territoriaux de mobilité est privilégié en constituant des flottes professionnelles pour le transport de personnes ou de marchandises. Cela peut concerner des véhicules d’entreprises, des véhicules utilitaires, des bus, des poids lourds, des navettes fluviales ou maritimes, des engins logistiques, etc. L’Ademe précise dans son document : « On désigne par « écosystème de mobilité hydrogène », une zone, un territoire ou un espace géographique donné, sur lequel s’organisent simultanément une logistique de production et de distribution d’hydrogène, ainsi que des usages locaux de véhicules de transport de personnes ou de marchandises : 
  • Zone, territoire, espace géographique : ville, agglomération, zone urbaine, territoire rural, vallée, zone d’activité, port, aéroport, bassin logistique, etc.
  • Logistique de production et de distribution : production par électrolyse, procédés valorisant de la biomasse ou du biogaz, mais aussi source locale d’hydrogène coproduit par électrolyse ; stations de distribution à 350 ou 700 bars, etc.
  • Usages locaux de véhicules de transport : véhicules légers, utilitaires légers, camions, navettes fluviales, bateaux, engins logistiques, bus, etc. ».
Les usages visés sont les usages en flottes professionnelles, qu’elles soient privées ou publiques. L’Ademe indique que toute personne morale privée ou publique, se positionnant comme maître d’ouvrage, peut déposer un projet. Les projets attendus devront couvrir la maîtrise d’ouvrage relative à l’ensemble de la chaîne de l’écosystème envisagé, associant production, distribution et usages de l’hydrogène en flottes de véhicules. Trois dates de clôture pour répondre à l’appel à projets sont programmées en 2019 : le 11 janvier, le 3 mai et le 8 novembre. Les projets retenus bénéficieront d'une subvention de l'Ademe à l'investissement. Le taux d'aide maximum que l'Ademe pourra apporter aux projets sera de 30% de l'assiette des coûts admissibles.

Plusieurs régions ont pris des initiatives dernièrement pour favoriser la mobilité à l'hydrogène, indique la Caisse des dépôts et des territoires. La Normandie a annoncé en septembre 2018 sa volonté d'investir 15M€ sur 5 ans dans le développement de moteurs à hydrogène propres - c'est-à-dire fabriqués par électrolyse de l'eau avec de l'électricité renouvelable - grâce à son potentiel dans l'éolien offshore et l'hydrolien.

L'Île-de-France a signé en septembre 2018 une charte d'engagement avec l'Association française pour l'hydrogène et les piles à combustible (Afhypac) pour encourager le développement de la production d'hydrogène sur le territoire francilien, accélérer le déploiement d'une mobilité propre fondée sur cette énergie et créer d'ici à 2021 une plateforme de développement et de coopération européenne sur l'hydrogène afin de tester en grandeur nature tout type d'équipement et d'innovations dans ce domaine.

Lors des « Journées Hydrogène dans les territoires » qui se sont tenues fin septembre, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et l'Afhypac ont lancé un guide pratique destiné aux collectivités territoriales intéressées par le déploiement de stations hydrogène sur leur territoire. Premier document de ce type, il peut intéresser un plus large public que celui des collectivités car il détaille le contexte législatif et réglementaire dans lequel s’inscrivent les politiques de mobilité actuelles - décarbonation des transports, amélioration de la qualité de l’air, développement des énergies renouvelables - et analyse les caractéristiques techniques de l'hydrogène pour répondre aux enjeux économiques, environnementaux et sanitaires soulevés.

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