La transition énergétique et écologique de la navigation intérieure s’inscrit dans des objectifs européens, notamment précisés dans la « Déclaration de Mannheim » signée le 17 octobre 2018 par les Etats membres de la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR), soit la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse, a rappelé Thomas Royal, chargé du développement économique du transport fluvial et des ports intérieurs à la DGITM, lors d’un webinaire « Vert le fluvial » organisé par Voies navigables de France (VNF) fin mars 2021.
Les objectifs fixés sont :
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35 % d’ici 2035 (par rapport à 2015),
- Réduire les émissions polluantes d’au moins 35 % d’ici 2035 (par rapport à 2015),
- Réduire à zéro (autant que possible) les émissions de GES et d’autres polluants d’ici 2050.
La question du financement au niveau européen est centrale pour atteindre le « zéro émission » ou presque en 2050, la CCNR a lancé des études sur ce point dont les résultats finaux sont attendus pour juin 2021. Au niveau européen, un autre axe de travail concerne « la création d’un label pour la protection de l’environnement et du climat dans la navigation intérieure ». Ce label européen pourrait être prêt en 2023.
Au niveau français, les engagements pour la croissance verte (ECV) du fluvial sont toujours d’actualité. La signature est cette fois-ci programmée pour 2021 après bien des annonces et autant de reports au cours des deux ans passés.
Ces ECV comptent « cinq engagements concrets » :
- Définir les objectifs de la « transition écologique du secteur fluvial »,
- Réduire les émissions polluantes du transport fluvial pour les motorisations existantes,
- Déployer l’alimentation électrique à quai,
- Préparer le déploiement des solutions énergétiques bas carbone en navigation intérieure,
- Maitriser l’empreinte environnementale de la navigation intérieure.
« Programme-cadre pour le fluvial »
« Nous négocions au niveau européen, entre opérateurs économiques, pouvoirs publics et filière pour nous donner des objectifs atteignables et communs d’ici 2050 et la neutralité des émissions. Il faut bien voir que nous allons devoir progresser étape par étape dans l’intervalle de temps. La suppression des émissions immédiatement est tout simplement impossible. Mais nous sommes engagés dans un mouvement qui doit nous faire parvenir à terme à la suppression totale des émissions polluantes si possible avant 2050 », a précisé Didier Léandri, président délégué général d’Entreprises fluviales de France (E2F) lors du webinaire.
En France également, trouver des solutions pour financer le « verdissement » des bateaux est une priorité. Ce responsable d’E2F a fait part d’une initiative commune avec VNF et l’Ademe pour obtenir de l’Etat « un programme-cadre pour le fluvial » (comme celui existant pour le transport routier), « c’est-à-dire une enveloppe financière pour développer trois catégories d’action :
- une information et une auto-évaluation des entreprises,
- une aide à l’amélioration de la performance énergétique de la navigation fluviale,
- une aide au report modal pour le transport fluvial ».