La compagnie alsacienne, leader européen de la croisière fluviale, a fait repartir dix bateaux le 30 juin 2021 en France, dont le Renoir qui a reçu la visite du secrétaire d’État au tourisme. La reprise est générale sur les bassins européens, les bateaux affichant complet pour le mois d’août.
Le 30 juin 2021, les bateaux de croisière fluviale avec hébergement ont pu à nouveau embarquer des passagers avec la dernière étape du déconfinement et la levée d’un grand nombre de mesures de restriction sanitaires.
Un début de saison très tardif, à l’occasion duquel le secrétaire d’État au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a voulu afficher son soutien au secteur. Il s’est pour cela rendu à bord du Renoir, paquebot fluvial de 54 cabines amarré quai de Grenelle à Paris, prêt à larguer les amarres pour une croisière sur la Seine.
Le tourisme a redémarré plus tôt dans certains pays voisins qu’en France. Au Portugal, par exemple, CroisiEurope a pu reprendre ses croisières dès le 7 juin, mais est aujourd’hui confronté au retrait des touristes allemands, le pays étant sujet à un surcroît de contaminations. Jean-Baptiste Lemoyne assume une réouverture plus tardive en France et une gestion de la pandémie plus « conservatrice ». Il met aussi en avant le soutien apporté par le gouvernement au secteur du tourisme et le solide protocole sanitaire en vigueur à bord des bateaux de croisière.
100 000 passagers en 2021
En 2020, la saison des croisières fluviales s’était limitée à trois mois, du 16 juillet au 16 octobre. En l’absence de passagers, ce très long hiver 2020-2021 a vu des paquebots fluviaux désœuvrés, mais non désarmés : comme à chaque intersaison, les équipages de Croisieurope sont restés à bord pour entretenir le bateau en attendant la reprise.
« Grâce aux aides du gouvernement, nous avons pu traverser cette période très compliquée sans vendre de bateau ni licencier », souligne Christian Schmitter, PDG de l’entreprise familiale qui compte 1300 collaborateurs. La compagnie a embarqué 220 000 personnes en 2019 et vise 100 000 croisiéristes cette année. « Nous n’investissons pas non plus ; il s’agit de stabiliser et de voir si la situation sanitaire est pérenne. Un projet pourrait cependant voir le jour en 2024 sur la Seine, en lien avec les Jeux olympiques ».
La reprise a eu lieu le 30 juin pour CroisEurope sur tous les bassins français ainsi qu’en Allemagne. Le croisiériste alsacien fait à ce jour naviguer dix bateaux en France, quatre au Portugal, quatre sur le Rhin et un sur le Danube.
Les autres bateaux, sur ces bassins mais aussi en Espagne et en Italie, seront prochainement remis en service avec l’espoir d’un retour à la normale dès le mois d’août. Au total, la flotte de la compagnie, leader européen, compte une cinquantaine de bateaux.
La clientèle venue de France et des pays frontaliers est au rendez-vous, selon Benoît Amand, responsable de la navigation de CroisiEurope : « Aujourd’hui, les bateaux naviguent avec quelques cabines libres, mais pour août, tout est réservé ». Il manque à l’appel les croisiéristes britanniques et nord-américains, qui ne constituent cependant pas habituellement pour CroisiEurope, à la différence de ses concurrents, d’importants effectifs.