Lyon : Sur le Rhône, quatre hydroliennes flottent et produisent de l’électricité

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Installées depuis novembre 2018 dans le lit du Rhône à l’amont de Lyon, quatre hydroliennes d’une puissance totale de 320 kW ont été inaugurées fin décembre. Elles permettent la production d’électricité de manière propre, régulière et économique. La production hydroélectrique se développe aussi sur les barrages de navigation.

Les quatre barges de 17 m de long et 7 m de large accueillant les hydroliennes sont en place depuis novembre 2018 sur le Rhône, à l’amont immédiat de Lyon. L’inauguration officielle a eu lieu le 21 décembre : d’une puissance cumulée de 320 kW, les hydroliennes ont été raccordées au réseau et sont entrées en production. Situées entre Caluire-et-Cuire et le parc de la Feyssine, elles produisent de l’électricité au fil de l’eau, avec un courant moyen de 3 m/s. Des conditions idéales pour leur implantation, puisqu’il s’agit d’un des endroits où le Rhône est le plus étroit dans sa traversée de l’agglomération lyonnaise, ce qui crée un fort courant. De plus, cette portion du Rhône n’étant pas navigable, les hydroliennes n’empiètent sur aucun chenal de navigation.

L’installation de ces hydroliennes, d’un coût de 1,5 M€, a été réalisée par deux entreprises régionales : la lyonnaise Hydrowatt (exploitation) et la grenobloise Hydroquest (conception), qui se sont regroupées pour remporter l’appel d’offres qui avait été lancé par Voies navigables de France (VNF). La construction des hydroliennes a été réalisée au chantier CMN, à Cherbourg. Des hydroliennes similaires avaient été testées par le même groupement en Guyane, et sur la Loire, à Orléans, où l’expérimentation a pris fin en juillet 2018.

Première ferme hydrolienne fluviale au monde

L’installation lyonnaise constitue une première puisqu’il ne s’agit plus d’un essai mais d’une véritable solution pérenne de production hydro-électrique, qui doit fournir chaque année 1 GWh, soit « l’équivalent de la consommation électrique de 500 foyers par an, hors chauffage. »

Jusqu’à présent, ce sont les barrages de navigation qui ont été utilisés pour la production d’électricité sur le réseau fluvial français. Les barrages du Rhône sont déjà équipés de longue date d’installations de production électrique, conçus et exploités par la CNR. Pour le réseau fluvial exploité par VNF, les projets de production électrique sont plus récents.

Se disant « fier de contribuer à la mise en service de la première ferme hydrolienne fluviale au monde », le directeur général de VNF, Thierry Guimbaud, rappelle que « l’établissement souhaite mettre à profit son important patrimoine hydraulique pour favoriser le développement d’énergies vertes. Ces dernières années, nous avons permis l’installation sur le réseau fluvial de 37 MW de puissance supplémentaire représentant la consommation électrique annuelle de 67 000 foyers. »

En décembre 2018, un partenariat a été conclu entre VNF et la société Valorem pour la mise en place de dix centrales hydroélectriques sur différents bassins de navigation. En août 2018, c’est la société JMB Hydro (filiale de Quadran, groupe Direct Énergie) qui a été retenue pour l’installation de centrales électriques sur trois barrages VNF pour une puissance cumulée de 5,4 MW et une production de 27 GWh : à Marolles, sur la Seine, et à Ormes et Charnay, sur la Saône.

Précédemment, la rénovation des barrages de la Meuse, confiée en PPP par VNF à la société Bameo (filiale commune de Vinci et EDF) a été l’occasion d’équiper de turbines électriques de 1 MW trois barrages du nord des Ardennes, à Givet, Ham-sur-Meuse et Saint-Joseph.


La technologie hydrolienne permet de produire de l’électricité propre, régulière et économique. Elle utilise la vitesse du courant qui, en faisant tourner les pales, entraîne un arbre de rotation reliée à une machine produisant du courant électrique (génératrice), raccordée au réseau local d’électricité. Aucune chute d’eau n’est nécessaire, nul besoin de travaux de génie civil pour implanter une ferme hydrolienne fluviale. L’installation, sans danger pour la faune et la flore, respecte la biodiversité et la qualité de l’eau. Ouvrage « zéro émission de gaz à effet de serre » et sans nuisance sonore, elle permet d’éviter l’émission de 300 tonnes de CO2 par an.

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