Les études sur les accidents en navigation intérieure sont finalisées

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Les études sur les accidents de navigation intérieure, lancées par EBU, OEB/ESO, IWT, IVR, sont finalisées et détaillent 5 recommandations. L’étape suivante est l’élaboration d’une feuille de route partagée par les parties prenantes concernées pour une mise en œuvre concrète de mesures.

Les études sur « les facteurs humains dans les accidents de navigation intérieure », lancées par plusieurs organisations représentatives de la profession fluviale au niveau européen (EBU, OEB/ESO, IWT, IVR), ont été finalisées en février 2022.

Une première étude plus générale sur les accidents en navigation intérieure avait été réalisée en 2020 et les résultats publiés à la mi-2021 comme l’avait indiqué un article de NPI.

Principaux résultats

Les résultats des deux études de la phase 2 portant plus spécifiquement sur « les facteurs humains dans les accidents de navigation intérieure » montrent que « l’organisation à bord a des conséquences sur la communication et la planification globales et peut conduire à des risques opérationnels et en matière de sécurité ».

Selon le cabinet Intergo, qui a réalisé les études pour le compte des organisations,  « une combinaison de divers problèmes de communication entre les bateaux, c’est-à-dire la quasi-absence de protocoles de communication et d’une phraséologie standard mais aussi la maîtrise limitée d'une langue commune, auxquels s’ajoute une forte adoption de l'automatisation, peuvent contribuer aux accidents ».

Les études ont permis de mettre à jour « une observation cruciale liée à la nécessité d'un développement personnel tout au long de la vie du personnel à bord, car une culture du risque opérationnel immature dans l'organisation, les compétences limitées des membres d'équipage moins expérimentés à bord, etc. peuvent contribuer aux accidents ».

Parmi les autres résultats, si le rôle de l’équipage est essentiel « compte tenu de sa responsabilité finale pour la sécurité de la navigation et de l'exploitation du bateau », il ne faut pas non plus négliger d’autres intervenants ou facteurs extérieurs.

« Lorsque l'équipage est mis sous pression, cela peut involontairement conduire à des concessions sur les risques opérationnels, y compris dans le domaine de la sécurité », par exemple en matière de planification de voyage, en cas de navigation dans des conditions difficiles ou de conditions de travail ne prenant pas suffisamment en compte, entre autres, les temps de travail et de repos « optimaux ».

D’autres part, la situation sur les voies navigables elles mêmes peut contribuer « dans une moindre mesure » aux accidents. Il s’agit ici de la difficulté pour les équipages d’accéder facilement à des informations fiables, par exemple, sur les hauteurs d'eau réelles.

5 recommandations

La première recommandation du rapport d’Intergo est qu’il faut « mettre à jour et améliorer les protocoles et les lignes directrices sur la communication VHF dans la navigation intérieure, notamment en incorporant le passage à une langue nautique partagée dans l'ensemble de l'écosystème ».

La deuxième recommandation est de « développer une vision intégrale sur le développement personnel tout au long de la vie pour les membres d'équipage, en particulier sur la gestion/l'entrepreneuriat et les compétences non techniques ». Le rapport ajoute aussi que « les apprentis devraient être plus encadrés pendant la navigation et plus d’exercice pratique devrait être intégrée au cours de leur formation ».

La troisième recommandation concerne la nécessité « d’explorer les possibilités de répartir la responsabilité des opérations de manière plus limitée dans le temps et de réduire le nombre d’intervenants extérieurs ».

La quatrième recommandation vise à « développer une vision partagée du poste de capitaine et de définir les exigences minimales d'information et d'automatisation nécessaires à un tel poste ».

La cinquième recommandation propose de « développer une base de données centrale de la navigation intérieure européenne qui inclue des définitions claires et des informations globales, permettant de tirer les leçons des accidents et d'éviter qu'ils ne se reproduisent à l'avenir ».

Pour mettre ces recommandations en pratique, le cabinet Intergo propose « d'élaborer une feuille de route impliquant toutes les parties prenantes concernées par la navigation intérieure » afin qu’elles soient partagées et donc adoptées puis mises en œuvre par le plus grand nombre.

Les rapports sur les accidents en navigation intérieure, le dernier publié en février 2022, sont disponibles sur le site de l’IWT.

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