Les bases françaises de location de bateaux fluviaux habitables sans permis ont rouvert le 3 mai 2021 pour Locaboat et Nicols, le 12 mai pour Le Boat. Dans les autres pays, les situations apparaissent variées.
Nicols précise qu’en Allemagne, ses bases sont fermées jusqu’au 17 mai 2021 tandis qu’elles sont ouvertes aux Pays-Bas ainsi qu’au Portugal (depuis le 6 avril). Pour les bases en Hongrie, les frontières du pays sont fermées jusqu’au 30 mai 2021.
Locaboat indique pour l’Irlande une réouverture depuis le 10 mai. Pour l’Allemagne, les bases sont fermées « au moins » jusqu’au 16 mai pour Fürstenberg /Brandenburg et « au moins » jusqu’au 22 mai pour Untergöhren/Fleesensee, Mecklenburg Vorpommern.
Pour les Pays-Bas, les bases Locaboat de Loosdrecht et d’Alphen sont ouvertes mais des restrictions demeurent : présentation d’un test PCR négatif à l’entrée sur le territoire, quarantaine obligatoire, couvre-feu de 22 h à 4 h 30 et limitation du nombre de passagers à bord (1 foyer + 1 personne). Le couvre-feu étant suspendu, le nombre de passagers autorisés à bord passe à 1 foyer + 2 personnes et les terrasses de bars et restaurants sont rouvertes sur réservation, de 12 h à 18 h (1 famille ou 2 personnes par table), de même que les magasins sans limitation horaire. En Italie, la base de Chioggia est ouverte.
480 bateaux et 25 bases pour Locaboat en Europe
Locaboat propose depuis 1977 des bateaux habitables sans permis sur les canaux et les rivières européennes dans 25 bases de départ répartis dans 5 pays (France, Allemagne, Pays-Bas, Irlande et Italie). La société exploite 480 bateaux dont 220 en France dans différents territoires (Bourgogne, Franche Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est, Bretagne, Occitanie, Nouvelle Aquitaine).
Selon Ophélie Barrière, directrice de Locaboat, lors du séminaire de formation IdealCo/VNF d’avril 2021 sur le thème « les attentes des clientèles du tourisme fluvial », les principales motivations pour un séjour en bateau sans permis sont :
la recherche de vacances itinérantes et authentiques, d’une forme de déconnexion et de ressourcement au sein de la nature, l’envie d’un découverte d’un territoire en dehors des sentiers battus, loin du surtourisme, au départ des voies d’eau, ou encore le plaisir de naviguer (écluses, paysages, lenteur).
Les clients des loueurs de bateaux souhaitent trouver des lieux attractifs à visiter le long de la voie d’eau. Le temps de navigation par jour est d’environ 4 h, a expliqué Ophélie Barrière. Le reste de la journée est consacrée à des balades, visites de villes ou villages, de sites du patrimoine local, mais aussi de commerces, artisans ou restaurants. « Les clients s’éloignent rarement au-delà de 3 ou 4 km du canal où ils naviguent. Nous entendons des critiques sur la désertification ou l’absence de vie autour de la voie d’eau. La question des accès est aussi essentielle ».
Il en va de même pour les infrastructures pour les escales le jour et la nuit. Ces infrastructures doivent être entretenues, sûres, équipés d’eau et d’électricité. L’accès à des sanitaires propres n’est pas à négliger.
Les clients ont choisi un tourisme durable et respectueux de l’environnement. Pour Ophélie Barrière : « Ce n’est plus un sujet émergent mais pérenne pour la clientèle notamment d’Europe du Nord qui veut vivre des vacances avec des valeurs autour des circuits courts, de la consommation locale, de la gestion des déchets, des eaux usées. Cela concerne aussi la motorisation des bateaux ».
La pandémie et la crise sanitaire ont eu des conséquences pas forcément négatives sur l’activité de location de bateaux fluviaux habitables sans permis
« Nous avons eu un essor de la clientèle française en 2020 qui est devenue majoritaire. La tendance est la même en 2021. Les clients sont plus jeunes, viennent davantage en famille. Nous avons beaucoup de primo-pratiquants. Le Covid-19 a renforcé le besoin d’évasion, de sûreté, loin de la foule », a conclu la directrice de Locaboat.
27 800 contrats de location en 2019
En France, il y a 1 603 bateaux habitables. 27 800 contrats ont été comptabilisés en 2019, un total de 130 300 personnes à bord, 186 500 journées de location, a détaillé Jacques Bonneau, directeur de l’institut TMO qui évalue le poids économique national de cette activité du tourisme fluvial à 111 millions d’euros TTC dont 50 millions par les opérateurs et 61 millions par les clients.
La clientèle se répartit de manière à peu près équilibrée entre Français (37 %), UE (38 %) et hors UE (25 %). L’âge des passagers se situe majoritairement parmi les 50 ans et plus.
Parmi les pistes à envisager pour développer cette activité : réussir à faire revenir les primo-pratiquants (47 % de la clientèle) afin de les transformer en clients occasionnels (27 %) voire réguliers (26 %). Un client occasionnel est celui qui a déjà fait une ou deux locations antérieures à 2019 (année de la réalisation de l’enquête de TMO), un régulier au moins 3 locations avant celle de 2019.