Légère récession touristique sur le canal des 2 Mers

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Cet été 2022, les touristes sont venus moins nombreux sur le canal des 2 Mers, selon les premiers résultats recueillis par VNF Sud-Ouest. Plusieurs opérateurs donnent aussi un premier éclairage sur une saison contrastée.
Alors que l’été s’éclipse sur le canal des 2 Mers, les derniers plaisanciers prolongent une saison estivale revenue à la « normale ». Ou presque. Les premiers bilans font apparaître un retour des touristes avec des taux de fréquentation inégaux d’un secteur à l’autre. Selon les premiers résultats recueillis par la division territoriale du Sud-Ouest (DTSO) de VNF et en se fondant sur 2019, la fréquentation accuse une baisse de -17 % pour les locations de bateaux sans permis, de -7 % pour les péniche-hôtels et de -23 % pour les plaisanciers privés. Mais sur le terrain, les résultats sont contrastés jusqu’à s’avérer positifs. « Les départs ont reculé de 17 % sur 2019 avec un taux de remplissage de 50 %, ce qui est légèrement inférieur à 2019 », détaille Julien Stihlé, responsable de la communication chez Locaboat. Si les vacanciers sont venus moins nombreux, leurs choix ont évolué : « Nous avons vendu moins de séjours à la semaine mais davantage de mini-séjours et de week-end. Et les choix se sont portés sur de plus gros bateaux », un élément compensatoire sur le chiffre d'affaires, finalement en hausse de +15 %.  Les touristes, même s’ils sont plus prudents sur les dépenses, restent originaires des mêmes pays. « Nous avons conservé les mêmes taux de 60 % de clientèle étrangère avec une majorité dAllemands et de Suisse ». Les Français apprécient toujours davantage les péniches de groupe avec une grande capacité d’accueil.

La base est conservée 

Pour Ketty Bellagamba, propriétaire du Langon, la saison s’est déroulée au-delà de ses espérances : « Notre année est exceptionnelle. Nous avons pu cumuler les réservations de 2022 et les reports de 2021 ». Entre Carcassonne et Agde, sa « fluviale » noire, rouge et jaune navigue jusqu’à fin septembre. Sur le canal de Garonne, même satisfecit pour Nicolas Périé qui propose des croisières d’une à deux journées, jusqu’au Lot, depuis Moissac et Montauban. Les touristes étaient bien au rendez-vous sur les trois unités fluviales de sa jeune Compagnie fluviale du Midi : « Cest une très bonne année en général pour les croisiéristes mais je nai pas pu en profiter pleinement ». Pour Nicolas Périé, l'ombre au tableau concerne les capacités locales d’accueil et d’embarquements : « Je suis dans lincapacité de pouvoir utiliser un embarcadère le soir après 19 h à Montauban, ce qui réduit vraiment mes capacités de travail. Aussi, je me questionne sur la volonté locale de voir réellement nos croisières se développer. Pourtant, nous sommes les seuls aujourdhui à présenter et valoriser le patrimoine du canal des 2 Mers ».  Sur le canal du Midi, les conditions de navigation et d’amarrages ne sont pas non plus toujours bien fluides. « Lautomatisation des écluses, en aval de Castelnaudary, na pas amélioré la navigation, bien au contraire », rapporte Pierre Gaudry, propriétaire de la péniche-hôtel le Haricot Noir en référence aux dysfonctionnements récurrents. « En revanche, nous navons pas manqué deau comme nous le craignions », commente Ketty Bellagamba. Nonobstant des restrictions annoncées et les manifestations des agriculteurs contre la navigation pour prioriser l’usage de l’eau, le niveau des biefs est resté bon dans le Sud.

Les raisons des baisses de fréquentation

Pour VNF, l’inflation est la principale cause de la baisse de fréquentation avec peut-être la canicule. Alexis Palmier, chargé du développement de la DTSO, garde espoir : « Le canal a changé de paysage mais il reste attractif. Si le caractère arboré est moins homogène et quon a perdu une certaine image, avec leffort de replantation, le canal est revenu au centre. On a gagné en variétés de paysages ».  En cette fin de saison, l’inquiétude se porte surtout sur les « moyens humains » que sont les équipages chez les croisiéristes. « Les conditions plus contraignantes daccessions aux permis pour les pilotes ou aux certifications, pour les matelots et « hommes de pont », nous inquiètent fortement », dit Ketty Bellagamba. Selon elle, sur le Midi, certains équipages ont été provisoirement incomplets. Une carence élargie au canal des 2 Mers, d’après Nicolas Périé, très souvent en recherche de personnels. Des réformes qui inquiètent le secteur pour les années à venir.

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