Pour la période du 1 janvier au 31 août 2022, « la reprise d’activité du tourisme fluvial s’observe très nettement, rejoignant la dynamique haussière observée en 2019. Encore timide au printemps, elle s’est consolidée au cours de la saison estivale », précise le baromètre d’Entreprises fluviales de France (E2F).
Celui-ci examine les données de 53 opérateurs de tourisme fluvial sur la conjoncture économique pour la période. La base de référence est la base Insee « APE niveau groupe 503/transports fluviaux de passager », soit 283 entreprises. « Elles assurent une bonne représentativité compte tenu de leur part de marché et de la taille de l’établissement : 76 % de la fréquentation globale, 82 % du chiffre d'affaires national, 83 % de TPE-PME ».
Chiffres d’affaires en hausse
Par rapport à 2019, « sous l’effet d’une augmentation de la demande et de la levée des restrictions sanitaires, les dirigeants ont enregistré, en moyenne, une hausse de +9,07 % de leur chiffre d’affaires ». La fréquentation a augmenté en moyenne de +5,4 %. Plus de 95 % de la flotte a été en activité au cours des mois d’été. Côté clientèle, 66,37 % des passagers venus à bord des bateaux, tous secteurs confondus, sont de nationalité française.
Selon le baromètre : « après une reprise économique de faible intensité observée au deuxième semestre 2021, 2022 aura été l’année de la reprise économique même si elle a été en demi-teinte sur le premier trimestre ».
Toutefois, les valeurs moyennent cachent « des disparités selon les segments du tourisme fluvial » : les chiffres d’affaires des activités « promenade », « événementiel/privatif » apparaissent en positif tout comme celles des péniches-hôtel alors que ceux des grands paquebots de croisière fluviale sont encore à la peine (chiffres d’affaires en recul de -8,75 % tout comme la fréquentation avec -6,25 %).
Une pénurie de navigants
Le baromètre ajoute toutefois que « la reprise économique des opérateurs fluviaux à passagers s’effectue sous contraintes, avec des difficultés pesant sur les coûts, les approvisionnements, le personnel et la trésorerie ».
Autrement dit, il y a eu la fin des mesures sanitaires liées à la pandémie « qui a amené un vent d'optimisme dans la profession » mais le conflit en Ukraine « est venu perturber les attentes et espérances des dirigeants » avec des répercussions entraînant une augmentation des coûts des matières premières, des fournitures et de l’énergie, des problèmes d’approvisionnement et de hausse des charges, le tout ayant « un effet négatif sur les marges et la trésorerie des entreprises ».
Cela n’empêche pas « les dirigeants d'entreprises de tourisme fluvial de rester confiants concernant leur activité future », continue le baromètre, aussi bien pour la fin de la saison 2022 (septembre à décembre) que pour 2023. Les restrictions sanitaires ont poussé ces entreprises à être innovantes en termes d’offres pour compléter leurs prestations habituelles (restauration, croisière thématique, bateau taxi, activité évènementielle à quai, augmentation de la privatisation...) pouvant attirer une clientèle nouvelle au tourisme fluvial.
Le principal défi à relever pour les entreprises de ce secteur dans un contexte de reprise d’activité est la difficulté à recruter et à fidéliser leur personnel, plus particulièrement sur la catégorie des navigants. Selon le baromètre : « 76,4 % des dirigeants affirment qu’ils sont ou seront confrontés à une pénurie de talents disposant des compétences en lien avec leurs besoins. Le manque de candidatures et de qualification ainsi que le niveau de salaire demandé étant les trois principales difficultés rencontrées par les chefs d'entreprise durant leur recrutement ».