« Les activités du tourisme fluvial irriguent les territoires français, permettent aux touristes hexagonaux et étrangers de découvrir le pays. Elles restent largement méconnues alors que c’est un secteur dynamique et diversifié, composé majoritairement de PME et TPE à l’exception de quelques grands groupes », indique Frédéric Aviérinos, président du collège passagers d’Entreprises fluviales de France (E2F).
Le tourisme fluvial comprend :
- des bateaux consacrés à la promenade pour découvrir des villes avec ou sans restauration à bord,
- d’autres dédiés aux croisières avec hébergement avec des unités accueillant jusqu’à 135 passagers ou des péniches-hôtel (moins de 50 personnes).
- des bateaux en location avec ou sans pilote et personnel à bord, pour 12 à 15 passagers.
- Sans oublier le segment privatif et événementiel : à bord d’un bateau (avec ou sans navigation) ou d’un établissement flottant amarré à quai, sont organisés des moments festifs pour des particuliers (mariages, anniversaires…) ou professionnels pour des entreprises (séminaires, conférences…).
Les voies d’eau accueillant du tourisme fluvial vont des fleuves -la Seine, le Rhône, le Rhin… à des canaux du Sud-Ouest, de Bourgogne, du Midi, du Grand-Est… donc sur l’ensemble du réseau du pays quel que soit son gabarit.
« Comme pour toutes les filières économiques, la pandémie a été un choc majeur pour le tourisme fluvial, freinant son essor, mais les entreprises ont été fortement aidées pour franchir le cap dans les meilleures conditions possibles. En 2020 et 2021, pendant les périodes où les activités pouvaient se dérouler, les Français ont redécouvert les voies d’eau du pays. Aujourd’hui, la reprise est là », ajoute Frédéric Aviérinos.
Le défi de la transition énergétique
« Les compagnies de tourisme sont engagées dans la transition énergétique même si la pandémie a retardé des investissements. Ce n’est pas simple même pour l’hybridation ou l’électricité pour laquelle se pose aussi la difficulté des bornes à installer à terre. L’hydrogène, c’est prématuré. La réglementation n’est pas totalement adaptée aux nouveaux carburants ou nouvelles énergies à bord », reprend ce responsable.
Des compagnies optent pour la construction de bateaux neufs :
- C’est le cas de Batorama avec un premier bateau-promenade « tout électrique » qui va rejoindre Strasbourg cet automne, le premier d’une série de 10 soit un renouvellement total de la flotte de cette compagnie de tourisme fluvial. « C’est l’aboutissement de 6 ans de travail. Le temps de l’arrivée de tous les bateaux électriques, nous utilisons déjà du GTL et évaluons l’intérêt du HVO, pour avoir le carburant le plus neutre possible », explique Reynald Schaich, directeur adjoint.
- Le Sirius des Bateaux Bordelais est entré en service en décembre 2022, doté d’une propulsion avec deux moteurs électriques pour les temps de navigation, d’un raccordement pour un branchement au réseau électrique pour les périodes à quai. Il dispose de deux panneaux solaires sur le toit pour une alimentation de la timonerie, des instruments de navigation et de l’éclairage de sécurité.
D’autres opérateurs optent pour la conversion (ou rétrofit) de bateaux existants :
- Il en va ainsi pour 10 bateaux des compagnies du lac d’Annecy et du Bourget, avec un retrofit vers l’électricité, par les équipes techniques intégrés. Lancé en 2022, le programme va s’achever en avril 2024 pour un coût de 9 millions d’euros.
- Rétrofit vers l’électricité aussi pour 4 bateaux des Vedettes de Paris d’ici 2024, un premier Le Trocadéro est entré au chantier en 2022 et il a retrouvé son port d’attache sur la Seine à Paris en septembre 2023. Sa mise en exploitation n'est pas prévue pour le moment, il reste encore des tests à réaliser et des autorisations à obtenir mais c’est la dernière ligne droite qui se profile pour ce bateau « tout électrique ».