La troisième charte de logistique urbaine, proposée par le dispositif national Interlud et portée par Sète Agglopole Méditerrannée, a été signée le 9 mai 2023. Ce territoire baigné par les étangs et les canaux s’est engagé à utiliser le fluvial pour desservir le cœur de la ville et libérer les quais. Un premier test est prévu avec un bateau fluvial le 5 juin entre Frontignan et Sète.
Pour faire face aux défis environnementaux et énergétiques, pour anticiper la gestion de ses espaces publics en lien avec les livraisons urbaines, Sète Agglopole Méditerrannée (SAM) avec les trois communes de Frontignan, Balaruc-Les-Bains et Sète, treize sociétés locales et huit organismes publics et associations ont signé, le 9 mai 2023, la troisième charte de logistique urbaine durable élaborée dans le cadre du dispositif national Interlud. Cet engagement ouvre la voie à la mise en œuvre d’un plan d’actions à l’échelle de ces 14 acteurs du littoral d’Occitanie.
Le contexte
Pour Sète, première agglomération de l’Hérault (125 000 habitants), située autour de l’archipel de Thau et dotée de trois ports (pêche, plaisance, commerce), les élus de la SAM avaient initié le travail, en 2019, avec un Plan de Déplacements Urbains (PDU) destiné à réduire les conflits constatés sur une zone très encombrée où la démographie augmente l’été. En 2021, la SAM a souhaité aller plus loin en conventionnant avec le dispositif Interlud, renommé depuis cette année 2023 Lud+ (voir encadré).
« La logistique urbaine était ignorée des collectivités. Elle concerne beaucoup d’opérateurs qui n’ont pas l'habitude de travailler ensemble. Pour penser la logistique, exclue des compétences de l'EPCI, le dispositif Interlud nous a permis de bénéficier d’un diagnostic et de nous projeter vers des solutions innovantes », précise Jean Marchand, chef de projet logistique durable pour la SAM.
Une méthode
L’engagement avec Interlud permet de bénéficier d’un accompagnement et d’une méthode en plusieurs étapes.
Un diagnostic a été réalisé par l’agence Interface Transport. Il a permis d’identifier un fort impact historique et géographique sur le territoire à travers la présence de l’eau et de nombreux canaux. La forte augmentation de la population lors des périodes estivales reste un élément incontournable.
Des groupes de travail ont permis de définir cinq objectifs :
- Adapter la logistique à la forme urbaine du territoire pour modérer les impacts négatifs de la livraison sur les centralités urbaines de l’agglomération.
- Tenir compte de l’activité touristique et des flux associés.
- S’appuyer davantage sur le port et les canaux.
- Tirer partie de la proximité de l’agglomération montpelliéraine.
- Réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Pour amorcer la phase opérationnelle, différentes actions ont été classées en 4 familles d’engagements :
- En matière de gestion de l’espace public (réglementation, protocole, accès aire de livraison, etc.).
- Pour le « verdissement » de la flotte (animation, soutien et opportunités).
- En faveur de l’intermodalité (étude des solutions de transport alternatif).
- Importance de la logistique alimentaire (plateforme d’achats, sensibilisation à l’impact logistique).
Afin de lancer le plan d’action, les partenaires sont invités, dès à présent, à s’inscrire dans des groupes de travail que la SAM animera.
Qu’en en est-il concrètement aujourd'hui ?
Pour mettre en mouvement une première action, un test de logistique fluviale sera organisé, le 5 juin, par le cluster régional TenLog.
Ce démonstrateur fluvial permettra de réaliser la livraison de marchandises sur une journée par les canaux sétois afin de se confronter aux difficultés techniques, juridiques et réglementaires.
Pour le test, la SAM lance un appel à tous les partenaires pour un chargement de marchandises à bord d’une péniche à Frontignan.
Et après ?
La SAM activera prochainement d’autres leviers autour de :
- La réglementation et l’harmonisation de la gestion des livraisons urbaines sur SAM.
- La limitation de l’occupation abusive et la gestion organisée des aires de livraison.
- La réflexion sur les innovations dans la gestion du fret et du dernier kilomètre.
Qu’est ce que le programme Interlud, devenu Lud+ ?
Depuis 2020, le programme Interlud (pour innovations territoriales et logistique urbaine durable) mis en place par le ministère de la Transition écologique propose d’accompagner les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) pour penser collectivement l’ensemble de l’écosystème marchandises d’un territoire.
Ce consortium, animé par les opérateurs Cerema et Logistic Low Carbon, a pour mission de faciliter la concertation, initier la création de chartes de territoire et leur déclinaison en actions.
Ce programme, qui bénéficie de financement dans le cadre des certificats d’économie d’énergie, a été prolongé en 2023 pour 3 ans et se nomme désormais Lud+.
