Dans le cadre de son « Pacte pour une logistique métropolitaine », la Métropole du Grand Paris vient de publier un guide intitulé « Penser au fluvial pour le transport de marchandises » qui a été réalisé conjointement avec Voies navigables de France (VNF) et Haropa Port.
Parmi les priorités de la Métropole du Grand Paris et de son « Pacte » figure, en effet, l’ambition de « contribuer au développement du transport fluvial et à l’amélioration des conditions d’accès à celui-ci ».
L’introduction précise que « ce guide technique du transport fluvial s’adresse à l’ensemble des acteurs économiques, des citoyens et des élus » et entend remplir trois objectifs :
-« Diffuser de la connaissance pour rendre le transport fluvial plus accessible au travers d’une meilleure compréhension de son fonctionnement et de ses atouts pour une mobilité des marchandises innovante et respectueuse de l’environnement.
-Etre un outil d’accompagnement au report modal au travers d’exemples et de conseils pour une intégration réussie du maillon fluvial dans les organisations logistique.
-Etre un vecteur d’aménagement du territoire et un facteur d’attractivité au travers de l’identification d’enjeux et de solutions permettant de préserver les rôles de la voie d’eau comme infrastructure économique (marchandises et tourisme), comme support de mobilités des voyageurs, d’espace de loisirs et de patrimoine ».
Il est ajouté que ce document « a vocation à être une des composantes d’un dispositif plus large issu d’un partenariat durable entre la Métropole du Grand Paris, Haropa Port et VNF ».
Depuis la signature du « Pacte » en 2018, des actions ont déjà été menées autour du fluvial : un premier bilan a été présenté en février 2021 dont NPI avait alors rendu compte.
Le rôle du politique
Selon Jean-Michel Genestier, conseiller métropolitain délégué à la logistique urbaine du Grand Paris, qui intervenait lors du salon Riverdating à Lyon le 14 octobre 2021 : « Dans le cadre du Pacte, nous avons un axe de travail fort autour du fluvial. Sur la logistique de proximité, du dernier kilomètre, il y a un consensus au niveau politique, malgré la diversité des gouvernances présentes sur le territoire, et une volonté de trouver un tronc commun sur ce sujet pour que le fleuve prenne sa part. Nous avons donc réalisé un Guide pour que tous les acteurs comme les chargeurs, les transporteurs, les logisticiens… se disent qu’il y a un maillon fluvial possible. Rien ne permet de dire aujourd’hui que c’est facile mais provoquer un déclic, c’est le rôle de la Métropole et de ses élus ».
Pour lui, l’un des acteurs « essentiels » est le commissionnaire de transport qu’il faut informer et convaincre des solutions existantes sur la partie fluviale pour qu’il les prenne en compte le plus en amont possible de l’organisation des flux qui lui sont confiés.
Il a poursuivi en indiquant qu’il appartient aux élus de donner une place non négligeable à la logistique y compris celle au bord des voies d’eau dans les SCOT. Il en va de même dans les PLU « où il faut intégrer la logistique y compris fluviale et réserver des espaces fonciers pour cette activité-là et faire que le report modal devienne une réalité ».
Pour lui, il appartient au politique (« au sens gestion publique et non pas au sens d’un parti »), de participer à convaincre les chargeurs de s’engager vers des solutions fluviales en mettant en place les outils nécessaires. Il a cité la volonté d’Ikea d’aller vers des implantations et une logistique « plus vertueuses » en Ile-de-France.
Il a indiqué que la Métropole du Grand Paris organise avec VNF et Haropa Port le 21 octobre 2021 un événement à Bonneuil-sur-Marne pour convaincre divers acteurs (collectivités, chargeurs, commissionnaires, etc.) de l’intérêt du recours à la voie d'eau pour le transport de marchandises.
Le choix du fluvial pour les chantiers des JOP 2021
Par ailleurs, lors de la réunion du Conseil de la Métropole du Grand Paris le 15 octobre 2021 dont l’un des points de l’ordre du jour était consacré aux Jeux Olympiques et Paralympique de Paris (JOP) 2024, Patrick Ollier, président de cette intercommunalité, a déclaré : « Ces Jeux constituent une formidable opportunité pour les élus de la Métropole du Grand Paris. Nous ressentons une immense fierté d'aider Paris 2024 à porter ce projet national. C'est pour nous très important et nous allons nous investir pleinement, notamment sur le projet culturel, la logistique fluviale et l'inclusion ».
Concernant le chantier du centre aquatique olympique : « Conformément à ses politiques en faveur de la logistique métropolitaine, du développement de l'économie circulaire, du réemploi des équipements et des matériaux de construction, limitant la production de déchets par des actions de recyclage efficaces, la Métropole a fait le choix de retirer l'ensemble des terres polluées par excavation, évacuation et de privilégier la Seine pour les transporter ».