La CGT de la division territoriale du Sud-Ouest dénonce la sortie du statut des personnels d’exploitation des travaux publics de l’État pour ses agents, trop de dysfonctionnements et le manque de moyens. Paroles de piquet de grève.
« VNF précarise, VNF externalise », c’est sur ces mots que le comité syndical de la CGT de la division territoriale du Sud-Ouest appelait à la grève, le 19 septembre 2022. Une vingtaine d'agents ont occupé la cour de cette division territoriale du Sud-Ouest de VNF (DTSO), le 19 septembre 2022, port Saint-Etienne à Toulouse avant d’aller échanger deux heures avec le directeur Henri Bouysses. Sur le terrain, 15% des agents auraient débrayé, selon la CGT, 10%, selon la direction.
« Le détricotage du service public se poursuit », lance un agent. « VNF est en train de liquider le statut des personnels d’exploitation des travaux publics de l’Etat, les « PETPE », explique la déléguée syndicale, Nadia Bazri, appliqué aujourd’hui aux agents de VNF comme à ceux de la route. Un décret est annoncé pour décembre 2022 pour un nouveau statut spécifique à VNF ». Une volonté de l’État qui ouvre à « l’individuation des rémunérations », dénonce le syndicat qui revendique une « déprécarisation avec l’ouverture de postes sous statut ».
Ce changement aura des conséquences sur les calculs des revenus. Dans le statut des PETPE, les salaires sont complétés avec le calcul des heures supplémentaires et des jours fériés travaillés, le projet prévoit des systèmes forfaitaires et des primes au mérite. « C’est la fin des avantages factuels, comme l’ancienneté, et l'arrivée de critères subjectifs », dénonce la déléguée syndicale Nadia Bazri.
Sur son site internet, la CFDT détaille l’idée de création de ce corps : « Sur la nécessité de donner à VNF une certaine autonomie avec possibilité de créer son propre régime indemnitaire qui devient un enjeu majeur sur la partie maintien de rémunération avec les évolutions que connaît l’établissement ». Autrement dit, la modernisation de l’exploitation du réseau fluvial entraîne aujourd'hui une modification des métiers auxquels le statut des PETPE ne correspondrait plus. La modernisation de l’exploitation du réseau fluvial entraîne aujourd'hui une modification des métiers et des contraintes.
« Ce décret permettra moins de frustration salariale, il avantagera la plupart des agents, même si certains vont perdre », répond un responsable de la DTSO. « Pour nous, il signe le passage à un statut privé et la perte des avantages de la neutralité des statuts d’État, estime la déléguée, le détricotage du service public se poursuit ». Les grévistes pointent le manque de moyens sur le terrain et des départs à la retraite non remplacés. « En 20 ans, nous avons perdu 100 éclusiers ».