Développer le tourisme fluvial et fluvestre dans les territoires

Article réservé aux abonnés

« La place du tourisme fluvial dans l’offre tourisme et loisirs d’une collectivité », ou les éléments à prendre en compte pour développer des offres touristiques fluvestres autour d’une voie navigable dans les territoires, a été le thème de la formation IdealCo/VNF du 20 mai 2021. Compte-rendu des échanges. La troisième formation sur le tourisme fluvial organisée par IdealCo et Voies navigables de France (VNF) a eu lieu le 20 mai 2021. Elle a rassemblé 150 participants environ autour du thème « la place du tourisme fluvial dans l’offre tourisme et loisirs d’une collectivité ». « Le tourisme fluvial se situe dans un territoire mouillé, c’est-à-dire traversé par une voie navigable qui est attractive en elle-même. Le territoire bénéficie de l’attractivité naturelle de la voie navigable auprès des habitants, des touristes, des visiteurs. La voie navigable est un point de promenade, de rencontre, de visite, de navigation, etc. La voie d’eau bénéficie d’une attractivité naturelle sur laquelle il faut s’appuyer », a rappelé Valérie Meyer, responsable développement tourisme et services aux usagers de la DT Strasbourg de VNF. Pour Claude Narioo, président de Réseaux & Territoires, « le point majeur est que la voie d’eau soit naviguée ». Avoir des bateaux sur une voie d’eau et des installations à terre pour eux est attractif pour tous les touristes, pas seulement ceux qui sont à bord. Les équipements autour de la voie d’eau peuvent devenir des « hubs » pour tous les touristes, par exemple ceux qui font du vélo. Pour Frédéric Aviérinos, président du collège « passagers » d’Entreprises fluviales de France (E2F), « une voie navigable pour qu’elle vive, il faut des bateaux, des ports, des activités à terre. Le développement du tourisme fluvial passe par la navigation, par la présence de bateaux quels qu’ils soient ».

Diversité des activités et des offres

Le tourisme fluvial concerne aussi bien des territoires urbains que ruraux, parfois le long d’un même itinéraire.

Pour Frédéric Aviérinos, il y a les activités sur les canaux mais il ne faut pas oublier l’importance de celles dans les grandes métropoles. Paris avec 8 millions de passagers, et ses bateaux-promenade notamment, est le premier port du tourisme fluvial. Celui-ci est aussi important à Strasbourg, Lyon, Bordeaux, sur les lacs (Annecy, notamment). Il ne faut pas oublier non plus les croisières avec hébergement sur les grands fleuves.

Ce responsable a appelé les collectivités à « prendre conscience des offres de tourisme fluvial présentes sur leurs territoires et du modèle économique des entreprises qui les proposent. Le tourisme fluvial participe à l’irrigation des territoires et leur apporte une valeur ajoutée. Naviguer permet un regard différent pour découvrir les paysages, encore trop méconnu. Beaucoup de gens ne se rendent pas compte de la diversité des offres du tourisme fluvial, qui va des compagnies de bateaux-promenade ou de paquebots fluviaux aux opérateurs sur les canaux ».

Que ce soit dans des zones urbaines denses ou des villes moyennes ou dans des espaces ruraux, « le point commun du tourisme fluvial, c’est l’eau, l’itinéraire, le paysage, les ouvrages, le patrimoine. C’est un mode de vie », a souligné Claude Narioo.

Des équipements et services toute l’année

Pour ce responsable, « l’une des opportunité du tourisme fluvial dans l’offre touristique d’un territoire est d’utiliser l’itinéraire, c’est-à-dire la voie d’eau qui s’affranchit des limites administratives, pour construire une nouvelle destination ».

Il a alerté sur la nécessité de ne pas se tromper sur les choix d’équipements dans un contexte contraint pour les investissements. « Il faut donner du sens aux équipements sur les 4 saisons pour accueillir tous les bateaux, ceux pour la croisière, la plaisance, la location sans permis, la promenade. Sans oublier qu’une voie d’eau c’est aussi une ressource en eau ».

Selon lui, « pour construire une attractivité, il est important d’offrir à ceux qui vont venir en bateau, en vélo, etc. une offre qui répondent à leurs besoins, qui ne sont pas forcément très conséquents, qui respectent une ponctualité ». Les services doivent être organisés, « s’articuler dans la dentelle ». Et là, le rôle des collectivités est essentiel car il s’agit d’être en capacité de répondre en tout ou partie des besoins des touristes pendant la saison touristique. Pour cela il faut mettre autour de la table tous les opérateurs pour organiser la régularité et la ponctualité. Puis, hors saison,  continuer à répondre aux besoins de la population. « Un port de plaisance ou une halte nautique, des équipements et services peuvent avoir des fonctionnalités toute l’année ».

Frédéric Avierinos a relevé que certaines activités du tourisme fluvial ne sont pas soumises à une saisonnalité touristique, il s’agit des bateaux pour de l’événementiel ou la restauration qui peuvent fonctionner toute l’année. Le développement de ces activités est d’ailleurs à envisager par les collectivités.

Une volonté politique, un préalable

Parmi les clés de réussite pour parvenir au développement d’offres de tourisme fluvial dans les territoires, l’existence d’une volonté politique au sein des collectivités est nécessaire, a indiqué Valérie Meyer. « C’est le point de départ. Les opérateurs, les entreprises ont également toute leur place. C’est un écosystème complexe qui doit se mobiliser. L’une des difficultés est l’articulation entre tous les intervenants ».

Un autre élément clé est la capacité à fédérer et à rassembler tous les acteurs fluviaux et fluvestres autour d’une destination, d’un itinéraire, puis animer la communauté, c’est un rôle que les collectivités peuvent remplir.

Il faut avoir une bonne connaissance des attentes des clientèles pour proposer les services et offres correspondantes sur le territoire. Il faut avoir la capacité à élaborer des offres et produits qui combinent l’existant, s’il y en a, sur la voie d’eau en termes de navigation, d’activités nautiques mais aussi tout ce qu’il y a à terre comme circuits touristiques (vélo, patrimoine…).

Pour la mise en œuvre des offres et des produits, la forme de l’appel à projets apparaît la plus pertinente. Il ne faut pas non plus oublier de prévoir une gouvernance et une communication.

Pour Frédéric Aviérinos, « il faut d’abord soutenir l’offre existante par des actions de communication et de promotion adaptées et en liaison directe avec les opérateurs ». Ensuite, pour développer davantage le tourisme fluvial, il appartient aux collectivités, au-delà de la volonté d’implanter des offres, de conduire une réflexion de fond en amont, en menant, par exemple, des études de faisabilité pour rassembler tous les éléments nécessaires (quels équipements, quels sites, quelle activité -péniche-hôtel, bateau-promenade, location… -, les coûts, les amarrages, les approvisionnements, les transports, le potentiel commercial…)  pour identifier toutes les possibilités puis procéder par appel à projets/candidatures auprès des opérateurs et des entreprises. « Les collectivités doivent aller jusqu’au bout de la démarche d’identification de projets de tourisme fluvial aussi complets que possible pour attirer les opérateurs. Bien sûr, cela n’empêche pas certains d’entre eux de se lancer eux-mêmes dans des projets nouveaux dans les territoires où tout est à construire ».

Environnement

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15